Excision: l’objection de conscience de l’Occident

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“…Bâtissez votre bûcher; à côté de lui mes charpentiers bâtiront un gibet. Vous pouvez suivre votre coutume. Et puis nous suivrons la nôtre”.

Le 1er juillet 2012 le code pénal suisse réprimera les mutilations génitales. Les personnes qui enverront leurs petites filles à l’étranger pour y être excisées seront poursuivies et encourront jusqu’à 10 ans de prison.

 

Le droit suisse apporte enfin la réponse appropriée à l’un des tabous culturels les plus tenaces parce que les plus liés, de fait, à un aspect de l’immigration et à un refus catégorique, voire une réelle incapacité, d’intégration.

 

 

De nombreux cas en Europe

 

Le 22 avril dernier, le Sunday Times créait le scandale en révélant que plus de 100'000 excisions avaient été pratiquées sur sol britannique, parfois sur des enfants de dix ans à peine. De telles estimations n’existent pas pour la Suisse, mais la situation semble suffisamment préoccupante pour que le Conseil fédéral décide enfin d’intervenir.

En 2011, la cour d’appel de Lenzburg (AG) a condamné un homme pour avoir demandé à un gynécologue suisse de pratiquer l’excision sur la personne de sa belle-fille de 11 ans.

 

Tous ne sont pas aussi délicats, sur les 92 millions de mutilations génitales pratiquées sur des femmes en Afrique (140 millions dans le monde), 18% l’ont été par du personnel médical qualifié; ce qui sous-entend tout de même 82% de fillettes opérées au silex par des marabouts dans le fond de cases de brousse à l’hygiène douteuse.

 

 

Liberté religieuse

 

Les contraintes à la liberté de pratique religieuse sont rares en droit suisse. Le Conseil fédéral, dans le cas de l'excision, pratique chère à de nombreux musulmans ou animistes originaires de la corne de l'Afrique, aura pris le temps de la réflexion. A titre de comparaison, l'interdiction de l'abattage rituel date, quant à lui, de... 1893. De toute évidence, en Suisse, la vache est plus sacrée que la femme.

 

Dans les quelques cas de mutilations génitales sur mineures déjà poursuivis, les prévenus ont chaque fois invoqué leur droit fondamental à la liberté de conscience.

 

En 1829, la couronne d'Angleterre, supprima par décret la tradition hindoue du Sati, laquelle constituait à “racheter” les veuves en les attachant au bûcher funéraire de leur époux défunt.

 

L'on prête un mot délicieux au général en chef des armées britanniques en Inde, Charles-James Napier, à qui les hindous avaient dépêché une délégation pour protester de la violation de leurs droits et du respect dû à leur coutume, et qui leur avait répondu ceci: «Vous dites que c'est votre coutume de brûler les veuves. Très bien. Nous aussi, nous avons une coutume: lorsque des hommes brûlent une femme vive, nous leur nouons une corde autour du col et nous les pendons. Bâtissez votre bûcher; à côté de lui mes charpentiers bâtiront un gibet. Vous pouvez suivre votre coutume. Et puis nous suivrons la nôtre».

 

 

14 commentaires

  1. Posté par Sil le

    Vive la Suisse ainsi que les Suisses et merci pour cet article Monsieur de Riedmatten, article que je me permettrai de reprendre sur extremcentre.org

  2. Posté par D. Carlo Cecchin le

    Bien dit, Adrien! Vous souvenez-vous de moi?

  3. Posté par Roland Favre le

    François Etienne@ Ce n’est pas complétement faux de mettre sur le même plan la circoncision et l’excision. Cependant, le minimum de bon sens montre que se faire couper un peu de peau ou un centre innervé (clitoris = pénis) n’est pas exactement la même chose au niveau des souffrances. De plus, beaucoup de parents européens peuvent à juste titre s’inquiéter des effets d’un prépuce trop étroit (Consultez sur Google “phimosis” et “paraphimosis”) et demandent aux médecins de circonciser leur fils. Médicalement, la circoncision offre semble-t-il des avantages, alors que l’excision n’est jamais qu’une source de souffrances infinies. Ce n’est donc pas complétement faux, mais presque.
    Pour le reste, je suis d’accord avec vous. Mais c’est trop tard, les carottes sont cuites. L’avenir appartient à ceux qui le veulent, et les jeunes Suisses de souche ne le veulent pas. D’ailleurs, ils ne font plus de service militaire et le laissent aux Suisses de papier. Cela finira bien par avoir des conséquences…

  4. Posté par François Etienne le

    … En conclusion …, notre civilisation occidentale, malgré ses défauts, mérite aucune égratignure commise par l’immigration non adaptée. NON A L’OPPRESSION RELIGIEUSE, NON AU COMMUNAUTARISME, NON A L’ATTEINTE DE NOS VALEURS ANCESTRALES. NON A LA CANCERISATION DE NOS ACQUIS SOCIO-CULTURELS.

