Le refus ou le regret de la maternité s'inscrivent [...] dans un ensemble plus vaste qui comprend l'euthanasie, la sacralisation de l'avortement, la promotion d'une écologie qui conçoit l'espèce humaine comme une menace et verrait dans son extinction un bienfait pour la planète, la dévalorisation de toutes nos traditions jusqu'à la haine de notre culture, une immigration massive visant à remplacer nos populations vieillissantes, incapables de se reproduire et n'en ayant plus l'envie.
Dès son avant-propos, Eve Vaguerlant donne le contexte dans lequel s'est produit L'Effacement des mères en Occident. Comme elle est Française, elle dresse ce constat pour la France, mais c'est toute la civilisation occidentale qui est atteinte par ce nihilisme.
Les fondements idéologiques du rejet de la maternité se trouvent chez des féministes telles que Simone de Beauvoir, qui a eu des rapports difficiles avec mère, n'a jamais enfanté et s'en prend à la caractéristique biologique première du sexe féminin et aux femmes du passé.
Aujourd'hui elle aurait le soutien des écoféministes et des minorités LGBT, victimes autoproclamées, pour lesquelles le capitalisme serait responsable de l'exploitation des femmes et de la planète, ce qui conduirait à la surpopulation et à la destruction des ressources:
L'ennemi commun [serait] le mâle blanc hétérosexuel catholique.
Écologie, néoféminisme, minorités, même combat contre l'homme responsable de l'asservissement de la Nature et de la femme, sauf que la nature est oubliée avec la sélection des foetus, l'IVG jusqu'au neuvième mois, la PMA sans père, la GPA, les bloqueurs de puberté...
Le rejet de la maternité va de pair avec l'ignorance de ce que le christianisme a apporté à la femme avec l'institution du mariage chrétien qui a libéré la femme de la menace de la répudiation et des humiliations de la polygamie et qui a fait d'elle la maîtresse de maison.
L'auteure fait, au passage, un rapprochement amusant, détaillé et éclairant, qui vaut le détour, entre le catharisme et l'écoféminisme: ce que révèlent les similitudes entre ces deux idéologies est la tendance nihiliste qui guette toute recherche excessive de pureté:
Les cathares voulaient s'extraire d'un monde jugé mauvais, pour tendre vers une vie de purs esprits; les féministes veulent aujourd'hui créer un être féminin entièrement désincarné, indépendant de toute donnée biologique; elles veulent épurer les rapports entre les hommes et les femmes, les rendre parfaitement lisses, vidés de toute pulsion du désir (du côté du mâle en tout cas), afin de les rétablir sur le mode du contrat.
Aujourd'hui le père, bien que parent et géniteur au même titre que la femme qui porte l'enfant, n'a pas son mot à dire si celle-ci veut avorter (le foetus [n'est plus] qu'une partie du corps de la femme). De même les féministes se soucient peu des conséquences psychiques:
- L'avortement est un totem et un moyen de contraception.
(À la mode également, la stérilisation féminine et... masculine)
Aujourd'hui l'enfant est un poids pour l'individu émancipé et/ou un objet de consommation. Quand il ne convient pas aux attentes de ses parents, ces derniers, qui ne savent plus l'être et ne font plus preuve d'autorité, font appel à des experts médicaux ou pédagogues.
Les parents ne font dès lors que se mettre dans les pas de psychanalystes telles Françoise Dolto, pour qui, à l'instar de Jean-Jacques Rousseau, les enfants sont la proie des désirs de leurs parents et ne doivent surtout pas être transformés (comme eux?) en adultes:
- L'adulte doit apprendre à se mettre à la place des enfants...
En conséquence, comme dans le domaine de l'éducation où l'autorité du parent est détruite, celle de l'enseignant l'est dans celui de l'instruction avec les résultats mirifiques obtenus par des enfants biberonnés à internet, alors que tout le savoir du monde serait à leur portée:
C'est l'enseignant qui doit intéresser l'enfant et non l'enfant qui doit s'intéresser.
L'auteure termine par un plaidoyer pour une politique nataliste, nécessaire du fait que les mères sont au travail. Tout en sachant bien l'importance de l'autonomie économique et financière dans la lutte pour l'indépendance des femmes, elle en déplore la résolution:
Le problème est que ce combat, tel qu'il a été mené, a contribué à nier la valeur du travail domestique - y compris l'éducation des enfants -, et a réduit la liberté des femmes à la possession de l'argent dans le cadre d'une société consumériste.
Le lecteur intéressé lira les propositions que l'auteure fait en matière de congé maternité, de congé parental et de garde de l'enfant, pour remédier à une situation sociale dramatique qu'elle attribue à l'individualisme moderne et à la déconstruction des structures familiales.
Qu'elle attribue l'individualisme moderne aux idéologies qui veulent sauver la planète ou s'attaquent aux structures familiales traditionnelles, ce n'est pas sans raisons, mais elle devrait ajouter qu'il est favorisé par un État qui se veut providence et qui déresponsabilise.
Francis Richard
L'Effacement des mères, Eve Vaguerlant, 192 pages, L'Artilleur
Publication commune LesObservateurs.ch et Le blog de Francis Richard.
7 fois que la FED a “inflaté” les frais financiers en nous mentant que cela allait faire baisser les prix à la consommation, ensuite les prix ET le chômage sont monté, et j’ai du changer 7 fois d’emploi. Vous comprendrez pourquoi je n’ai jamais voulu d’enfant. Dénoncez enfin les mensonges des économistes, c’est eux les coupables.