Le Front populaire sans le peuple

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Le Nouveau Front populaire est beaucoup plus représentatif des classes moyennes que des classes ouvrières. C’est en réalité un Front élitiste et idéologique, sans le peuple, contre le peuple, et aux antipodes de celui de 1936.


La gauche française est pleine de fantômes socialistes dans ses tiroirs. A chaque élection déterminante et cruciale, elle agite les spectres du passé socialiste et prétend incarner la voix du peuple qu’elle a enterrée et trahie définitivement pour se ranger sans complexe derrière la bannière du progrès libéral.

Lors de chaque échéance électorale, elle invite subitement le peuple à sa table. Elle en fait son étendard ; elle s’en fait l’unique porte-parole ; elle est la cause du peuple. Elle se fait le rempart contre tous les extrêmes, réels comme le fascisme d’antan, imaginaires comme l’union des droites aujourd’hui, et surtout contre toute tentative de critique du libéralisme culturel.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président Macron, la gauche a encore réalisé la prouesse de se rassembler sous les arcanes de l’Histoire en appelant sa nouvelle union le Front Populaire. Mais à la différence de 1936 où cette union politique résultait d’un mouvement ouvrier et populaire réel, un mouvement qui prenait sa source dans les luttes de la France d’en bas, aujourd’hui l’union n’a de populaire que le nom. C’est une fumisterie politique et sociologique. Un véritable oxymore. Aux européennes, le bloc de gauche n’a rassemblé que 20% de l’électorat ouvrier contre 52% pour le seul Rassemblement National ; bis repetita chez les employés : 26% pour la gauche et 41% pour le RN.

Faussaires

Mais cette situation ne doit rien au hasard. Elle est la suite logique des sempiternelles trahisons de la gauche. Une gauche qui a abandonné toute vocation populaire des mouvements socialistes d’antan et toute critique du capitalisme comme « fait social total » (Mauss). Ses seules antiennes : amour du progrès illimité ; défense des minorités en tout genre ; promotion du libéralisme culturel intégral… Elle a renié l’héritage de la SFIO – Section française de l’Internationale Ouvrière – de 1936 pour se vendre à toutes les compromissions wokistes, féministes, immigrationnistes, et syndicalistes d’aujourd’hui. Exit les ouvriers qui travaillent dans les usines ; exit la France rurale et périphérique ; exit la France majoritaire et populaire ! Place au LGBT+ ; à la cause palestinienne ; à la lutte contre un patriarcat imaginaire. Place au Front populaire d’en haut !

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 Avec plus de 45% de votes chez les cadres, le Nouveau Front Populaire rassemble « tous les porteurs de sandales et buveurs de jus de fruits » (Orwell), toute la bonne conscience morale de gauche des classes moyennes supérieures. L’électorat de gauche n’a plus rien de populaire. Il est progressiste, urbain, petit-bourgeois, libéral, mondialisé… bref métropolisé. En 1936, le métallo de Billancourt, sublimé par Jean Gabin dans le film La Belle Equipe, était la figure de proue du mouvement social et populaire. En 2024, la belle équipe a changé de bleu de travail. Il s’agit du jeune Nahel, de l’actrice transgenre Karla Sofia Gascon, primée à Cannes, de l’influenceur Squeezie, et des Palestiniens de la bande de Gaza.

En réalité, le nouveau Front « populaire » tout comme son allié objectif, l’Union autour du RN, rejouent la bataille originelle du libéralisme : libéraux de droite contre libéraux de gauche ; libéralisme économique et libéralisme culturel ; l’envers et l’endroit de la même médaille qui avait trouvé sa synthèse dans le « en même temps » schizophrénique du Président Macron. Hélas, sans l’avènement d’une grande politique, d’une politique authentiquement populaire, le libéralisme semble avoir encore de « beaux jours » devant lui. Presque 50 ans après Margaret Thatcher : « There is no alternative »?

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