Le Danemark veut exporter ses détenus au Kosovo
Des prisonniers en voie d’expulsion du Danemark pourraient purger leur peine au Kosovo. L’initiative fait suite au projet d’externalisation des centres de requérant·es.
«A l’horizon 2025, environ mille places de prison devraient manquer dans le pays.» Voilà comment le ministre danois de la Justice, Nick Hækkerup, a justifié son projet de «délocaliser» des détenus étrangers vers le Kosovo. L’annonce a été faite dans la soirée du 15 décembre, au terme de négociations menées avec des partis de gauche, de droite et d’extrême-droite. Le gouvernement social-démocrate de Mette Frederiksen étant minoritaire, l’objectif est de s’assurer [...]
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Albert Coroz: Voici en résumé les objections du journaliste du Courrier, Simon Rico.
Le gouvernement danois, avec sa gauche qui y est minoritaire, est arrivé à un compromis: louer 300 places dans les prisons kosovares pour les détenus étrangers au Danemark, actuellement au nombre de 368.
La Gauche s'offusque déjà: les droits des prisonniers ayant des enfants ne seront plus respectés pour le maintien des liens familiaux. Les défenseurs des droits humains ne sont pas rassurés, en dépit du fait que le gouvernement ne veut se débarrasser des détenus avec enfants qu'en dernier.
Samira Nawa-Amini, députée du parti de Gauche danois, objecte que les matons au Kosovo n'ont pas reçu une formation de gardiens ad hoc, qui convienne à son camp. De plus, les prisons sont corrompues au Kosovo, et les prisonniers sont violents entre eux.
Mais le Kosovo, qui a déjà coûté des sommes gigantesques aux contribuables suisses, dispose de think thanks à Pristina, et le porte parole de l'institut Musine Kokalari, Visar Yemeri, se plaint que "pour un peu d'argent, son gouvernement renforce le sentiment anti-réfugiés (sic!) qui s'accroît en Europe."
P.S.: Notons que l'idée fait aussi son chemin en Hongrie. Le président du parti "Notre Patrie", László Toroczkai, promet que s'il est élu, il enverra en Sibérie les prisonniers ayant à purger une longue peine ou récidivistes, et il garantit que non seulement cela fera des économies substantielles, et amènera de l'argent aux Russes dans des endroits de désolation, mais également en dissuadera plus d'un de récidiver après avoir purgé sa peine.
Il souligne que la meilleure manière de rééduquer un criminel, c'est de ne pas lui donner envie de recommencer.
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Boulevard Voltaire: Le Danemark en proie à de nouvelles délocalisations : celles de ses détenus étrangers
Pour endiguer le phénomène de surpopulation carcérale, le Danemark a décidé d’envoyer 300 détenus étrangers purger leur peine de prison dans des centres pénitenciers kosovars.
Depuis 2015, le Danemark a vu son taux d’occupation carcéral littéralement exploser. En l’espace de six ans, la population des prisons a augmenté de près de 20 %, de telle sorte que le taux d’occupation dépasse désormais les 100 %. Une situation sociale structurellement impossible à tenir, ce qui a contraint le Danemark à prendre des mesures radicales.
Le mercredi 15 décembre, Nick Hækkerup, le ministre de la Justice danois, a annoncé que le Danemark envisageait de louer des places de prison dans les établissements pénitentiaires kosovars.
Cette stratégie, employée par le passé par la Norvège et la Belgique, est à la croisée de deux phénomènes auxquels s’exposent aujourd’hui plusieurs pays du Vieux Continent.
La surpopulation carcérale, d’une part, et le fait migratoire, d’autre part. C’est pour cette raison que le Danemark a pris le parti d’incarcérer plusieurs détenus étrangers au Kosovo.
De cette façon, le pays tempérerait sa surpopulation carcérale et anticiperait la politique migratoire qu’elle sera contrainte de mettre en œuvre à l’avenir.
En effet, en 2020, 350 détenus étrangers devaient faire l’objet d’une expulsion à l’issue de leur peine. De cette manière, et on l’aura compris, le Danemark procède à une sorte d’expulsion anticipée pour, à terme, se faciliter la tâche.
Mais qu’en est-il du respect des droits de l’homme, sujet particulièrement sensible et au nom duquel la Cour européenne fait pleuvoir un nombre considérable de sanctions ? « Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour nous assurer que cela respecte les règles.
Ce qui s’applique aux prisons au Danemark s’appliquera également aux prisons du Kosovo », affirme Nick Hækkerup. Rappelons, par ailleurs, que le Kosovo a fait l’objet d’un contrôle de ses établissements pénitentiaires en octobre 2020 par une délégation en charge de l’examen des conditions de détention des détenus.
Or, en la matière, il n’est que des obligations de résultat. Et même si le ministre s’engage à ce que les standards de détention soient respectés en soutenant par ailleurs qu’il s’agira en réalité d’une prison danoise délocalisée à l’étranger sous gouvernance danoise, il n’apparaît pas, pour l’heure, que le personnel pénitentiaire soit quant à lui danois. En conséquence, il n’est pas exclu qu’en cas d’atteinte supposée aux droits de l’homme, le Danemark ne se retrouve dans le collimateur de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Affaire à suivre…
Bravo, très bonne solution. A faire chez nous. Ca donne des revenus à ces pays. Cela coutera moins cher aux contribuables de notre pays et l’éducation des prisonniers s’améliore.
Vive le Danemark et vive la Hongrie.
Les yeux des droits de l’Hommistes se révulsent. Les matons de l’étranger n’ont pas la formation et le maintien des gardes danois. De plus, les prisonniers risquent de se chamailler entre eux. Allez ! Vous oubliez le principal, dans les cellules non estampillées poulets du Danemark, la bouffe est moins bonne et à la place des femmes de chambre il y a du bétail dans les paillasses !
” … des centres de requérant·es.”
Si vous-mêmes utilisez l’écriture dite “inclusive”, on va commencer à se poser des questions. Ce n’est pas la première fois que vous le faites dans vos articles et ça pique les yeux. Merci de nous épargner ça à l’avenir!
Que cet exemple soit suivi par d’autres gouvernements !
La Suisse pourrait délocaliser quelques centaines voire milliers de places dans des camps en Syrie ou en Libye !
Très bon climat, hospitalité généreuse … faible coût de la vie !
Que des avantages … quand commence-t-on la remigration de masse légale ?