Le show-business est un monde sans pitié. Pour espérer durer plus d’un été, deux solutions, soit être bon et savoir le rester, soit bouffer à tous les râteliers.
Madonna Louise Veronica Ciccone a depuis longtemps choisi cette deuxième, qui balançait sa petite culotte à la tête de son public parisien il y a déjà... 25 ans.
L'on saura reconnaître du moins ce puissant instinct de survie et cette constance à rechercher sans cesse ce doux mélange de pornographie light et de politisation légère qui fait la vulgarité récurrente de la pensée de notre temps.
Business as usual
Pour la dernière en date, l'on sent une Madonna aux abois, qui tente, tant que faire se peut, une provocation qui voudra bien permettre que se braquent, une fois encore, les feux de la rampe et de la critique sur sa petite personne.
L'information n'est pas de la première fraîcheur, lors d'un concert en Israël, l'« artiste » aurait publié un photo-montage de Marine Le Pen, frappée au front d'une croix gammée, juste avant un portrait d'Adolf Hitler dans la même position. Outre le fait que dégainer sa croix gammée et son point Godwin en pleine Terre promise n'a rien d'excessivement élégant, la technique est grossière, qui veut faire croire au message subliminal alors que la lenteur de la séquence n'a rien que de très clair et s'adresse, sans doute possible, à la presse sous la fausse promesse d'un « scoop » inédit. Nous y reviendrons.
Gruau idéologique
Un court extrait publié sur Youtube suffit à démontrer la frénésie avec laquelle la chanteuse tente désespérément d'attirer l'attention au prétexte d'un nouveau scandale. Dans un opus d'un conformisme confondant, mêlant photo d'elle-même ou de diverses personnalités et signalétique à vocation sommairement pédagogique, Madonna, en moins de trois minutes, aura le temps de faire la revue de tous les combats de la bien-pensance. Pour commencer, le vidéoclip est projeté derrière des danseurs en exercice, les uns en combinaison orange des prisonniers de Guantanamo, les autres en uniforme de gardiens, le tout sautant sur des cordes... l'on goûtera la profondeur symbolique.
La liste de Madonna
La suite est un diaporama battant le rappel de tous les poncifs existants et opposant victimes, barrées d'un signe d'interdiction, et bourreaux, apparaissant subrepticement à l'écran: Le racisme, défilent rapidement des visages d'hommes et de femmes de diverses appartenances raciales ou culturelles recouverts d'un signe d'interdiction; l'antisémitisme, la tête d'un rabbin et une étoile de David barrée, pour ceux qui n'auraient pas compris; le féminisme, un poing barré dont on comprend plus loin qu'il est soutenu du sigle féministe; l'islamophobie, une femme en niqab apparaissant sous le visage de Madonna et un croissant biffé; l'anticapitalisme; la « transphobie » et l'homophobie en général, la photo d'un transsexuel noir à perruque blonde et une charmante petite icône représentant deux figurines simulant la sodomie, barrée, forcément; tout à fait délicieux. Les symboliques s'enchaînent, apparaissent encore enfants handicapés mentaux, personnes âgées, obèses, malades, clochards. Viennent alors les première photos de militaires juste avant... une explosion nucléaire. On remet une giclée d'handicapés, un enfant, Stephen Hawking, du politicard, du militaire en casquette et en galons, de la burqa, de l'ayatollah, du képi, des scènes de guerre.
Les méchants de l'histoire
Puisque nous sommes dans l'ayatollah et consorts, l'on eût pu espérer un petit signe en direction des chrétiens qui se font tirer comme des lapins ces derniers temps, une petite croix barrée de rien du tout. Que nenni, la première croix apparaît, ô comble de la profondeur critique madonienne, accompagnée d'un signe du dollar. Les autres religions, non barrée cette fois-ci, en prennent pour leur grade, euro, yen etc. Mais quand la croix latine réapparaît, c'est en compagnie de la croix gammée. Vous l'aurez compris, les chrétiens sont les vrais méchants. On fait quand même un petit tour par les Tibétains, que l'on avait failli oublier, les souverainistes blancs, re-scène de guerre, enfant noir aux yeux tristes, re-guerre, re-militaires, re-enfants du tiers-monde à l'école qui sourient.