    Le ré-équilibrage de nos valeurs délaissées par le socialisme caviar et bourgeois exige une restriction drastique de l’immigration non contrôlée. NON au barbarisme. Jusqu’à nouvel avis, la Croix (et non le Croissant) constitue l’emblème de nos valeurs.

  5. Posté par François Etienne le

    Ce sujet glauque mais pourtant bien réel met en relief, une fois de plus, le multiculturalisme, vrai cancer insidieux rongeant la civilisation occidentale. Nous acceptons sur notre sol des individus primitifs qui n’arrivent pas à s’intégrer, à respecter la personne humaine. Ces individus ne sont fondamentalement pas critiquables, ni justiciables dans la mesure où ils sont en réelle communion avec leurs moeurs primitives. C’est bel et bien à ce niveau que l’Occident doit impérativement se protéger contre l’immigration du tout venant, de ce communautarisme qui tente de dissoudre l’acquis de l’Occident judéo-chrétien. Le métissage non seulement physique mais intellectuel tant vanté par l’angélisme socialo-vert doit être stoppé. L’Election présidentielle française met parfaitement en relief la réaction populaire défendant notre civilisation.

    L’objection de conscience de l’Occident vis-à-vis de l’excision féminine ne doit pas seulement considérer l’aspect “spectaculaire” de cette barbarie soutenant une vision sexuelle (souffrance, jouissance), mais également, voire prioritairement, la soumission bestiale de la Femme par une pensée religieuse criminelle, sadique, oppressante, dominatrice. L’excision est très présente en terres islamiques. Ce n’est pas un hasard.

    A noter que le judaïsme traditionnel, donc religieux, n’est pas innocent : la circoncision masculine, certes moins sanguinaire, est assimilable à la barbarie insoutenable de l’excision féminine. C’est une mutilation génitale dont on parle peu, mais qui doit être dénoncée, réprimée. Comment le code pénal suisse traitera-t-il la circoncision masculine ? Sauf autre avis, la question demeure ouverte, béante.

    La loi humaine doit instituer que toute intervention physique exige l’assentiment du (de la) concerné(e). C’est dans ce sens que l’Humanité, les Droits de l’Homme doivent se profiler.

    Au passage, il convient de dénoncer vigoureusement la commercialisation éhontée consistant à “régénérer” la virginité par la chirurgie juteusement financière, notamment dans ces cliniques genevoises qui s’enrichissent grassement sur le dos de jeunes femmes torturées moralement par des préceptes religieux d’un autre âge.

    L’excision, la circoncision rituelles sur le territoire suisse doit entraîner la réclusion criminelle ainsi que l’expulsion définitive des coupables.

  6. Posté par Adrien de Riedmatten le

    @ Paul A. Les hadiths n’échappent pas à l’interprétation de la doctrine courante de l’islam tel qu’il est vécu. Vous ne sortirez jamais de ce fait.

  7. Posté par Paul Asfaha le

    @Mr.Favre: Il y a moins de dix ans, un ami médecin est allé en Roumanie aider à la formation de spécialistes locaux. Il a constaté durant son séjour que des médecins monnayaient des traitements, des ordonnances et des consultations contre des avantages financiers. Ce n’est pas lié à une question culturelle, les médecins burkinabés en France ne commettent pas ce genre d’ignominies aux dernières nouvelles.
    @A. Riedmatten: Les hadits ne sont que des interprétations, libre à une doctrine de les suivre ou de les rejeter, d’où l’opposition entre certains courants de l’islam sur de nombreux sujets. De plus, les pays africains montrent bien qu’il y a une redéfinition de la religion associée aux rites tribaux. L’islam malien ou sénégalais et le christianisme éthiopien (vieux de 1600 ans) ont leurs spécificités qui découlent de traditions antérieures, l’excision en particulier dépend de ces traditions, contrairement à d’autres rites archaïques, qui eux sont l’apanage des monothéismes (statut de la femme ou organisation politico-sociale notamment).

