Perte de la neutralité. Le Conseil fédéral doit démissionner. Il ne respecte plus les valeurs de la Suisse et n’en comprend plus les réalités.
Lors de la visite du président Zelensky à Berne le 15 janvier, une nouvelle borne était franchie. Déjà l’on craignait le pire à voir la cheffe du département militaire, la pdc, viola Amherd, faire donner les honneurs militaires au chef de guerre ukrainien.
Le citoyen helvétique qui suit l’actualité voyait deux semaines plus tard Ignazio Cassis parader à l’ONU en affirmant une fois de plus qu’il allait se faire l’intermédiaire entre la Russie et l’Ukraine et proposer la mise en place d’un plan de paix. Ce même citoyen regardait le déroulement des événements un peu halluciné en se demandant si décidément il n’y avait pas quelque chose qui lui échappait dans la pratique des hautes sphères de notre politique étrangère. Il ne comprenait pas comment on peut faire ami-ami avec un des belligérants, le faire défiler avec les honneurs militaires devant nos troupes, puis se présenter comme l’apôtre immaculé des bons offices en se prévalant de la neutralité.
Que le citoyen se rassure il a bien vu les événements et en a fait une lecture correcte. Le problème ce n’est pas lui, le problème ce sont des Conseillers fédéraux qui ne sont plus à la hauteur. Et la preuve vient d’en être donnée par a + b par le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergei Lavrov, qui vient de déclarer publiquement qu’il ne compterait plus jamais sur les bons offices de la Suisse. Que la neutralité suisse du point de vue russe c’était terminé, et probablement aussi pour la partie du monde qui soutient la Russie.
On peut remercier Lavrov d’avoir mis fin à ce cirque. Mais autant le dire la fin de la reconnaissance de notre neutralité est une catastrophe. C’est une catastrophe du point de vue externe, on se rappelle comme on l’avait déjà souligné à propos de la stupidité de toutes ces autorités municipales souvent de gauche qui s’étaient empressées de hisser le drapeau ukrainien sur nos bâtiments, que la neutralité de la Suisse était non seulement une de nos valeurs politiques mais aussi un atout géostratégique et économique capital pour notre pays, et pour le canton de Genève dont le siège des organisations internationales lui rapporte 15 à 20 % de son PIB. Chacun saura à quels partis adresser la facture en cas de délocalisations, et les prétendants à la succession ne manquent pas. Sans parler que le statut de neutralité de la Suisse implique également celui du CICR.
Ce à quoi nous assistons c’est à la fin d’une époque, le début probable d’une débandade et l’on vous demandera de vous adresser à ceux qui en sont responsables, notre département des affaires étrangères en premier.
Du point de vue interne la catastrophe est toute aussi grande. Parce que si la prise de conscience de la réalité dans un pays doit provenir de l’extérieur et d’un pays étranger c’est qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne plus du point de vue interne. Et ça, ça fait vingt ans qu’on vous l’explique et vous disant que ça nous pendait au nez. Voici donc deux exemples qui montrent comment nous en sommes arrivés là et pourquoi une grande partie des citoyens en sont eux aussi responsables pour avoir laissé faire les autorités.
LA CHEFFE DU DEPARTEMENT MILITAIRE N’A RIEN COMPRIS, NI A LA NEUTRALITE NI A LA VALEUR MILITAIRE
Comment la pdc, Viola Amherd, a fait pour ne pas voir que faire défiler un chef de guerre étranger devant nos troupes était une erreur monumentale et grossière est la bonne question. On laisse à sa responsabilité de savoir si elle en était consciente ou non, son parti appelant à fournir des armes à l’Ukraine depuis le début de la guerre.
Dire que Mme Amherd n’a pas été à la hauteur de sa fonction est une évidence. Pour ne pas s’apercevoir de l’effet symbolique que la revue des troupes par Zelensky allait avoir sur notre neutralité relève juste de l’illettrisme. Et d’un point de vue interne c’était encore pire.
Il y a dans nos troupes probablement au moins une moitié des hommes qui ne soutiennent pas l’Ukraine, et alors il faudrait être considérablement aveugle pour ne pas voir la violence qui a été faite à ces hommes en les forçant à se mettre au garde-à-vous devant le chef ukrainien. Vous ne voulez pas soutenir l’Ukraine, on vous forcera à vous mettre au garde-à-vous devant elle. Ce qui s’est passé est tout simplement ignoble et inadmissible.