Plan de coupe, un évêque mitré, flanqué, de chaque côté, du portrait d'un pope, et dont la croix latine sur le visage se change en tête de mort. On passe au politique: du communiste chinois avec ses dissidents, là on pourrait presque tomber d'accord, encore du militaire, l'épisode Marine Le Pen, puis Hitler, avec des drapeaux de la Kriegsmarine de 1933 à 1935, Mobutu, des manifestants opposés au mariage homosexuel, des scènes de violences policières, probablement en Russie, pour terminer avec un portrait du pape Benoît XVI sur ces paroles « What the world thinks of me won't let a stranger give me a social disease », « ce que le monde pense de moi ne va pas permettre à un étranger de m'affliger d'une maladie sociale ».
Le final est la chronique nécrologique, en image, de jeunes adolescent suicidés en raison de leur homosexualité. Comprenez bien, c'est ce vilain Benoît XVI qui a appuyé sur la gâchette. Les danseurs font mine de se donner la mort, on a presque envie de les suivre. Refrain, accélération, scène de guerre urbaine, petit détour par Sarah Palin et Mitt Romney, on les attendait, Obama fait une brève apparition, on termine sur des bisous; on appelle cela de la variété populaire.
Ad hitlerum
Nous ne reviendrons pas sur cette soupe submentale et nous contenterons de constater que Madonna aura décidément tout essayé pour tenter le buzz offusquant. Seule l'affaire Le Pen aura pris, or c'est la preuve même de la duplicité de la stratégie de la chanteuse.
Regardons bien, la chose est extrêmement bien faite et sent la grosse équipe de conseillers juridiques: Madonna laisse apparaître, en clair, le bas de son visage et une partie de son front. Deux découpages plus sombres la recouvre, la chevelure de Marine Le Pen, et un bandeau reproduisant yeux, arcades sourcilières et naissance du nez, mais de Madonna. Passe la croix gammée sur ce même bandeau, qui change, la seconde d'après, pour reproduire les yeux de Marine Le Pen, ce que l'on comprend deux secondes plus tard, le visage de la présidente du Front national étant suffisamment recomposé pour qu'on le puisse reconnaître sans le moindre doute. L'image d'après, Madonna est en Hitler. C'est très bien vu, c'est propre, de la vraie propagande bien grasse à l'ancienne, et ça permet de brosser la partie plaignante devant n'importe quel tribunal.
Amalgame
Une chose encore, au moment de ce trafic apparaissent, sur les côtés, des images de manifestants opposés à la construction de la mosquée géante de Cologne. En clair, Marine Le Pen est nazie en raison de son opposition à l'islamisation de l'Europe. L'on est convaincu que le public israélien goûtera la subtilité, lui qui fut confronté en son temps, peu avant la création de l'Etat d'Israël, au grand mufti de Jérusalem, Mohammed Amin al-Husseini, puissant nazi devant l'Eternel et chantre louangeur de la Solution finale. De toute évidence, un amalgame peut en cacher un autre.
J’en pense que c’est dans “l’air du temps” qui mijote depuis longtemps. Que les tétons de Madona me laissent de marbre! Que ses allusions n’ont rien a envier à celle d’un journal satyrique! Lequel, au nom du Bien, n’a rien à envier à des publications antisémites françaises des années trente. Au contraire! Puisque une personne y est caricaturée en étron.
Je pense aussi relire le livre de Jean Raspail: “Le camp des saints”! Qui décrit la fin des vertueux, donneurs de leçons de bien. Et des braves aussi! Je pense que la mort, ou la certitude de son imminence, est l’ultime déterminant!