Suivie par un caméraman façon téléréalité, Blanche Gardin dépeint sans ménagement et avec le talent comique qui est le sien, l’époque wokiste pré-totalitaire dans laquelle nous nous enfonçons.
Tout commence avec des maux de ventre. Blanche Gardin consulte un naturopathe, il lui explique que l’auto-dérision dont elle fait preuve sur scène depuis des années a fini par envoyer à son cerveau un message négatif à propos d’elle-même, qui se traduit par ces intenses douleurs digestives. Elle prend cette mise en garde au pied de la lettre, et entreprend alors une démarche de développement personnel afin de s’éveiller à la bienveillance – avant tout une bienveillance envers elle-même, bien sûr !
Une entreprise jouissive et salutaire
Tout s’enchaîne, et tout y passe. Gardin raille les cours de yoga, les réunions néoféministes, en passant par les arnaques « healthy » pour bobos, la culpabilisation des mâles blancs (et pas seulement les humains, les chiens mâles et les arbres mâles ont eux-aussi le droit d’être culpabilisés).
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Elle met an avant la dilution de toute forme de pudeur via les réseaux sociaux, la fascination pour une flopée de charlatanismes paramédicaux, l’absence de toute connaissance sur la nature et pourtant sa revendication constante, ou la bonne conscience de la gauchiste qui vire sa femme de ménage immigrée de peur de l’exploiter… Même notre chère Mona Chollet, que nous aimons particulièrement chez Causeur, est un peu ridiculisée par cette entreprise.
La participation du grand humouriste américain Louis C.K., compagnon de la vraie Blanche Gardin dans la vie, est impeccable de justesse et amène par moments une anglicisation des dialogues qui est la bienvenue, car elle nous plonge encore davantage dans l’esprit wokiste. Tout est drôle et ponctué de réalisme. Est parfaitement retranscrite dans les dialogues cette angoisse qui gagne les relations sociales, se réduisant peu à peu à des codes nouveaux et implacables qui excluent ceux qui ne s’y conforment pas. Tout est drôle donc, ponctué de réalisme… et terrifiant.
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Le wokisme, mal de la décennie 2020, admirablement croqué par Gardin
L’une des forces de la série de Blanche Gardin, c’est qu’elle ne va pas chercher bien loin. Elle flirte avec la caricature sans toutefois y céder complètement. Les répliques sont malheureusement des répliques qu’on est habitué à entendre dans la bouche de gens très sérieux et très fiers d’eux, dans la vie de tous les jours, ou dans certains médias que l’on ne citera pas.
Que toutes ces formules woke soient débitées avec le génie sarcastique de Blanche Gardin est réconfortant. Espérons que certains de ces déconstructeurs que l’on croise au quotidien pourront entrevoir, grâce à « La meilleure version de moi-même », l’ampleur de leur délire pathologique.
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