Mali : l’armée française annonce l’élimination d’un haut responsable d’AQMI

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L'armée française a tué fin février dans le nord du Mali un haut cadre algérien du groupe djihadiste d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont il était le «coordinateur financier et logistique», a annoncé le 7 mars l'état-major, qui mène en parallèle le retrait des forces françaises du pays.

«Dans la nuit du 25 au 26 février, la force Barkhane a conduit une opération visant un haut cadre historique d'AQMI à environ 100 kilomètres au nord de Tombouctou (Mali). Cette opération a conduit à la neutralisation du djihadiste algérien Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi», indique un communiqué des forces armées françaises repris par l'AFP.

Après avoir été localisé et identifié dans une zone connue pour être un refuge des groupes appartenant à AQMI et au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à la nébuleuse Al-Qaïda, «il a été neutralisé par une intervention au sol, appuyée par un hélicoptère de reconnaissance et d'attaque Tigre et deux drones français», détaille l'état-major.

«Sa neutralisation est un nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains», malgré le retrait en cours des 2 400 militaires français stationnés au Mali sur un total de 4 600 hommes au Sahel, commente l'état-major. Cette élimination d'un «acteur historique de l'expansion d'Al-Qaïda et du terrorisme djihadiste en Afrique de l'Ouest» permet en outre d'«affaiblir une nouvelle fois la gouvernance qaïdiste et prive le GSIM dirigé par Iyad ag Ghali d'un relais majeur au nord du Mali et dans la zone de Tombouctou en particulier», soulignent les armées françaises.

Engagé dans un maquis du Groupe islamique armé (GIA) algérien en 1994 puis dans le Groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC), Yahia Djouadi était le conseiller militaire de l’émir historique d'AQMI, Abdelmalek Droukdal, neutralisé en juin 2020 par les armées françaises, selon l'état-major. Nommé émir de la région Sud d'AQMI en 2007, puis d'AQMI en Libye en 2015, il gagne le Mali en 2019, et «s'installe dans la zone de Tombouctou, où il appuie la structuration et coordonne l’approvisionnement de matériels au profit du haut commandement du GSIM et d’AQMI. Il assure également un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe», d'après le communiqué.

Une annonce qui survient alors que l'armée française se retire progressivement du Mali

L'élimination du chef djihadiste survient alors que la France et ses partenaires européens ont officialisé le 17 février leur retrait militaire du Mali, en invoquant les «multiples obstructions» des militaires maliens ayant pris le pouvoir à la faveur de deux coups d'Etat en 2020 puis 2021.

Militairement présente depuis 2013 au Mali, la France table sur six mois pour retirer ses forces du pays, tout en poursuivant la traque ciblée des principaux responsables djihadistes. Le désengagement de ses militaires, des matériels déployés, dont des centaines de véhicules blindés et le démantèlement des bases représentent un défi logistique titanesque dans un contexte sécuritaire dégradé. Malgré cela, le retrait engagé «se passe bien», a assuré le 7 mars le porte-parole de l'état-major français, le colonel Pascal Ianni, en soulignant que «150 containers sont sortis du théâtre malien la semaine dernière».

Le 31 janvier dernier, les autorités maliennes avaient de leur côté décidé d'expulser l'ambassadeur de France, Joël Meyer, en réponse, selon elles, aux déclarations «hostiles» de responsables français à leur encontre. Quelques jours auparavant, le Mali avait demandé à la France de revoir les accords de défense bilatéraux liant les deux pays. Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, avait ainsi déclaré le 15 janvier à la télévision nationale : «Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France.»

La présence des troupes françaises sur le sol malien a par ailleurs plusieurs fois donné lieu à des manifestations à Bamako. 

 

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