Carla Montet : Il semble bien que, sous couvert de recherche médicale, les États-Unis avaient installé en Ukraine des laboratoires de haute sécurité développant des armes biologiques (1) – malgré les démentis des fact-checkers occidentaux (2, 3),
Les Russes avaient demandé la transparence sur ces laboratoires, mais les États-Unis et l'Ukraine les ont envoyés promener.
Bien entendu, il y a la guerre des informations de part et d'autre. Néanmoins, les sites bombardés en premier correspondent aux sites où se trouvent ces laboratoires:
Ainsi, un des sites bombardés – le village de Kliousk, près des frontières biélorusse et polonaise (4) – ne présente aucun intérêt stratégique, sauf la présence d’un de ces laboratoires.
Pourquoi avoir mis ces labos dans un pays si instable?
Beaucoup d’observateurs pensent que c'est une des principales raisons pour lesquelles Poutine a pris le risque d’une guerre.
Fait intéressant, l’ambassade des États-Unis en Ukraine vient d’effacer de ses archives toutes les preuves concernant ces laboratoires (5).
******
(1) Un conseiller de Vladimir Poutine affirme que les États-Unis développent des armes biologiques près de la Russie
Brendan Cole, 8 avril 2021
Le principal conseiller à la sécurité du président russe Vladimir Poutine a déclaré que Moscou a "de bonnes raisons de croire" que les États-Unis développent des armes biologiques le long des frontières de la Russie et de la Chine.
Nikolai Patrushev, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie, a dit cela lors d'une interview au journal Kommersant, où la journaliste Elena Chernenko l'a interrogé sur les affirmations selon lesquelles la Chine aurait "délibérément provoqué" la pandémie de coronavirus.
Défendant Pékin, Patrushev a répondu : "Je vous suggère de regarder comment de plus en plus de laboratoires biologiques sous contrôle américain se développent considérablement dans le monde et, par une étrange coïncidence, principalement près des frontières russes et chinoises."
La Russie partage des frontières terrestres avec 16 pays - le plus grand nombre de toutes les nations du monde. La Chine partage ses frontières avec 14 pays, sans compter Hong Kong. Patrushev n'a pas cité de pays en particulier, mais a déclaré : "Les Américains aident les scientifiques locaux à développer de nouveaux moyens de lutter contre les maladies dangereuses."
"Nous et nos partenaires chinois nous posons des questions. On nous dit qu'il existe des stations sanitaires et épidémiologiques pacifiques près de nos frontières, mais, je ne sais pourquoi, elles font plutôt penser à Fort Detrick, dans le Maryland, où les Américains travaillent dans le domaine de la biologie militaire depuis des décennies."
Il a ajouté que les autorités de ces juridictions n'avaient "aucune idée réelle de ce qui se passe à l'intérieur de leurs murs", et qu'il y avait des épidémies "non caractéristiques pour ces régions" dans les zones voisines - bien qu'il n'ait pas précisé de maladies.
Lorsque la journaliste lui a demandé directement s'il croyait que les Américains développaient des armes biologiques en ces endroits, Patrushev a répondu : "Nous avons de bonnes raisons de croire que c'est exactement cela."
Un porte-parole du département d'État américain a rejeté les accusations de Patrushev comme étant "sans fondement", déclarant à Newsweek dans un communiqué qu'il s'agissait "de la dernière d'une longue série d'allégations concernant la collaboration des États-Unis avec des partenaires étrangers sur des questions de santé publique."
"La Russie s'efforce de détourner l'attention de son propre non-respect des règles, comme on l'a vu récemment avec l'empoisonnement d'Aleksey Navalny, figure de l'opposition russe, au moyen d'une arme chimique illégale.
"C'est la Russie, et non les États-Unis, qui a des antécédents de non-respect de la Convention sur les armes chimiques et de la Convention sur les armes biologiques."
