Mille et une raisons d’espérer: Javier Milei et la renaissance de l’Argentine

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Le 11 septembre 2024, l'Institut Libéral organisait une conférence en ligne sur le thème:

Mille et une raisons d'espérer: Javier Milei et la renaissance de l'Argentine.

L'intervenant était Nicolai Wenzel, professeur d'économie à Universidad las Hespérides.

 

Pour contextualiser, celui-ci commence par un peu d'histoire de l'Argentine à compter de l'année 1500, c'est-à-dire de la conquête espagnole. Jusqu'en 1810, date de l'indépendance sans enthousiasme, le pays est le marigot de l'empire espagnol.

De 1810 à 1853, le pays connaît une période d'anarchie et de léviathan. En 1853, les électeurs argentins adoptent un projet de constitution, fondée sur celle des États-Unis, à partir d'un projet établi par le juriste libéral Juan Bautista Alberdi.

Cette constitution libérale se met en place jusqu'en 1860 où naît la République argentine. Dès lors se produit un milagro de la historia, un miracle de l'histoire, si bien qu'en 1910, l'Argentine devient de fait le 8e pays le plus riche du monde.

En effet toute l'économie s'est développée, aussi bien l'agriculture que le commerce et l'industrie. Toutefois cela est dû à ... une très forte immigration en provenance notamment d'Italie du sud. Et le président reste choisi parmi l'oligarchie...

En 1912 le suffrage universel est institué. Commence alors un socialisme modeste avec de la redistribution de richesses jusqu'à ce qu'en 1930, un coup d'état militaire, qui sera suivi de bien d'autres, mette malheureusement fin au miracle argentin.

C'est en 1943 que le colonel Juan Domingo Peron fait son apparition. Le péronisme est inspiré de Mussolini. Il se caractérise par le corporatisme et le clientélisme, l'interventionnisme de l'État dans tous les domaines et par la redistribution.

Jusqu'en 2003, surviennent pas moins de 11 coups d'État et 5 dictatures militaires. Le pays décline économiquement: les droits de propriété ne sont plus respectés, les dépenses publiques explosent, l'hyperinflation en résulte, le FMI intervient.

Avec le retour du péronisme en 2003, l'hyperinflation repart. Entre 2003 et 2023, le taux de pauvreté passe de 10% de la population à 45%. Les contrepoids institutionnels sont détruits. Javier Milei est président depuis le 10 décembre 2023.

Ce dernier est né en 1970. C'est un économiste libertarien. D'aucuns disent même qu'il est anarcho-capitaliste. Il a été député de 2021 à 2023 et a été élu président de la République argentine avec 56% des suffrages, donc il est incontestable.

Dès sa prise de pouvoir, par décrets il dérégule le marché immobilier, le marché financier, le marché du travail, les protections des consommateurs, les entraves aux contrats; il baisse drastiquement les dépenses publiques et restaure l'état de droit1.

Mais il ne procède pas à la dollarisation promise, qui aurait permis de juguler davantage l'inflation, laquelle s'élève encore à 250%, pour que les échanges se fassent dans une monnaie stable, en comparaison du peso et des monnaies locales2.

Il fait des compromis. Par exemple, il augmente les aides aux plus démunis. Nombre de problèmes demeurent tels que le clientélisme et la corruption qui vont de pair avec le poids de l'État dans les provinces et le non-respect des institutions.

Il a en effet fort à faire avec ce qu'il appelle la casta, qui s'est implantée au cours des 80 ans de péronisme dans les urnes: ainsi encore aujourd'hui les péronistes représentent 31 des 72 sénateurs, 102 des 257 députés, 11 des 24 gouverneurs3.

Dans ces conditions il est remarquable qu'il ait obtenu le premier excédent budgétaire depuis 16 ans. Si le peuple le soutient encore, le temps joue contre lui. Il a annoncé deux ans de souffrance, neuf mois se sont cependant déjà écoulés...

Il sera jugé sur l'inflation, le taux de pauvreté, la croissance, l'excédent, le remboursement de la dette. À son actif, il est désintéressé, ce qui devrait lui permettre de réussir, mais il doit encore franchir le pas de la fermeture de la BCRA4 ...

 

Conclusion:

Il y a mille et une raison d'espérer. Le leitmotiv de Javier Milei (que les médias occidentaux qualifient, de manière incohérente et propagandiste, d'extrême-droite, d'ultra-conservateur et d'ultra-libéral) demeure imperturbablement:

La libertad, carajo !5.

 

Francis Richard

 

1 - Par exemple, les blocages de rue et d'entrées d'usines sont interdits.

2 - Créées dans les provinces et qui favorisent les dépenses publiques, par conséquent le clientélisme.

3 - Il y a 23 provinces, plus la capitale.

4 - Banque centrale de la République d'Argentine

5 - "La liberté, putain!"

 

Publication commune LesObservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

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