UDC: « S’il perd, le Conseil fédéral devra démissionner ». Interview

Kevin Grangier, porte-parole adjoint de l’UDC suisse, revient sur le soudain emballement de la campagne sur la libre circulation.

 

La surexposition des institutions dans le débat politique est un phénomène récent, comme une sorte de résistance du système devant les manifestations populaires. Une chose qui ne dérangerait guère l'UDC, si l'Etat ne s'amusait pas à si bon frais aux dépens du peuple dont il combat une partie des aspirations. Pas moins de 30 représentations du Conseil fédéral depuis les dernières votations, le moins que l'on puisse dire est que le gouvernement a fait donner la garde.

"Il y a, comme conseiller fédéral, un certain devoir de réserve, d'ailleurs M. Blocher, en son temps en avait fait les frais. Peut-être le traitement est-il différent quand c'est contre l'UDC qu'il faut agir, là on met des moyens publics à disposition, on met du temps à disposition et on s'engage très fortement dans cette campagne."

Pour Kevin Grangier, le Conseil fédéral prend le risque, en cas de défaite, de perdre toute crédibilité devant les instances de Bruxelles et de casser ainsi la marche des pourparlers avec l'Union européenne. Comment prétendre représenter le peuple suisse quand on s'est fait battre à plate couture après s'être passionnément engagé contre sa majorité ?

"Le souverain, en Suisse, c'est le peuple. Ce n'est pas le Conseil fédéral qui doit dicter sa volonté au peuple, c'est bien le contraire."

Dans ce contexte, pour le porte-parole de l'UDC, une démission des conseillers fédéraux impliqués n'est pas à exclure.

Les prérogatives des citoyens sont clairement en danger devant cette tentative de renversement de la part de l'establishement, de putsch contre la démocratie directe en faveur d'une bureaucratie indirecte, aux ordres, mais néanmoins toute-puissante.

On y apprend aussi que le système de redevance n'associe pas que les médias publics et crée un cercle de dépendance garantissant de même la parfaite docilité d'une grande partie des médias privés. A entendre absolument.

 

Interview de M. Kevin Grangier, lesObservateurs.ch, 28.01.2014

 

PS. La référence sur le "rouge suisse", ici.

6 commentaires

  1. Posté par Ludwig Anton Muller le

    Depuis des années on nous parle de surcharge de travail de nos CF. Surcharge qui conduirait à envisager une augmentation du nombre des CF. (même à leurs attribuer des secrétaires d’état!) Vu leurs engagement en temps, en vue de la votation du 9 février, il me semble qu’il serait urgent d’étudier une diminution du nombre.

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    « On y apprend aussi que le système de redevance n’associe pas que les médias publics et crée un cercle de dépendance garantissant de même la parfaite docilité d’une grande partie des médias privés. »

    Y aurait-il aussi chez nous des  » fonds des reptiles » ? On le dirait quand on voit la presse servile face à Berne.
    « Les fonds des reptiles » étaient des crédits secrets mis à la disposition de Bismarck et qu’il utilisait pour manipuler les journalistes afin qu’ils soutiennent sa politique en lançant des campagnes de presse contre l’opposition et influencent ainsi eux-mêmes l’opinion…Quand on voit, depuis plus de 20 ans les attaques non pas seulement des politiques mais surtout de la presse contre l’UDC, la suspicion est de mise..
    On pense toujours que ce sont uniquement les gouvernement totalitaires qui utilisent la presse pour leur propagande …
    Lire : « Les Républiques en propagande «  de Denis Rolland… (collectif); L’Harmattan

  3. Posté par sacha le

    D’où deux questions:
    1) Mais qui est le « journaliste » ayant réalisé cette « interview »? A-t-il été fourni par Monsieur Grangier lui-même, avec les questions qui vont avec?
    2) Comment les « Observateurs » ose-il critiquer les médias pour leur manque de pluralisme et de distance critique (les fameux journalistes gauchos du services public sont votre cible favorite) `tout en agissant tel un organe de parti?
    3) Vos contributeurs ont-ils, sur votre site, le statut de journalistes ou de militants?