Viola Amherd n’est pas à sa place. Par les honneurs militaires qu’elle a rendus à un chef de guerre en plein conflit elle vient de montrer qu’elle n’avait rien compris ni à la neutralité ni à la première valeur militaire d’une troupe qui est sa cohésion.
PLUS QU’UNE ERREUR, UN VIOL DELIBERE DE NOTRE CONSTITUTION DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS
Si le citoyen helvétique a aujourd’hui perdu sa neutralité aux yeux d’une partie importante du monde il n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Il est coupable d’avoir laissé faire ses autorités et d’avoir fait confiance à une presse et à des milieux universitaires qui ne le méritaient pas. Parce que la constitution est très claire au sujet de la neutralité. Au-delà du bla-bla pontifiant qui est toujours raconté ici et là, le texte de la constitution est sans ambiguïté.
Les articles 185 al.1 et 173 al.1 let. a de notre Constitution indiquent que tant le Conseil fédéral que l’Assemblée fédérale ont pour tâche – et unique compétence en ce qui concerne la neutralité – de la préserver. Et préserver dans la langue française cela veut dire mettre à l’abri, protéger contre toutes atteintes. Et autant dire que l’on voit bien ici que c’est exactement le contraire qui a été fait.
Préserver n’a jamais voulu dire que chaque fois qu’un parti politique prend en main le département des affaires étrangères qu’il peut faire de la neutralité ce qu’il veut, la modifier ou la réinterpréter à sa guise, comme c’est précisément ce qui s’est passé depuis plus de trente ans déjà avec la socialiste Calmy-Rey qui a imposé à la Suisse le principe de neutralité soi-disant active et maintenant avec le plr Ignazio Cassis qui a voulu en faire une neutralité soi-disant coopérative et dont on voit le résultat… ! Une perte sèche et abrupte aux yeux d’une partie du monde.
Interpréter et modifier la neutralité n’a jamais été de la compétence ni du Conseil fédéral ni de l’Assemblée fédérale. Leur tâche et leur mission était au contraire de la préserver et de la mettre à l’abri. Tous autant qu’ils sont ils ont fait exactement le contraire de ce que prescrit la Constitution.
Dans n’importe quel cas et n’importe quelle situation les responsables d’un tel résultat seraient immanquablement appelés à la démission.
Michel Piccand
DOSSIER
Différence de narratif entre ce qu’a dit le ministre des Affaires étrangères de la Russie et ce qui a été rapporté en Suisse.
Sans surprise suite à cette catastrophe le département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a tenté de minimiser la situation et de faire croire que sur le fond rien n’aurait changé en Suisse, qu’elle applique toujours les sanctions internationales comme elle l’a toujours fait, et que le changement ne viendrait donc pas de notre pays.
Or ce n’est pas ce qu’en disent les Russes dont le narratif reporté en Suisse a été tronqué tant par la RTS que par le DFAE. La perception de la Russie en dit beaucoup plus sur notre neutralité que ce qu’ont bien voulu en dire le DFAE et son porte-parole.
Voici ce qui a été dit par la Russie dans son communiqué officiel suite à la rencontre entre Ignazio Cassis et Sergei Lavrov du 23.01.2024 (traduction libre) :
…
Du côté russe, des évaluations fondamentales ont été faites sur l’éloignement constant de la Confédération des principes de « neutralité » et sur le soutien inconsidéré de Berne au régime de Kiev. Il est souligné que de telles actions, associées à une politique hostile à l'égard de la Russie, sont prises en compte lors de la construction de la ligne russe sur la voie suisse.
…
https://mid.ru/ru/foreign_policy/news/1927319/
Voici ce qui a été dit en intégralité par Sergei Lavrov lors de son interview à l’ONU le 24.01.2023 et dont tant le porte-parole du DFAE que la RTS n’ont rapportés que deux phrases sélectionnées :
Question : Dans un monde où les canaux diplomatiques entre la Russie et les États-Unis sont ainsi coupés, quels dégâts et quelles souffrances pensez-vous que cela peut causer au reste du monde ? Selon vous, que faudrait-il pour que les relations entre la Russie et les États-Unis reviennent sur une sorte de voie normale ?
Sergueï Lavrov: Ai-je peur que le reste du monde souffre de l'état actuel des relations russo-américaines ?
Avant de répondre à cette question, j’aimerais que vous me disiez si le reste du monde était content lorsque nous avions des relations plus ou moins normales avec l’Amérique. Qu’est-ce qui lui plaisait, simplement au sens abstrait ? Était-il heureux que la Russie et les États-Unis soient en bons termes ? Pouvez-vous me parler plus précisément de ce qui se passe actuellement et de la manière dont le reste du monde en souffre ?
