2014, année du vrai changement

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire

Il est temps de redonner à la France le goût de la liberté et celui de la confiance, la liberté de penser, d’inventer, d’entreprendre, de réussir et aussi d’échouer avec le droit d’essayer à nouveau. Bien sûr, un changement de climat pareil, avec des réformes décisives, comme le Référendum d’Initiative Populaire, par exemple, c’est plutôt une révolution. C’est une ardente exigence de lui en ouvrir le chemin.

 

Les Français sont champions, champions du pessimisme. Un sondage de Gallup International leur avait décerné le titre mondial en 2011, Ipsos le trophée européen en avril 2013.  97% des ménages voyaient l’avenir en noir, 3% de plus que les Espagnols !  72% pensaient que leurs enfants vivraient moins bien qu’eux. En décembre, malgré une remontée,  il y avait toujours 7 Français sur 10 , et 82 % des patrons à ne pas voir l’avenir avec confiance : sale temps pour la consommation et l’investissement. Reste l’épargne. Beaucoup sont persuadés que la France connaît un déclin irréversible. Beaucoup craignent pour eux-mêmes le déclassement ou ressentent cruellement les inégalités se creuser.  Tandis que beaucoup redoutent l’immigration, de nombreux jeunes talents créatifs pensent que leur avenir ne se situe plus sur notre territoire. C’est le cas d’un tiers des diplômés !  50 % des jeunes nés après 1980 seraient prêts à quitter le pays.

Pourquoi cette exception française ? Les causes sont faciles à déceler : on pointe du doigt le climat dépressif, décourageant pour l’initiative et la réussite. Il est clair que lorsque la France se regarde dans un miroir, elle ne se reconnaît plus. On lui avait dit qu’elle était à nulle autre pareille. Son histoire, sa culture, son art de vivre faisaient envie au monde entier. A lire la presse étrangère, l’illusion se dissipe. On peut même évoquer le « French Bashing », lorsqu’on lit Newsweek, caricatural, ou que l’on découvre les poignées de main manquées de notre Président, tourné en ridicule avec un plaisir évident par un journal hollandais (!). L’expérience quotidienne des Français n’apporte pas la contradiction, même si un reste d’orgueil national se rebiffe. Les résultats économiques sont faiblards, l’industrie s’est effondrée, la croissance est poussive, le chômage s’accroît, la précarité et la pauvreté resurgissent. Le pays change d’image, perd son identité, ne maîtrise plus son avenir. Des espaces de non-droit s’y creusent. L’insécurité et la violence progressent. Les inégalités deviennent insupportables. La famille vole en éclats. Le changement de population s’accentue. Mais si le constat est accablant, les remèdes semblent manquer. Souvent même, il arrive que la guérison soit attendue de ce qui a engendré le mal. Beaucoup de Français veulent encore plus de protection, d’Etat-Providence, d’emplois publics. Les politiciens, par démagogie et crainte d’un mécontentement qui mettrait en péril leur pouvoir et leurs privilèges, répugnent aux réformes. La France est prisonnière. Cette URSS qui avait réussi, selon Jacques Lesourne, avec ses 56 % de dépenses publiques, sa fiscalité délirante, sa fonction publique pléthorique et surprotégée a du mal à comprendre que ce qui met une partie de ses habitants à l’abri de la crise est aussi ce qui la condamne à la médiocrité, à l’absence de rebond, au long sommeil dont on ne se réveille plus.

Les chaînes qui l’entravent sont  politiques. Il y a la médiocrité du personnel, faisant carrière dans un sérail à l’abri de la vraie vie. On y trouve une gauche obsédée par ses marottes idéologiques suicidaires pour le pays. On y voit une ‘droite » dénuée de valeurs mais assoiffée d’ambitions et toujours à l’affût des idées d’en face pour ne pas louper les modes du microcosme médiatique parisien, sa légèreté et son esprit soixante-huitard attardé. Bandelettée par une législation qui, sous la risée du monde entier, a fait du travail, et du profit plus encore, des horreurs économiques, de la richesse, un crime inexpiable, muselée par des commissaires politiques qui lui interdisent de défendre son identité, d’être fière de son histoire, paralysée par des bureaucraties superposées qui de la commune au « machin » bruxellois, la taxent, la réglementent, la contrôlent, sans cesser de changer les règles du jeu, la France étouffe sous un Etat obèse et ruineux qui ne protège pas ses frontières, n’assure pas sa sécurité, réprime sa liberté de penser et accorde parfois à des étrangers des prestations dont tous les Français ne bénéficient pas. Une égalité dont les classes moyennes sont doublement frustrées, une liberté à géométrie variable, une fraternité minée par l’envie et le ressentiment des citoyens d’une Nation qui se défait : la République a pâle figure. Il est plus que temps de briser ces chaînes, de mettre un terme à la réformophobie qui tue notre pays.

Il est temps de redonner à la France le goût de la liberté et celui de la confiance, la liberté de penser, d’inventer, d’entreprendre, de réussir et aussi d’échouer avec le droit d’essayer à nouveau. Bien sûr, un changement de climat pareil, avec des réformes décisives, comme le  Référendum d’Initiative Populaire, par exemple, c’est plutôt une révolution. C’est une ardente exigence de lui en ouvrir le chemin.

ChristianVanneste, 9 janvier 2014

Un commentaire

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Je viens de proposer un commentaire de l’article “plans sociaux”, du même auteur. Mais il me semble tout aussi opportun dans celui-ci. Le revoici donc.
    C’est drôle, j’associe le contenu de cet article à la “règlementationite aiguë galopante” qui devient épidémique. Mais, dans la foulée, me revient une histoire juive. Une légende? Je ne sais, mais elle parle plutôt bien. Voulez-vous en juger?
    Elle concerne un sage surnommé le Besht, le “maître du bon Nom. Elle se passe quelque part en Europe de l’est et il y a bien longtemps. Le Besht, itinérant de villes en villages, arrive dans un bled perdu au fin fond de la campagne. Le Rabbin du lieu à toujours de la peine à trouver les dix hommes requis pour la prière du vendredi soir. Mais, à l’arrivée du Besht, c’est impossible! Ils sont tous à l’auberge, pendus aux lèvres du sage! Mais qu’a-t-il donc ce mec, se demande la Rabbin irrité. Ça dure quelque semaines puis le Besht reprend la route. Sur quoi le Rabbin court à sa poursuite, et le rattrape. Et s’adresse ainsi au Besht (Baal Shem Tov): “connaissant ta sagesse par ouï-dire j’aimerai te soumettre un problème”. Le Besht s’enquiert du problème. Eh bien voici, lui dit le Rabbin, mon cheval refuse d’aller à la saillie! Voici la réponse du sage:
    Lâche lui donc un peu la bride!
    Chez nous, on serre la vis! Et on s’étonne?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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