    [La Rédaction: Pour vous répondre, l’interviewer appartient à la rédaction des Observateurs et n’a pas été fourni par l’UDC, à laquelle d’ailleurs, il n’appartient aucunement.
    La neutralité est une vue de l’esprit en termes médiatiques et l’on ne peut certainement pas reprocher aux Observateurs de faire mystère de leurs opinions. Le public est quotidiennement averti et ne s’en est pas plaint jusqu’ici; mais si tel devait être votre cas, pensez à nous faire rembourser votre abonnement. Les Observateurs considèrent plus volontiers l’indéniable insistance de leur action comme une forme de rééquilibrage dans un contexte désespérément unanime sous couvert de diversité. En fait, les Observateurs se veulent l’exact inverse du paysage médiatique romand, la diversité sous le couvert de l’unanimité au contraire de l’unanimité sous le couvert de la diversité.
    Ledit interviewer se défend d’être journaliste au sens où vous semblez l’entendre, il ne se considère pas plus militant mais comme un homme libre de faire état de ses impressions, ne vous déplaise.]

  4. Posté par Pragma2 le

    Concernant les institutions et le commentaire de M Rougemont:
    je comprends le probleme de l’instabilite generee par des votes de confiance plusieurs fois par an, mais que doit faire le souverain dont la decision prise par referendum n’est pas appliquee, comme par exemple dans le cas du renvoi des etrangers criminels? Que se passera t’il si l’initiative contre l’immigration de masse passe et le CF met des quotas bien au dessus de tout ce que l’on a deja aujourd’hui? Comment forcer le CF a executer la volonte du peuple?

  5. Posté par Michel de Rougemont le

    Note préliminaire:
    Ce commentaire n’a rien a voir avec le vote en question mais avec nos institutions.

    Le Conseil fédéral a un avis sur chaque votation et le fait savoir, parfois de manière discrète, d’autres fois de manière insistante (comme maintenant). Les médias relaient à leur gré et ne sont pas à la botte du gouvernement, il sont simplement très majoritairement gauchistes. C’est un autre problème.

    Ceci étant dit si chaque référendum se transformait en un vote de confiance au gouvernement avec démission à la clé en cas de vote contraire on aurait une totale instabilité institutionnelle.
    Dans un pays d’alternance gouvernementale de type binaire le vote de confiance/défiance est un moyen de faire basculer la majorité.
    Mais dans un système de gouvernement de concordance ce ne peut pas être le cas. Si l’on changeait les conseillers on ne changerait pas la politique générale d’un gouvernement désigné par le jeu politique des partis représentés à l’assemblée fédérale. On a récemment tranché nettement sur l’élection directe du Conseil fédéral, le système de concordance plutôt que de campagne électorale permanente a ainsi été confirmé.
    Lors de la votation sur l’espace économique européen le Conseil fédéral n’a pas démissionné, ni la majorité du parlement. On ne refait pas l’histoire mais qu’eût été la politique d’un autre Conseil fédéral sinon la voie bilatérale qui s’est imposée ?

    Le système populiste simplet des attaques et vengeances politiques personnelles n’a pas lieu d’être dans notre pays. Il faut en rester à la « Sachpolitik », plus ennuyeuse mais plus efficace.

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  6. Posté par Andrea le

    Si les enjeux sont ceux-là, on se se trouve à discuter d’éventuels doutes quant à « l’étancheité » des urnes et de l’honnêteté des comptages…
    Si on devait exiger des observateurs, je doute que l’on veuille s’en remettre à l’OCDE et autres comparses. Je me retrouve à regarder du côté de la Moscova. Je me demande si Vladimir a des progammes pour la semaine prochaîne.

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