Familles : 24.11.2013. La campagne fait rage !

L’UDC réplique!

"Le mépris du travail familial...

Le débat public actuel sur l'initiative pour les familles est l'occasion pour les technocrates, les journalistes de campagne et d'autres envieux politiques de se mettre en évidence. Leurs acrobaties arithmétiques, réflexes anti-UDC et principes fiscaux grandiloquents font oublier l'objectif véritable de cette initiative: la reconnaissance de la valeur du travail familial, quelle que soit l'organisation familiale choisie, la suppression de la discrimination de certains modèles familiaux et la réduction des charges fiscales pesant sur les familles avec enfants.

 C'est dans le courrier des lecteurs des journaux et les forums en ligne qu'on assiste encore aux discussions les plus honnêtes. On y lit les arguments les plus divers des partisans et des adversaires de l'initiative pour les familles qui sera soumise au souverain le 24 novembre prochain. Dans les pages rédactionnelles en revanche, il n'est plus question d'équilibre des arguments. Depuis la publication des résultats du premier sondage SSR, qui attestait à l'initiative un bon départ dans la campagne, bon nombre de rédactions se sont faites ouvertement les porte-parole des adversaires de l'initiative (Blick, NZZ am Snntag, Radio Suisse Romande, etc.). "Il ne faut en aucun cas que l'UDC ait du succès avec son initiative", voilà la devise qui semble régir la majorité de la presse. Et tous les moyens sont bon pour atteindre cet objectif, mêmes des tentatives de censurer les communications des partisans de l'initiative.

Propagande malhonnête des autorités

Tout aussi unilatéral, le point de vue de divers représentants de gouvernements qui ne songent qu'à conserver leurs rentrées fiscales. Alors qu'ils font des comptes d'épicier pour dénoncer les prétendues pertes fiscales dues à l'initiative pour les familles, ils ne soufflent mot du manque à gagner consécutif aux déductions accordées à la garde extrafamiliale des enfants. Cette position suscite une argumentation juste inverse: les familles qui se chargent elles-mêmes de la garde de leurs enfants ont donc payé beaucoup trop d'impôts ces dernières années. En fin de compte, les cantons sont libres dans l'application de l'initiative pour les familles. La seule exigence est que les déductions soient les mêmes pour la garde familiale et la garde extrafamiliale des enfants.

Les auteurs de ces acrobaties arithmétiques ignorent sciemment que les institutions d'accueil publiques d'enfants coûtent des centaines de millions de francs aux contribuables, plus de 160 millions pour la seule ville de Zurich. C'est dire que la quasi-totalité des familles qui usent de cette offre sont subventionnées par l'Etat. Plus lamentable encore l'argument trompeur selon lequel seuls les riches profiteraient de la déduction pour garde familiale. Les milieux qui argumentent de la sorte estiment sans doute qu'il faut rejeter l'initiative pour les familles parce que l'impôt fédéral direct et les déductions qu'il permet n'agissent qu'à partir d'un certain niveau de revenu. Or, dans leur logique, il faudrait immédiatement supprimer les déductions pour la garde extrafamiliale qui profitent à des revenus sensiblement plus élevés, car les ménages à deux revenus ont des possibilités de déduction supplémentaires.

Les jaloux et les envieux

Restent les jaloux et les envieux, si nombreux en politique. Pour ces milieux, l'unique raison de combattre cette initiative est son origine. Il y a quelques années, des notables des partis PDP, PDC et PLR s'étaient engagés en faveur de déductions fiscales tant pour la garde familiale que pour la garde extrafamiliale des enfants (par ex. motion Haller: déduction pour la garde familiale et la garde extrafamiliale des enfants dans l'impôt fédéral direct; motion déposée en 2008 et portant la signature d'élus de plusieurs parti). Aujourd'hui, ce sont en bonne partie les mêmes personnes qui, pour raisons de pure politique partisane, tournent leur veste et combattent en première ligne l'initiative UDC. Un bel exemple d'opportunisme politique, mais que les médias préfèrent ignorer.

Un signe de reconnaissance

Dans une situation normale, ces exemples constitueraient tout au plus une illustration marginale d'une campagne de votation heureusement fort animée alors qu'initialement on n'imaginait pas que l'initiative pour les familles puissent jouer un rôle aussi important à côté de l'initiative 1:12 et de la hausse du prix de la vignette autoroutière. Le problème, c'est que ces comptes rendus unilatéraux font oublier l'objectif véritable de l'initiative: éviter d'exclure d'un avantage fiscal les familles qui se chargent elles-mêmes de la garde de leurs enfants ou qui s'organisent sous leur propre responsabilité en recourant à des parents ou des amis, donc reconnaître fiscalement au moins l'importance du travail familial. Cette initiative demande, ni plus, ni moins, que toutes les familles soient traitées sur pied d'égalité.

L'accepter, c'est poser un jalon contre la discrimination voulue par le Parlement et le Conseil fédéral de la garde familiale des enfants.

Les citoyennes et les citoyens qui veulent soutenir toutes les familles avec enfants votent donc OUI avec conviction le 24 novembre."