  8. Posté par Roland Favre le

    M. Paul Asfaha@ Je vous remercie de bien vouloir croire à mon anecdote…
    Je vous fais toutefois remarquer qu’elle n’aurait aucun intérêt si elle n’était pas authentique et je ne l’aurais donc pas relatée. De plus, la personne concernée, mon ex-compagne, est toujours vivante et avec internet, c’est un jeu que de témoigner. Bref…
    Mais ce n’est pas pour cela que je reviens commenter. Là où nous ne sommes vraiment pas d’accord, c’est sur ce point : “Le médecin est condamnable, moralement et légalement, mais l’État l’est tout autant que lui.” L’état burkinabé sous-paie plus que probablement ses médecins, ce qui a pour résultat par exemple qu’il y a plus de médecins africains à Paris que dans toute l’Afrique. Mais il n’y a pas de comparaison possible avec l’attitude du médecin. Et ce qui m’intéressait de souligner, c’est la différence culturelle au sens profond du terme. La culture africaine n’a rien à voir avec le judéo-christianisme qui aurait empêché ce médecin de faire montre d’un tel cynisme. Un vieux proverbe de colon français voulait que les Africains sont musulmans pour le mariage (4 femmes valent mieux qu’une…), chrétiens pour l’éducation (les filières de formation de plusieurs dirigeants…) et quand ils arrivent à la fin de leur vie, ils en reviennent aux choses sérieuses et donc à l’animisme, la religion de leurs Ancêtres. Ils ont bien raison, à mon avis, mais ce que je voudrais, c’est que mes compatriotes européens en deviennent conscients lorsqu’ils se disent “multi-culturels”…

  9. Posté par Adrien de Riedmatten le

    @ Paul Ashafa. Le rapport islam-excision existe bel et bien. Si le Coran n’en parle pas, divers textes traditionnels relatant les propos de Mahomet, les hadiths, mentionnent l’excision et lui attribuent les bénéfices de la circoncision. Si l’excision n’est certes pas l’apanage des musulmans africains, un lien réel est un fait avéré. L’on trouve quelques tribus christianisées et même les fameux juifs éthiopiens Falasha, mais rien dans les doctrines chrétiennes ni juives cependant. Ceci étant dit, votre théorie de la subsistance de moeurs tribales est loin d’être inexacte.

    Je partage vos conclusions et vous remercie de vos précisions sur le droit Erythréen que j’ignorais.

  10. Posté par Gil Favre le

    Est-ce que le nouveau médecin conseil prévu par la CF Sommaruga dans les centres d’enregistrement des requérants d’asile sera tenu d’examiner les femmes et dénoncera à la justice tous les cas d’excision ?

    Un tel examen me paraît très invasif …

  11. Posté par Paul Asfaha le

    1) L’excision n’a rien à voir avec la religion musulmane. C’est une tradition tribale qui s’est maintenue malgré l’évangélisation ou l’islamisation de ces peuples. Les doctrines religieuses monothéistes s’accorderont pour dénoncer cette pratique, mais souvent la culture tribale subsiste malgré l’arrivée de nouveaux dogmes et de nouvelles règles.
    2) Monsieur Favre, je veux bien croire à votre anecdote et elle me répugne autant que vous. Simplement, beaucoup d’États du tiers-monde n’ont pas encore intériorisé et mis en pratique la vieille théorie qui montre que si un fonctionnaire reçoit un salaire élevé, il est moins enclin, voire pas du tout, à se faire corrompre ou chercher d’autres avantages en échange de ses services. Le médecin est condamnable, moralement et légalement, mais l’État l’est tout autant que lui.
    3) L’excision est un problème plutôt récent en Occident, lié à l’immigration de classes sociales défavorisées du Tiers-Monde. Ces classes ont toujours été négligées par les puissances publiques de leurs pays, tant dans le système colonial que dans la période post-coloniale.
    En Suisse, on considère que le risque d’excision touche pour beaucoup les somaliens, les érythréens et quelques autres nationalités d’Afrique noire surtout.
    4)Il est intéressant de noter que l’excision a pratiquement disparu de l’Érythrée d’aujourd’hui. Depuis son arrivées au pouvoir, le Front populaire (parti au pouvoir) a inscrit l’excision comme crime, tout en envoyant des missions d’éducation dans les zones rurales pour leur expliquer les méfaits de cette tradition archaïque. Il est donc intéressant de noter qu’une initiative légale (l’interdiction et la répression de l’acte) liée à une initiative pédagogique (l’éducation des personnes à risque).
    Il faut donc en conclure que la disparition de ce genre de pratiques inhumaines est lié à l’éducation des catégories à risque et la répression des personnes les pratiquant. En gros, ce sont des compétences des pouvoirs publics, qui sont les seuls coupables de l’existence de ces phénomènes.

