C’est à Monsieur Didier Burkhalter, nouveau président de la Confédération, que revient la tâche malsaine et déplacée de lutter contre l’initiative de l’UDC « Contre l’immigration de masse ».
Nous ne cesserons jamais de répéter que ce n’est pas au Conseil fédéral en général ni à aucun de ses membres en particulier qu’il revient de prendre la tête d’un combat pour ou contre une initiative populaire lors de la campagne qui précède le vote. Le rôle du Conseil fédéral est d’exécuter la volonté populaire issue du vote, point barre. Si cette issue se révèle contraire au combat du Conseil fédéral, il ne peut en résulter qu’une méfiance des citoyens qui craindront que l’on cherche à « biaiser » l’exécution de leur volonté. Et si l’issue est conforme aux désirs exprimés par le Conseil fédéral, la confiance en la démocratie directe sera affaiblie par le sentiment que les deniers publics sont utilisés pour favoriser le résultat et court-circuiter le peuple. Dans les deux cas, on est perdant. Sans mentionner le gaspillage de temps que représente une campagne de vote pour un conseiller fédéral qui est déjà surchargé par son « vrai » travail.
Mais dans le cas présent, où M. Burkhalter est engagé dans la campagne, il y a un double piège. En sa qualité de président de la Confédération, si le résultat défendu par lui n’est pas obtenu, donc si l’initiative est acceptée par le peuple et les cantons, quelle sera encore la crédibilité de notre représentant officiel à l’étranger (incapable de motiver son peuple !!!) ? Et si l’initiative est rejetée, on ne verra, à l’étranger, qu’une influence prépondérante de l’exécutif, comme partout ailleurs, sans que la volonté populaire joue le moindre rôle, et cela enlèvera toute valeur à l’institution de la démocratie directe qui est pourtant une spécificité essentielle de notre pays – si difficile à expliquer à l’étranger et en particulier à l’Union européenne ! - et une cause fondamentale de sa stabilité.
Devant le Parlement, le Conseil fédéral a conclu au rejet de l’initiative. Pendant la campagne, le combat doit être livré par les Parlementaires – dont la majorité est opposée à l’initiative « contre l’immigration de masse » - les auteurs de l’initiative et les citoyens désireux de s’engager pour ou contre. Seuls ces protagonistes reflètent la spécificité de la démocratie directe. Mais les médias s’en balancent, car ils veulent surtout du sang à la une, et les conseillers fédéraux sont trop occupés pour réfléchir aux institutions. Les parlementaires pourraient profiter de l’occasion pour reprendre un peu d’influence, mais ils se contentent de geindre à cause du surnombre des initiatives que lance souvent leur propre parti et à des fins purement électoralistes!!! La démocratie directe exige plus de réflexion que d’agitation ! Il suffirait pour cela que les conseillers fédéraux refusent de participer à tout débat avant la votation et motivent leur refus. Tout le monde y gagnerait et le Pays dans son entier.
Suzette Sandoz , 6 janvier 2014
@G.Vuilliomenet : “Il semble que ce dernier [M.Windisch] donne des aigreurs à certains qui commentent sur ce site”.
C’est le propre de tous ceux qui réfutent la pensée unique, de quel bord qu’elle soit 🙂
Il y a beaucoup de gens qui me donnent des aigreurs, c’est le prix de la démocratie et de la liberté d’expression. Et puis il y a Rennie 😉
Et alors? Cela poserait-il un problème?
Pourquoi auraient-ils du inviter Monsieur Windisch?
Il semble que ce dernier donne des aigreurs à certains qui commentent sur ce site.
Si j’ai bien vu il avait des contradicteurs hier soir.
Parmelin UDC et Schaller Agefi, mais pas Windisch LesObservateurs, c’est dommage
On ne demande pas qu’il se taise Monsieur de Rougement, mais lorsqu’il est invité sur un plateau de TV, qu’il ait au moins en face de lui un contradicteur ! C’est la moindre des choses dans un pays qui se targue d’être le plus démocratique au monde ! Son rôle est de dire la position du CF et le pourquoi, sans faire de propagande. Et être seul dans une émission comme celle-ci, sans contradicteur c’est d ela propagande pour sa propre chapelle; c’est inacceptable.
Va-t-il y avoir la même émission avec un membre de l’initiative présent sur le plateau, seul, sans contradicteur ? Poser la question c’est y répondre!
Bien sûr que la tâche du Conseil fédéral est d’obtempérer aux décisions du peuple. Et il n’est pas rare qu’il doive le faire, souvent d’ailleurs en marchant à reculons si sa position n’a pas été suivie.
Mais croire qu’il ne doit pas avoir d’avis préalable ni d’analyse propre à communiquer voudrait dire qu’on pourrait le remplacer par des gestionnaires techniques, robotisés si possible.
Pourtant un des plus forts reproches qu’on lui fait est de ne pas montrer le chemin, de s’enferrer dans un pragmatisme à court terme (relations fiscales) et de ne pas développer et expliquer ses stratégies (défense, énergie, santé).
Alors il faudrait donc par dessus le marché qu’il se taise?
Un des avantages du système de gouvernement collégial c’est que la tenue d’un référendum ne se transforme pas en une motion de censure de l’exécutif . Que cela reste incompris à l’étranger m’importe peu. Que la décision tombe pour ou contre l’initiative la force négociatrice du gouvernement est de toute manière renforcée car appuyée sur un vote indiscutable, ce qui est unique dans le monde… qui d’ailleurs ne se préoccupe pas chaque matin de connaitre les humeurs spirituelles, liquides et solides du président par tournus.
Rien à ajouter à l’article tellement vrai et combien rassurant.Quand on voit l’esprit brouillon régnant au sein de la classe politique ,on cherche professeur capable de les faire taire et surtout mettre un terme à leurs divagations .Lesquelle ne sont écrites que pour concurrencer le copain d’un autre parti inscrit lui aussi sur un blogg et compter les clics en fin de journée
Ils sont usants ni plus ni moins et par là même montrent leur manque de maturité d’esprit et ce sont les mêmes qui parfois ont la prétention de vouloir interdire ceci ou cela au peuple,pauvre jeunesse de demain .En quelles mains seras-tu?