Allocution du Conseiller fédéral Johann N. Schneider-Ammann, Chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR).

1:12 – Préservons l’économie suisse en la préservant d’un mauvais choix:

"Je veux vous montrer pourquoi cette initiative ne permet pas d'atteindre les objectifs que ses jeunes initiateurs et initiatrices se sont fixés. Je veux enfin vous faire comprendre comment l'idée des Jeunesses socialistes, - si elle devait être mise en œuvre -, peut faire dérailler notre florissante, - mais très délicate -, machinerie économique. Je le dis d'entrée: je comprends jusqu'à un certain point la motivation des jeunes gens qui sont à l'origine de cette initiative.

Je partage même leur indignation devant les salaires absurdes que se sont accordés certains hauts cadres d'entreprises globales, - qu'elles soient basées en Suisse où ailleurs. Je l'ai dit quand j'étais encore entrepreneur et président de l'organisation de l'industrie des machines Swissmem.

Je le répète aujourd'hui en tant que Conseiller fédéral. Je suis cependant convaincu que cette initiative fait fausse route. Non pas parce qu'elle serait inspirée par un sentiment d'envie et de jalousie comme le prétendent certains de ses adversaires: c'est faire peu de cas de la sincérité des jeunes auteurs de l'initiative. Je pense au contraire qu'ils sont animés par un véritable sentiment de justice qui mérite notre attention et notre respect si nous accordons de l'importance à la cohésion sociale,

Non, cette initiative n'est pas une erreur parce qu'elle tente de remettre au goût du jour la justice sociale. Elle est une erreur parce qu'elle mettra à mal nos œuvres sociales et notre partenariat social, parce qu'elle favorisera la bureaucratisation de notre monde du travail, et parce qu'elle suscitera le doute sur les opportunités qu'offre notre place économique et industrielle. Elle aura donc immanquablement des conséquences négatives pour notre économie. Elle est enfin une erreur parce qu'elle suscite des attentes qu'elle ne pourra pas satisfaire.

Contrairement aux vœux des auteurs de l'initiative, il n'y aura pas de redistribution du haut vers le bas et les salaires les moins élevés n'augmenteront pas."

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