Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), nous a présenté les conclusions de sa note sur la façon dont la France pourrait s’inspirer des politiques migratoires des différents États européens. Il faut faire de l’immigration le sujet d’un débat public éclairé et appuyé sur des chiffres clairs, argumente-t-il.
Marianne : « Après avoir réalisé un tour d’Europe des politiques nationales d’immigration, au terme de cette étude, il est clair que la France n’a pas su se doter d’une vision stratégique en la matière. » À quoi cela est-il dû, selon vous ? Au fait que « nous ne sommes pas aujourd’hui en mesure de dire précisément quels intérêts nous avons à l’immigration, quelles sont nos préférences, quels sont nos objectifs » ?
Dominique Reynié : L’une des grandes raisons tient à une sorte de révolution culturelle au sein de nos élites, visible à partir des décennies 1980, lorsque le sentiment humanitaire a pris le pas sur le jugement politique, lequel suppose de décider du point de vue de l’intérêt d’État. C’est pourquoi nous n’avons pas de vraie politique d’immigration et que nous lui avons substitué une politique d’accueil. Nos élites se sont abandonnées à une culture compassionnelle, en se plaçant du point de vue des migrants et non de la population d’accueil.
« L’attractivité de notre pays attire à nous des personnes qui ne parviendront pas à s’intégrer. Elle pousse des migrants à courir des risques considérables. Elle encourage les trafics organisés par la mafia des passeurs ». Vous voulez dire qu’il s’agit d’envoyer un « message politique » aux potentiels migrants ?
De décision humanitaire en décision humanitaire, nous avons rendu notre pays particulièrement attractif pour les migrants : la couverture médicale gratuite pour les clandestins, le maintien sur le territoire national d’immigrés irréguliers que nous n’expulsons presque jamais, à la différence de tous nos voisins, un accès au regroupement familial ou à la nationalité plus rapide et simple qu’ailleurs, etc. En France, un candidat à l’asile peut être logé et recevoir 204 euros par mois au titre de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) ou bien 426 euros par mois s’il n’est pas logé.
Ce demandeur aura également accès au régime commun de l’assurance maladie, pendant la durée d’instruction de sa demande, soit en moyenne 479 jours en 2021. Cela donne donc une ressource sur un an, hors l’accès aux soins, entre 2 448 et 5 112 euros. À titre indicatif, en Afghanistan, le revenu annuel net par habitant est de 475 dollars, il est de 1 999 dollars au Bangladesh et 417 dollars en République démocratique du Congo, qui sont trois des cinq principaux pays de provenance des demandeurs d’asile.
Extrait de: Source et auteur
“les entreprises se précipitent…” pardon
“nos élites” du moins ils se prennent pour… et on en digère les résultats de puis l’ère Macron et son prédécesseur qui lui a tracé le chemin… Le gouvernement des médiocres devrions-nous dire, celui qui s’entoure de plus nuls que lui pour ne pas qu’ils lui fassent de l’ombre. C’est comme ça que les entreprises se précipites à la faillite !
Le problème en France c’est que les électeurs qui votent choisissent toujours parmi les mauvais, alors comme dit l’observateur pragmatique les peuples ont le gouvernement qu’ils méritent. Je rajouterais, des élus à leur niveau… on en voit le résultat à A.N. avec cette brochette d’excités, ou la vulgarité devient la règle, la trahison des électeurs un système, et l’entre-soi un bouclier. Tant que Macron sera aux affaires, la France s’enfoncera.