Pourquoi il faut (re) lire Raymond Aron

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OPINION. Le philosophe et éditorialiste français décédé il y a juste 40 ans a laissé une œuvre qui continue de donner des pistes pour analyser le monde d'aujourd'hui, écrit Elisabeth Dutartre-Michaut, de l'EHESS

Palais de justice de Paris, 17 octobre 1983. Raymond Aron vient de témoigner en faveur de l’écrivain et journaliste Bertrand de Jouvenel lors d’un procès en diffamation qui l’oppose à l’historien Zeev Sternhell, ce dernier l’ayant qualifié de «fasciste» et «pro-nazi» dans son livre Ni droite, ni gauche. L’idéologie fasciste en France (Paris, Seuil, 1983). Il quitte la 17e chambre correctionnelle du tribunal en glissant au journaliste Marc Ullmann «je crois que je suis arrivé à dire l’essentiel», avant de s’engouffrer dans la voiture qui l’attend pour rejoindre le comité éditorial de L’Express puis de s’effondrer, victime d’une crise cardiaque.

Arriver à dire l’essentiel: c’est là le point d’orgue d’une vie commencée en 1905 et qui embrasse le XXe siècle, tout entière consacrée à la recherche de la vérité. Esprit singulier et inclassable, savant critique et citoyen patriote, observateur hors pair d’une époque qui résonne avec la nôtre, Aron fut à la fois philosophe de l’histoire, sociologue de la civilisation industrielle, théoricien des relations internationales, historien de la pensée politique – on a tendance à oublier qu’il fut l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Marx – et éditorialiste, enfin, au Figaro pendant trente ans puis à L’Express.

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