László Kövér, Président du Parlement hongrois : la Hongrie est le dernier refuge de la normalité

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"À plusieurs reprises, la nation hongroise a été en première ligne lors des moments clés de l'histoire."

La Hongrie est l'un des derniers refuges de la normalité et des vraies valeurs européennes, et "si nous défendons notre vérité", nous pouvons survivre, et même sortir plus forts de la période troublée actuelle - a souligné le Président du Parlement hongrois László Kövér dans une interview donnée à l'Union mondiale des combattants hongrois pour la liberté de 1956.

Rappelant la révolution de 1956, la victoire de Belgrade et les événements de 1848-49, le Président du Parlement a affirmé dans le numéro d'octobre du journal Lámpás que la nation hongroise, sans être importante par le nombre, avait été "à plusieurs reprises en première ligne lors des moments clés de l'histoire". Selon lui, dans ces luttes, nous avons non seulement défendu notre propre liberté, notre identité chrétienne et nationale, mais nous nous sommes aussi érigés en bastion défensif de l'Occident.

En échange, les élites politiques nous ont toujours laissés tomber, nous ont pillés si possible, et ont essayé de nous subjuguer et de nous humilier à plusieurs reprises. Et quand c'était dans leur intérêt, elles nous ont poussés dans les griffes de l'Orient "barbare" et méprisé.

"L'Europe est en danger de mort"

László Kövér estime que l'Europe est aujourd'hui "en danger de mort", car "des agents d'intérêts étrangers, des salauds sans talent, des scélérats achetés ou victimes de chantage et des cadres néo-bolcheviques l'ont prise sous leur pouvoir".

En revanche,la Hongrie est "l'un des derniers refuges de la normalité et des vraies valeurs européennes".

Il y a encore une chance, a souligné Kövér, précisant que nous pourrons survivre, et même sortir plus forts de cette période troublée, si nous "défendons notre vérité" et "nos communautés" et si la partie de la société qui se considère comme engagée vis-à-vis de la nation, comme chrétienne et conservatrice, résiste même durant les années difficiles à venir.

László Kövér a ajouté que ce pourrait être le cas, même si la majorité occidentale de l'Europe ne survivait pas, ce qui est loin d'être impossible.

 

"La mentalité communiste est toujours vivante aujourd'hui"

Concernant la perception actuelle de la révolution de 1956 et de la lutte pour la liberté, le Président a estimé que les travaux des historiens de ces dernières années et les efforts de la politique mémorielle de la dernière décennie "ont tout remis en ordre"; du moins ils donnent à tout un chacun la possibilité de se faire une image objective et réaliste des événements d'alors et de leur signification jusqu'à ce jour.

Malgré tout cela, la "mentalité communiste" est toujours vivante aujourd'hui, a souligné László Kövér, citant comme exemples le "sabotage honteux du procès Biszku", "l'action peu glorieuse des représentants de la gauche hongroise contre leur pays" au Parlement européen, ou les "provocations délibérées de quelques jeunes historiens désireux de se démarquer en brisant des tabous".

Dommage qu'il n'y ait pas de "musée de 1956"

Le Président de la Chambre considère comme un manque douloureux le fait qu'il n'y ait pas de "musée de 1956". Selon lui, le meilleur endroit pour un tel musée serait sur la place qui entoure le vieux cinéma Corvin de Budapest, et le cinéma lui-même pourrait servir à la projection de films historiques. Il ne pense pas à un vaste musée en termes de surface au sol, mais plutôt à un lieu qui impressionne profondément les jeunes et cela en peu de temps. Seul le gouvernement pourrait fournir les fonds nécessaires pour le musée, mais - étant donné la situation économique actuelle - ce ne sera pas une question prioritaire dans les deux prochaines années. Il a exprimé l'espoir qu'il y aura tôt ou tard une autre direction dans la capitale qui acceptera de souscrire à une telle initiative.

Au sujet du débat politique, le Président de la Chambre estime que

"la qualité intellectuelle et morale du discours parlementaire est le reflet fidèle de l'état de nos affaires publiques".

Dans le cadre de la démocratie parlementaire, il faut commencer par essayer de sanctionner strictement le franchissement d'une certaine limite. Il reconnaît que cela a eu "des conséquences très douloureuses et coûteuses" pour certains représentants de l'opposition, mais relève que ces "lourdes sommes d'argent" ont été une force de retenue dans la seconde moitié de la dernière législature.

Dans l'interview, le Président de la Chambre a également évoqué le fait que dans le monde globalisé d'aujourd'hui, il existe des puissances financières et économiques dont l'ambition de moins en moins cachée est de "réaliser une gouvernance mondiale sans démocraties d'États-nations".
Selon lui, cela concorde bien avec la volonté d'abaisser le niveau du discours public à travers les médias et la sélection des sujets parlementaires ou politiques, de telle sorte que les gens perdent confiance dans l'élite politique et l'establishment politique en général, et ne se sentent plus tenus de les défendre, même lorsque la menace de perdre la souveraineté devient directe et évidente.

László Kövér a qualifié de tragique le fait que dans ce processus "la direction politique et intellectuelle occidentale - trahissant son propre peuple - agisse comme un promoteur actif".

Mária Wittner et János Horváth "ont placé la barre très haut"

Dans un mémorial spécial publié dans le même numéro du journal, le Président du Parlement a rendu hommage à Mária Wittner, une combattante de la liberté de 1956 décédée récemment. "Le départ de Mária Wittner est une grande perte pour notre communauté, pour tous les Hongrois épris de liberté et pour toute la nation".

Faisant l'éloge de Mária Wittner et de János Horváth, décédé il y a trois ans, ancien coprésident du Parlement, il a écrit : en plus d'être des personnes sages, aimables et bonnes, ils ont incarné l'histoire devant nous et nous ont donné la confirmation morale que nous sommes du bon côté.

"La barre a été placée très haut pour nous, mais nous nous efforçons de rester dignes de l'honneur que signifiait leur amitié",

 

Source (MTI) : https://demokrata.hu/magyarorszag/kover-laszlo-magyarorszag-a-normalitas-utolso-menedeke-593438/

Traduction: Albert Coroz

 

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