  12. Posté par Adrien de Riedmatten le

    Cher monsieur,

    Merci de vos précisions. Effectivement, comme vous avez pu le constater, je n’ai pas une très longue expérience de la pratique africaine de l’excision, et, de vous à moi, n’ai pas osé le féminin de marabout (quant à celui de sorcier, je le réserve exclusivement à nos camarades féministes autochtones) . Pour rebondir, j’ai eu une amie, expatriée au Nigeria, infirmière diplômée de la clinique de La Source, à Lausanne, à qui le gouvernement local avait refusé sa collaboration à la Croix-Rouge du coin, pour administrer, je crois, des vaccins, faute d’une formation suffisante. Serait-ce que nous autres Suisses passions, là-bas aussi, pour des Welsh paresseux et nonchalants ?

  13. Posté par Roland Favre le

    Tout d’abord, quelques précisions. Vous parlez pour l’Afrique de personnel médical qualifié. Cela pourrait induire en erreur vos lecteurs occidentaux. Il y a dans “qualification” une notion éthique qui fait pas mal de différence. En 1993, à Léo au Burkina, j’ai laissé ma compagne seule deux semaines., voulant profiter d’un billet de vacances pour saluer mes parents et mes amis. Il ne restait plus que deux expatriés dans cette petite ville. La femme d’un garde enceinte a connu des difficultés. Le garde l’a amené au dispensaire tout neuf construit avec les fonds européens, malheureusement un peu à l’écart de l’agglomération. Les médecins burkinabés lui ont demandé une certaine somme pour accepter de l’examiner. Il a couru chez ma compagne lui emprunter cet argent. Les médecins ont ensuite demandé une certaine somme pour payer tel ou tel matériel. Course éperdue du garde pour emprunter encore une nouvelle somme. Et ainsi de suite jusqu’au décès de la patiente. Elle avait 19 ans…Les médecins l’ont laissé crever sans la moindre intervention. Hippocrate n’est pas africain.
    L’avantage de cette délicieuse – comme vous dites -anecdote, c’est que je n’ai pas eu besoin de dépenser beaucoup d’énergie pour expliquer à ma compagne ce qu’était l’Afrique et la mentalité des Africains…
    Ensuite, vous évoquez de vieux marabouts pour l’excision. Grosse erreur : ce sont les matrones qui se chargent de cette tâche, jamais les hommes. Au cas où vous ne l’auriez pas compris, la circoncision représente l’ablation du féminin chez le garçon, l’excision la suppression du masculin chez la petite fille, et c’est le rôle des femmes. Et cela se fait plutôt avec des tessons de bouteille sales plutôt qu’au silex…
    Il n’empêche que chaque fois que j’ai parlé de cela en Suisse, quels que soient les milieux où je le faisais, je passais toujours pour un sale raciste, fasciste, etc…Les gens qui ont travaillé en Afrique préfèrent se taire pour cela. On ne peut dire la vérité à ces pauvres Suisses, ils ne sont pas capables de la supporter. Ils se disent multi-culturels, d’abord parce qu’ils n’ont quasiment aucune culture et surtout parce qu’ils n’ont aucune idée des autres cultures…
    Mais voilà, l’avantage de la situation actuelle, c’est que les Africains ou les autres sont maintenant ici. Les gentils petits Suisses et surtout les très gentilles petites Suissesses peuvent vérifier la pertinence de leur multi-culturalisme. Quand on déséquilibre un système, il y a une tendance à ce qu’il se rééquilibre. Principe de le Chatelier…

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