Communiqué UDC, 12 novembre 2013

 

7 commentaires

  1. Posté par Jean-Baptiste Aegerter le

    @Mathieu Fardel

    1) Je tiens mon argument du document de position de votre parti qui dit lui-même que le calcul du prix des crèches est peu équitable (http://www.plr.ch/images/stories/Dokumente/Factsheets/20110307_fac_familie_und_gesellschaftspolitik_f.pdf), pénalise les familles de la classe moyenne et est régi par “bureaucratie absurde” (http://www.plr.ch/images/stories/Dokumente/papiersdeposition/20120518_PP_DVFamilieundBeruf_f.pdf). Nous sommes d’accord, toutes les familles donc aussi les familles à un seul revenu.

    2) “Rate sa cible”, “s’est trompé d’outil”, “1.4 milliards”, beaucoup de projections fantasmée, un soupçon de catastrophisme, tout cela ne démontre pas grand-chose. Personnellement, en tant que libéral, j’ai beaucoup de mal à considérer comme déficit de l’Etat l’argent du peuple qu’il n’engrange pas. Je ne vois pas la recette fiscale comme un dû absolu de l’Etat à faire valoir contre les familles. Une famille saine et équilibrée rapportera énormément et combattra efficacement les débordements coûteux d’une délinquance ou de troubles psycho-sociaux en constante augmentation. L’initiative aura au moins réussi à faire parler de la famille. Je rappelle enfin que la déduction d’impôt figure au rang des propositions avancées par le PLR au titre de qu’il y a “à faire en matière de politique familiale”; si on ne peut même plus se fier au PLR alors…

    3) Vous vous répétez. Ma femme a renoncé à travailler pour se consacrer à nos enfants (parce qu’elle considère se devoir avant tout à ses enfants plutôt qu’à la conception radicale de recette fiscale). Pensez-vous sincèrement que ce manque à gagner n’ait rien coûté ? Pensez-vous aussi que le travail qu’elle fournisse n’ait aucune valeur ? Faut-il être rémunéré et payer des impôts pour voir son travail reconnu selon votre conception ?
    En ce qui me concerne, cet engagement de ma femme à la cause de l’entreprise familiale a un coût conséquent, lequel mérite d’être encouragé fiscalement. Prétexter que la renonciation d’une brillante universitaire à une carrière salariée ne constitue aucun frais est proprement détestable et nous renvoie au dédain le plus appuyé du rôle des femmes, des mères, des pères dans notre société. Une vision cynique et froidement matérialiste qui ne juge l’homme qu’à l’aune de ce qu’il gagne. Et pourquoi ne pas fiscaliser les associations d’intérêt publique, elles aussi ne gagnent rien et n’ont, a priori, aucun frais. Le PLR veut défiscaliser le bénévolat (http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20113636) sauf pour les parents… c’est charmant !

    “On pourrait faire bien mieux”, dites-vous, on vous écoute. Jusqu’ici, le PLR n’a fait que proposer en l’air ce que l’UDC a mis sur le papier et semble aujourd’hui fâché de ce que ce même parti lui ai brûlé la politesse. Pourtant il ne tenait qu’à vous de faire le nécessaire.

  2. Posté par Mathieu Fardel le

    1) Je n’ai pas dit ça. Je dis juste que l’argument des crèches subventionnées qui coûtent à l’Etat ne tient pas la route, car in fine, il est financièrement gagnant. Et oui, je soutiens sans problème la position du PLR : pour les familles = pour toutes les familles et non pas que pour certaines d’entre elles.
    2) Je ne suis pas contre pour diminuer les impôts, bien au contraire, mais même pour les plus aisés. Mais cette initiative veut parler de politique familiale et elle rate sa cible. Si on veut soutenir les familles et notamment celle qui garde eux-mêmes leur enfants et celles de la classe moyenne, on s’est trompé d’outil! Je pense qu’il y a nettement mieux à faire en matière de politique familiale avec ce 1.4 milliards
    3) Question de points de vue, pour moi, cela crée une évidente injustice! Accorder cette déductions serait injuste, d’un point de vue fiscale, car ces familles n’ont pas les frais de garde à payer. Entre 2 familles qui ont le même revenu, celle qui garde elle-même ses enfants a un revenu disponible plus élevé que celle qui a des frais de garde. Désolé, je ne vois pas quelle est la justice d ‘introduire une déduction fiscale supplémentaire pour celle qui a déjà un revenu disponible plus élevé!
    La Suisse a besoin d’une politique familiale plus ambitieuse, oui. Mais pas en favorisant certains modèles par rapport à d’autres. Comme je l’ai déjà dit, on pourrait bien mieux avec ce que coûtera cette initiative.

  3. Posté par Jean-Baptiste Aegerter le

    @ Mathieu Fardel

    1) A vous lire, les familles ne sont là que pour engraisser l’Etat. Citation du document de position du PLR en 2011: “Le PLR exige la réduction des impôts et des taxes en particulier pour les familles”… tout à fait d’accord !

