Le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann en campagne pour la libre circulation lors des Journées de Granges, bien forcé de reconnaître l’origine du problème, mais ne s’employant pas moins à en minimiser l’importance… Analyse d’un état d’esprit.
Communiqué du 5 novembre:
"Le sujet de la libre circulation des personnes et du marché du logement est l’un des points forts des Journées du logement de Granges de cette année. Il est ressorti de la journée de séminaire organisée par l’Office fédéral du logement (OFL) que l’évolution des prix sur le marché du logement ne s’explique pas uniquement par la croissance de la population et l’immigration. Un contexte économique favorable, la faiblesse des taux d’intérêt, l’évolution de la démographie et des besoins en matière de logement sont des facteurs d’influence tout aussi importants."
Vouloir dissocier immigration et démographie, quand on sait que la natalité est en chute libre et que le renouvellement de la population ne s'opère plus que par les naturalisations, paraît plus que téméraire.
La dépêche continue:
"Le conseiller fédéral Johann N. Schneider-Ammann a souligné que le Conseil fédéral prend au sérieux les soucis que suscite la libre circulation des personnes au sein de la population. Il a présenté des mesures dans différents domaines, qui visent à prendre en considération les besoins spécifiques des marchés du travail et du logement.
Le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a insisté sur l’importance de la libre circulation des personnes pour l’avenir de la Suisse. Tout est fait pour s’attaquer aux effets problématiques que cette dernière peut entraîner. Le Conseil fédéral et le Parlement ont renforcé les mesures d’accompagnement sur le marché du travail. La politique en matière de logement de la Confédération permet de maintenir à un niveau élevé les investissements privés et, par conséquent, les activités de construction. En outre, elle mise sur le renforcement du secteur d’utilité publique et le dialogue avec les cantons et les villes afin d’atténuer la pénurie de logements existant dans certaines régions urbaines et périurbaines. Dans le même temps, le conseiller fédéral Schneider-Ammann a affirmé que la grande majorité de la population suisse est très bien logée et que le domaine du logement doit continuer à être régi avant tout par les lois du marché."
On reconnaît un problème, c'est déjà ça, mais l'on propose, en guise de solution, de mieux organiser le chômage et de bétonner ce qui reste de vert dans l'arrière-pays. L'on reconnaissait, trois lignes plus haut, la pression exercée par l'immigration sur les prix du marché du logement, en bon radical on insiste à présent sur le fait que ce même marché, sous pression, règle lui-même tout seul la question... L'offre et la demande feront leur oeuvre, les citoyens suisses qui ne pourront pas faire face devront partir. M. le Conseiller fédéral Schneider-Ammann est en train d'offrir les meilleures places, nos places, au plus offrant.
Seule planche de salut pour le résident suisse d'avant Schengen, accéder très rapidement à la propriété:
Le moniteur annuel «Libre circulation des personnes et marché du logement» révèle entre autres dans quelle mesure, ces dernières années, les ménages suisses ont choisi de passer de la location à la propriété, libérant ainsi des logements au profit des indigènes et des immigrants."
L'avenir fait penser aux grands déplacements de populations des III au VIè siècles, dès la fin de l'empire romain, sous la pression des peuplades d'Asie:
Corinna Heye, une spécialiste zurichoise du marché du logement, a constaté, dans son appréciation de la demande de logements en fonction de la provenance de la population, que le profil modifié des immigrés a un impact avant tout dans les centres urbains: des ménages bien qualifiés, indigènes ou d’origine étrangère, entrent en concurrence pour des offres de logements attrayantes, ce qui peut susciter de la part des natifs des ressentiments envers les candidats venus de l’étranger."
"Natifs"... "indigènes"... "immigrants", le pouvoir en place - qui semble vouloir disposer d'un territoire politique sans avoir à s'inquiéter des populations qui l'occupent, qui l'ont fondé - semble tout ignorer de ce qu'être Suisse, confédéré, citoyen, peut bien vouloir signifier.
Le socialisme internationaliste veut supprimer les frontières, ça a au moins le mérite d'être clair. Le libéralisme, quant à lui, veut en maintenir les avantages économiques, en termes de diversité, de concurrence, mais sans plus de considération pour leur conséquence politique sur les populations. Internationalisme politique, mondialisme économique, même combat, même fusion des identités, des libertés, sous la férule globalisée de gouvernements supérieurs, qui tendent au pouvoir l'un par la suprématie universelle, l'accaparement des territoires, l'autre par la suprématie économique, l'accaparement des avoirs. Ces deux-là sont faits pour s'entendre. Il faut les voir, d'ailleurs, main dans la main, lutter de toutes leurs forces contre une anodine déduction aux familles qui risquerait d'avoir quelque léger effet sur la démographie, contrebalançant ainsi la pression migratoire, et sur la recette fiscale de ces petits emplois subsidiaires permettant de faire appel à des frais de garde d'enfants taxés et imposés et de payer des impôts dans la tranche fiscale des classes moyennes supérieures. Tant de liberté inquiètent ces deux tendances hégémoniques.
Johann Schneider-Ammann se moque comme d'une guigne de qui occupe le territoire suisse, il verrait même plutôt d'un bon oeil qu'une immigration constante, toujours moins chère que la vague précédente, vienne rapporter plus à son gouvernement et chasser les privilégiés de la veille. Un système qui vise à sa propre richesse au détriment de celle du citoyen, lequel se trouve réduit à devoir sa survie à cette sorte d'oligarchie mondiale appelée à régner sans partage. Mais peut-être est-il temps de récupérer ce qui nous appartient.
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