Au cours de cette vaste interview, Patrushev a ensuite rejeté les accusations selon lesquelles la Russie aurait développé et utilisé des armes chimiques, notamment contre l'ancien espion Sergueï Skripal et le critique du Kremlin Navalny.
"Il n'y a aucune preuve", a déclaré Patrushev, ancien directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) de la Russie. "Seulement des spéculations".
Patrushev a également critiqué la réponse affirmative du président Joe Biden lors d'une interview sur ABC le mois dernier lorsqu'on lui a demandé si Poutine était un "tueur", la comparant au discours de Fulton de l'ancien Premier ministre britannique Winston Churchill en mars 1946 "dans lequel il a déclaré que notre pays... était un ennemi."
Vladimir Putin's adviser says U.S. is developing biological weapons near Russia – Newsweek
*****
(2) Il n'y a pas de laboratoires américains en Ukraine, contrairement à ce qui se dit sur les réseaux sociaux
Facebook Factchecks/Jeff Cercone, 25 février 2022
Il n'existe aucun laboratoire d'armes biologiques opéré par les États-Unis en Ukraine.
Le département de la défense des États-Unis et le ministère ukrainien de la santé entretiennent un partenariat depuis 2005 pour améliorer les laboratoires de santé publique et prévenir la menace d'épidémies de maladies infectieuses.
Cet effort s'inscrit dans le cadre du Programme coopératif de réduction des menaces, qui a débuté en 1991 pour réduire la menace des programmes d'armes de destruction massive existants dans les anciennes républiques soviétiques.
[…]
PolitiFact - There are no US-run biolabs in Ukraine, contrary to social media posts – Politifact
***
(3) L'Ukraine, les laboratoires biologiques américains et la campagne de désinformation russe
Dan Evon, 24 février 2022
(C. M.: Dan Evon est un fervent défenseur du camp Biden)
Dans une tentative de justifier l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les propagandistes ont prétendu que l'attaque visait les laboratoires biologiques secrets des États-Unis.
Aux premières heures du 24 février 2022 (heure locale), alors que la Russie menait ce que les dirigeants ukrainiens ont décrit comme une "attaque à grande échelle" contre l'Ukraine, le hashtag #USBiolabs a commencé à circuler sur Twitter et des dizaines de comptes ont répété un élément de la propagande russe, affirmant que l'invasion de l'Ukraine par la Russie était en réalité centrée sur des laboratoires américains secrets que la Russie soupçonnait de produire que des agents de maladies mortelles (comme le COVID-19).
L'affirmation selon laquelle les États-Unis exploitent des laboratoires biologiques secrets en Ukraine a été diffusée à plusieurs reprises par les propagandistes russes depuis au moins 2018. [...]
Ukraine, US Biolabs, and an Ongoing Russian Disinformation Campaign – Snopes
*****
(4)
*****
(5) L’ambassade des États-Unis supprime discrètement tous les documents relatifs au laboratoire d’armes biologiques de l’Ukraine – Blackout médiatique
27 février 2022
L’ambassade des États-Unis en Ukraine a brusquement supprimé tous les documents relatifs à son laboratoire d’armes biologiques du site web officiel vendredi, dans le contexte de l’« opération militaire spéciale » menée par la Russie dans le pays.
Au cours des dernières 24 heures, tous les fichiers PDF du site web de l’ambassade (https://ua.usembassy.gov/embassy/kyiv/sections-offices/defense-threat-reduction-office/biological-threat-reduction-program/) ont été supprimés sans aucune explication.
Heureusement, tous les documents avaient été archivés par des détectives d’Internet :
[…]
Selon l’un des documents, trois des virus étudiés par ces laboratoires sont la grippe porcine, la grippe aviaire et le hantavirus :
[…]
Voir aussi : Remettez tout en question – La propagande occidentale actuelle sur l’Ukraine est d’une ampleur épique – Anguille sous roche
Des documents disparaissent de l’ambassade Yankee : comme c’est bizarre !