Dans tout ce que j'écris, mon objectif est double: amener mes semblables à réfléchir et à apprécier la vie, c'est-à-dire à réfléchir sur leurs valeurs, leurs croyances, leurs vérités, leur existence et leur pensée... et à apprécier le simple fait que l'existence existe.
(PS II du 10 novembre 2020)
"2020" Réflexions est un journal que Jon Ferguson a tenu du 26 avril 2020 au 22 mai 2020, pendant la pandémie. Mais ce n'est pas un journal comme les autres.
Certes, il parle de l'époque particulière au cours de laquelle il écrit, mais il s'agit surtout, comme son titre l'indique, d'un ouvrage de réflexions sur la mort, la vie:
Maintenant, chaque jour, je pense à la mort. Elle est aussi réelle que la vie. J'avoue ouvertement que je ne sais pas ce qu'est l'une ou l'autre. La mort est un mystère. La vie est un mystère.
(2 mai 2021)
Pour ce qui concerne l'époque, il se montre las des stupidités qu'il entend (p. ex. la déformation médiatique de propos qu'il a entendus), ce qui heurte la raison:
Ces derniers mois, beaucoup de gens ont dit beaucoup de choses dommageables sur des sujets dont ils ne savaient rien ou presque.
(30 avril 2020)
Ce qu'il reproche aux médias et aux politiciens, c'est de ne voir que le côté négatif des choses, de nous avoir changés, d'avoir changé notre vision du monde.
Peut-être sont-ce ceux qui consomment les médias et écoutent les politiciens qui sont à blâmer. Encore que tout blâme est une erreur, puisqu'il va au fond de l'Être.
Plus que la pandémie de la Covid-19, Jon Ferguson redoute un virus d'une autre espèce, qui ne tue pas le corps mais fait des ravages dans l'esprit, le médiavirus:
C'est aux États-Unis d'Amérique qu'il [le MV-1] est le plus apparent et le plus évident, où deux souches vicieuses sont à l'oeuvre depuis des décennies, CNN-2 et FOXN-13.
(8 mai 2020)
Le médiavirus simplifie les choses, alors qu'elles sont toujours plus complexes qu'il n'y paraît; sans doute l'acceptons-nous parce que nous aimons simplifier. Exemple:
Au lieu d'être bombardés de chiffres de décès, nous devrions apprendre à connaître la complexité de la situation dans son ensemble. Cela pourrait réduire la peur et la panique.
(10 mai 2020)
Seulement la complexité des choses n'est pas complètement rassurante, car nous, les humains, nous n'aimons pas l'incertitude. Nous n'aimons pas ne pas savoir:
Si l'histoire de l'humanité a révélé une chose, c'est que nous croyons presque n'importe quoi tant que cela s'inscrit dans ce que nous pensons déjà.
Jon Ferguson aimerait que les gens ressentent l'émerveillement de l'Être, mais pas en étant prisonniers du mensonge: la vérité sur la vérité, c'est qu'il n'y en a point...
Francis Richard
"2020" Réflexions, Jon Ferguson, 112 pages, Dashbook (traduit de l'américain par Valérie Debieux)
Livres précédents chez Olivier Morratel Éditeur:
La dépression de Foster (2013)
La Bête (2015)
Les joyaux de Farley (2016)
Publication commune lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard
Cela fait plaisir de constater que des gens instruits continuent de réfléchir !! Ouf !