L'information relative aux prochaines votations tourne chaque jour plus à la critique en règle de... l'UDC. Même sans soutenir ce parti, vous finissez par être las de ces litanies en boucle, pas eux !
Aujourd'hui, de jeunes UDC alémaniques se sont rendus coupables d'avoir agrémenté leur affiche de campagne contre l'initiative "1:12" de leurs homologues socialistes du symbole communiste, la faucille et le marteau.
Soulignons en préambule que, lorsque les jeunes Verts avaient reproduit une croix gammée pour fustiger la politique de leurs opposants, les responsables des rédactions de la RSR s'étaient contentés de sourire d'un air attendri; les chers petits...
Selon le Forum de la RTS, la droite bourgeoise, anxieuse, se débattrait tant bien que mal, à deux semaines de l'échéance, pour "diaboliser" son adversaire faute d'arguments probants; comme s'il en manquait, mais passons.
Ces "symboles très connotés" donc, viseraient, on vous l'a dit, "à diaboliser l'initative jusqu'à la peindre comme une proposition communiste, une formule utilisée par le président de l'USAM, Jean-François Rime."
Le commentaire amusé du M. Loyal de garde entérine:
"Presque un visuel un peu UDC de la grande époque, les minarets qui perçaient la Suisse, là c'est le péril communiste. Est-ce que c'est des manières ?"
Or, ce qui semble avoir échappé à l'analyse des besogneux de la RTS c'est que l'initiative 1:12, l'étalonnage des salaires est, à strictement parler, une proposition communiste. La première application d'un système similaire dans l'histoire de l'humanité se retrouve dans le Code du Travail du 10 octobre 1918 de l'Union soviétique, sous signature d'un Président du Conseil des Commissaires du peuple du nom de Vladimir Illitch Oulianov, dit plus communément Lénine.
En cette époque bénie, la loi impose un salaire minimum et réduit drastiquement les inégalités salariales; forcément, le chômage explose. La guerre civile fait rage, les travailleurs, mobilisés de force au nom du droit au travail, s'enfuient à la campagne. En 1919, la crise alimentaire atteint la capitale, les rations de pain tombent à 80 grammes par jour. Le décret du 21 février 1919 dessert l'écrou salarial pour la région de Moscou et instaure un rapport de 1 à 5 entre un salaire minimum officiel de 600 roubles et le salaire maximum de 3000 roubles pour le personnel administratif dit "hautement qualifié". Très vite, le salaire minimum n'est plus respecté, le maximum augmenté d'avantages divers. Peu après la limitation du salaire des membres du parti, fixé sur le salaire "moyen", est abandonnée et leur rémunération passe à 2000 roubles. Que nos amis de la RTS se rassurent, les "élites" et autres piliers de régime s'en sortent toujours bien.
Reste que nos grands patrons n'ont pas grand-chose à craindre du fameux péril rouge. Une fois la momie du bon Lénine en vitrine, son glorieux successeur décrétera purement et simplement la "fin du chômage". Trois ans après, ce seront dix millions de personnes qui mourront de famine en Ukraine. Il faudra attendre la Constitution de 1977, qui soumet la garantie de l'emploi aux "besoins de la société" et des rapports salariaux de 1 à 50 pour que l'économie soviétique renoue avec une pénible survie.
Que les jeunes UDC ne se frappent donc pas, le communisme ne dure jamais qu'un temps, une fois que tout le monde est mort, en général il disparaît.
RTS Forum 06.11.2013
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