    2) Entendre un PLR regretter qu’une déduction profite aux riches… priceless. Pour tout le reste, il y a le PS.
    Le chiffre de 1,4 milliard est une vue de l’esprit qui, en outre, ne tient aucun compte de ce que les familles, et une éducation soignée, peuvent apporter à la société.
    Curieusement, jusqu’ici, dans ses documents de positios, mis à part des crèches coûteuses, le PLR n’a jamais rien proposeé d’autre que… des diminutions d’impôts. Curieux non ?

    3) Marie-Hélène Miauton dans Le Temps (http://www.lesobservateurs.ch/2013/11/08/casseroles-quotas/): – “Pourquoi cette levée de bouclier contre un texte empreint d’une évidente justice, et qui fonctionne déjà sans problème dans quelques cantons? Deux arguments sont invoqués.

    Le premier prétend que l’initiative créerait un précédent fiscal de déductions «fictives». […] Par ailleurs, prétendre que cette déduction serait fictive, c’est considérer qu’une femme ou un homme au foyer n’exerce pas une réelle activité justifiant des déductions. Dans ce cas, pourquoi rémunère-t-on les jardinières d’enfants (pardon aux féministes, mais il y a peu de jardiniers), et pourquoi exige-t-on qu’elles aient suivi une formation… professionnelle? Une profession exercée à domicile n’en est pas moins une profession!” –

    Cher Monsieur Fardel, aux prochaines élections, entre deux documents PLR sur la famille, j’attends que vous alliez au-devant de vos électeurs et que vous disiez en face aux parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants: “Tout ce que vous faites à longueur de journée, tous les sacrifices que vous avez consenti, tout cela ne vaut rien parce que vous n’êtes pas payés et que l’Etat ne peut pas vous imposer. Vous accorder une déduction serait injuste car vous faites moins pour vos enfants que ceux qui les mettent à la crèche.”
    Nos enfants nous paient largement de nos peines M. Fardel, mais ce qu’ils nous donnent, les gens comme vous ne peuvent pas nous le prendre… alors ils appellent cela une injustice.

  4. Posté par Mathieu Fardel le

    1) Les crèches sont effectivement subventionnées et coûtent donc à la collectivité. Mais elles sont aussi rentables. Sur 1 franc investi (et non dépensés) par l’Etat dans une crèche, il en récolte 3 via les impôts ou autres assurances sociales!
    2) Cette initiative profitera surtout au ménages aisés et coûtera 1.4 milliards. Si le but des initiants est réellement de soutenir les familles, il y aurait bien mieux à faire avec cet argent!
    3) Il n’y a pas d’inégalité actuellement. Une famille qui a des frais peut les déduire, une famille qui n’en a pas ne peut pas. Et cette initiative va créer des inégalités. Une famille qui peut compter sur son entourage pour garder ses enfants aura le salaire, pas de frais et la déduction, tandis qu’une famille qui n’aura pas cette possibilité-là aura les frais…

  5. Posté par Martouf le

    La véritable initiative pour les familles est l’initiative pour un revenu de base inconditionnel.
    Pas de déduction fiscale pour les riches. Mais de l’argent donné directement à ceux qui en ont besoin. Ceci avec le libre choix de l’utiliser pour une crèche ou pour s’occuper de ses enfants à la maison.
    RBI = 2500.- par mois = 30’000.- /an = le coût global annuel d’une place en crèche.

  6. Posté par colibri le

    ayant voté de suite en mon âme et conscience sitot l’enveloppe reçue je me pose la question a savoir si l’UDC espérait en lançant cette initiative qu’elle serait incitation pour que les couples s’occupent plus de leurs parents.Si c’est le cas il n’y a aucune chance ,la nouvelle mentalité du chacun pour soi et rien pour l’autre est inscrite dans leurs gènes. La Suisse Allemande est beaucoup plus attachée a ses valeurs familiales qu’en Suisse Romande .Dès la fin de la guerre et pour diverses raisons connues le terme famille unie en Romandie est peu à peu tombé en lambeaux.Excepté le Valais et Fribourg bien qu’en ce dernier canton là aussi les choses ont évolué vers une plus grande liberté d’action et d’autonomie de la part des enfants qui leur est apprise dès leurs premiers pas avec le virtuel et le tout informatisé de la vie ne rapprochera jamais plus les générations a moins d’un miracle bien qu’il soit recommandé de ne pas trop y croire non plus

  7. Posté par Stevan Miljevic le

    Il est intéressant de constater que les opposants occupent depuis un moment déjà les affichages SGA. Ce qui signifie qu’il y a des moyens en jeu. Par conséquent, il est probable que certains lobbys économiques aient mis la main au porte monnaie. Il faut impérativement se constituer en lobby pro-famille et menacer les lobbys économiques de ne plus les soutenir s’ils nous tirent dans les pattes. Si on s’y était pris plus tôt, on aurait pu mettre 1:12 dans la balance…. Il faut arrêter de croire que tout tombe du ciel et que nous pouvons faire confiance aux milieux libéraux économiques. Ils sont potentiellement autant nos adversaires que les socialistes…

Et vous, qu'en pensez vous ?

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