Projet Pegasus : le Maroc attaque en diffamation les deux organisations qui l’accusent d’espionnage

post_thumb_default

 

Le Maroc, accusé d'avoir eu recours au logiciel d'espionnage Pegasus, a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty International et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé ce 22 juillet son avocat dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Le Royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté maître Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd’hui, deux citations directes en diffamation» contre les deux associations à l'origine, depuis le 18 juillet, des révélations sur les clients de ce logiciel.

Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.

«L’Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée», accuse maître Baratelli.

«L’Etat marocain considère faire face à une nouvelle affaire de liste et que le passé a largement démontré qu’il était aisé de tirer des conclusions mensongères de telles pratiques», ajoute l'avocat, déplorant un «procès d’intention médiatique, infondé et visiblement créé de toutes pièces pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France».

Le royaume chérifien «entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours». Dès le 19 juillet, le gouvernement marocain s'était défendu en démentant avoir acquis des «logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication». 

Le parquet général marocain lance une enquête judiciaire

Rabat a ensuite menacé le 21 juillet d'«opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international, contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses». Parallèlement, le parquet général marocain a annoncé «l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations».

Introduit dans un smartphone, ce logiciel – conçu par la société israélienne NSO – permet d'en récupérer les messages, photos, contacts, et d'en activer à distances les micros. 

Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.

La liste des cibles potentielles comprend au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium – qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou encore au Mexique.

Le 21 juillet, Le Monde et Radio France, membres du consortium, ont révélé qu'une ligne de téléphone du président français faisait partie des «numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'Etat marocain (...) pour un potentiel piratage». 

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, 14 membres du gouvernement dont Jean-Yves Le Drian et Gérald Darmanin, ainsi que d'anciens ministres et des responsables politiques figurent également sur cette liste, selon ces médias.

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.