Elle a été attaquée et menacée. On a essayé de la faire taire. En vain. Ce jeudi 1er juin, son travail a été récompensé. L’anthropologue a reçu le 16e prix de la Revue des Deux Mondes pour son enquête le Frérisme et ses réseaux. Fondée en 1829, la Revue des Deux Mondes est la plus ancienne revue européenne. Chaque année, son prix récompense un essai « pour sa qualité littéraire et la pertinence de son sujet dans le débat d’idées contemporain ».
La conférencière confie sa joie au magazine en ligne ActuaLitté : « Je suis très heureuse, car c’est un prix important. Je le prends personnellement, mais également pour la recherche, l’enseignement et la liberté d’expression et académique. » Une liberté d’expression qui lui a coûté cher en raison du sujet de son ouvrage. « J’explique comment les Frères musulmans se sont développés en Europe », détaille-t-elle. Et elle ajoute : « Ce que j’apporte dans ce livre, c’est la dimension missionnaire de ces derniers, aspect qui a souvent été laissé de côté par les collègues chercheurs. » Vingt ans de recherche scientifique, complète et complexe.
Mais après la sortie de son ouvrage, Florence Bergeaud-Blackler subit rapidement un flot de menaces de mort. Sur les réseaux, on l’accuse d’islamophobie. À tel point que la chercheuse du CNRS est placée sous protection policière. Le 12 mai dernier, elle devait faire une conférence à la Sorbonne. Mais l’université parisienne a pris peur et, sans réelle justification, a annulé son intervention. La conférence doit finalement avoir lieu, ce vendredi 2 juin, sous un lourd dispositif de sécurité. |
Soutien total à cette courageuse chercheuse. Il faut absolument lire ses deux livres, le premier sur le développement du marché Hallal et le second sur le frérisme pour comprendre la force et la détermination de la guerre menée contre l’Occident.