Il semble que beaucoup tirent la sonnette d’alarme en raison de l’escalade croissante et de la rhétorique militante. Personne ne veut d’une « grande guerre », y compris la Russie. Nous avons connu de nombreuses grandes guerres au cours de notre histoire.
Mais ce sont les États-Unis qui font cela. Les doctrines des États-Unis et de l’OTAN affirment que la Russie constitue la menace la plus importante et la plus directe. Et la Chine constitue leur principal défi lors de la prochaine étape. Ils élaborent soigneusement ces récits.
De plus, ils attirent des États neutres. La Finlande a déjà rejoint l’OTAN. On ne sait pas exactement comment cela peut lui être bénéfique. Le processus s’est également accéléré en Suède. Hier, j'ai rencontré le chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis. Il m'a assuré qu'ils pouvaient servir d'intermédiaires dans n'importe quelle affaire, comme ils le faisaient par le passé. Je lui ai dit que les intermédiaires devaient avoir un statut neutre. La Suisse était autrefois neutre non seulement sur le plan militaire, mais au sens plus large du terme. C'est pourquoi Genève pouvait jouer avec succès le rôle de capitale de l'ONU en Europe, accueillir diverses négociations et contribuer ainsi au développement pacifique de la planète et de ses différentes régions. Ignazio Cassis répond qu'ils restent prêts à le faire et qu'ils sont à notre service.
J’ai alors souligné qu’ils avaient coordonné une stratégie de sécurité nationale pour 2024-2028, selon laquelle la Suisse est prête et intéressée à développer la sécurité européenne contre la Russie plutôt qu’avec la Russie. Il existe d’autres exemples, même à une échelle moindre que celle des relations russo-américaines. Mais ces exemples, comme celui que je viens de mentionner, montrent que le «principal garant de l’unité occidentale» œuvre de manière systémique pour convaincre même les pays neutres qu’ils doivent adopter une position anti-russe. C'est regrettable.
https://mid.ru/en/press_service/video/view/1927568/
Affirmer comme le prétend le DFAE que rien n’a changé dans la politique de neutralité de la Suisse n’est qu’une vaste supercherie. Tous les éléments évoqués dans l’article principal sur les événements en Suisse ainsi que les propos du ministre russe (comme élément d’objectivation extérieur) nous montrent que notre neutralité est en train de nous être enlevée et confisquée par nos propres autorités et au plus parfait mépris une fois de plus de notre Constitution.
Après la confiscation du vote contre l’immigration de masse en décembre 2016 c’est la modification progressive de notre neutralité qui est en train de nous être imposée, et dans un cas comme dans l’autre, avec le plus parfait mépris pour la volonté de notre peuple et pour nos règles démocratiques.
Quand est-ce que vous allez commencer à ouvrir les yeux ?
Ce qui est énoncé ici ce n’est pas de la théorie ou une fumeuse hypothèse complotiste, ce sont des faits rien que des faits.
Après nous avoir confisqué nos droits politiques sur l’immigration de masse ils nous confisquent aujourd’hui notre neutralité.
Images de la journée Zelensky à Berne le 15.01.2024 :
https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/premiere-visite-officielle-en-suisse-de-volodymyr-zelensky-depuis-le-debut-de-la-guerre-en-ukraine?urn=urn:rts:video:14627538
https://www.srf.ch/play/tv/tagesschau/video/tagesschau-vom-15-01-2024-hauptausgabe?urn=urn:srf:video:9fd1ac08-7ae1-411c-a369-3264f8d9097b
La Frau Amherd qui ne se mouille pas dans les discutions usr son département et Le Stüssli ancien banquier, voilà des chefs qui comprennent tout. Surtout comment ponctionner la confédération. Un trou de 1,4 milliards. Et vous ne trouvez rien pour l’AVS. Quel pays de misères.
”Que le citoyen se rassure il a bien vu les événements et en a fait une lecture correcte. Le problème ce n’est pas lui, le problème ce sont des Conseillers fédéraux qui ne sont plus à la hauteur.”
Mme Amherd et M. Cassis vont récolter la monnaie de leur pièce !
Cette désagréable situation et la dégradation de notre neutralité doivent être résolue dans les meilleurs délais. Mais comme le Conseil Fédéral est INCAPABLE de comprendre la Constitution suisse. il faudra certainement le sanctionner lors des prochaines élections ! Même si le Peuple ne peut pas les élire directement …