350 employé·es de la RTS «sidéré·es»
Le maintien de Gilles Marchand à la tête de la SSR ne passe pas auprès d’une partie du personnel de la RTS, qui a envoyé mardi soir une lettre aux responsables du média public.
MERCREDI 21 AVRIL 2021 RACHAD ARMANIOS
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Plus de 350 employé·es de la Radio-télévision suisse (RTS) se disent sidéré·es par les décisions annoncées vendredi par les responsables de la RTS et de la Société suisse de radiodiffusion (SSR). Ces décisions découlaient du rapport intermédiaire externe sur les accusations de harcèlement au sein de l’entreprise. Une lettre munie de 352 signatures – elle reste ouverte aux paraphes – a été envoyée au conseil d’administration de la SSR, à son directeur Gilles Marchand qui était directeur de la RTS à l’époque des faits, et à l’actuel directeur de l’entreprise Pascal Crittin. Cet envoi a été effectué mardi soir dans la foulée d’une assemblée générale du personnel réunissant plus de 160 participant·es.
La missive stipule: «Le fait que des membres de la direction aient conclu hâtivement (…) qu’il n’y avait pas de problème structurel de harcèlement au sein de l’entreprise est hautement problématique.» Comment peut-on l’affirmer de la sorte, est-il demandé, sachant que 180 témoignages n’ont pas encore été analysés?
Certes, l’enquête reconnaît que Gilles Marchand et le directeur des RH portent «une responsabilité secondaire de supervision», rappelle la lettre. Mais elle souligne que l’enquêteur et l’enquêtrice concluent que le véritable enseignement est ailleurs, soit dans le fait que «plus de 230 personnes sont allées témoigner auprès d’une entité externe dès que cette possibilité leur a été ouverte, malgré un dispositif de prévention des conflits en place et conforme aux bonnes pratiques». Dès lors, «selon nous, la direction de la RTS et en premier lieu Gilles Marchand qui a été à sa tête jusqu’en 2017 ont une part de responsabilité importante dans la culture d’entreprise que nous subissons, culture basée sur la domination et une communication unilatérale, qui a provoqué des souffrances profondes chez une partie des employées et employés.»
Gilles Marchand ciblé
Les signataires et signatrices rejoignent donc les conclusions de l’enquête quand celle-ci juge «pas crédible» de confier le changement aux personnes qui incarnent «une culture qui n’a pas pu ou su voir venir l’ampleur des problèmes qu’elle a indirectement contribué à développer (…). Nous avons, en effet, de la peine à imaginer comment M. Marchand pourrait rétablir les liens de confiance avec son personnel, lui qui a tardé à reconnaître l’existence de graves dysfonctionnements au sein de la RTS.»
«Il n’y a aucune raison qu’il reste», nous confie anonymement une employée. Le Syndicat suisse des mass médias soutient la lettre et demande aussi que «de vrais changements dans la culture d’entreprise et de l’encadrement managérial interviennent», selon Valérie Perrin. Il demande en particulier que la hiérarchie «partage un peu de son pouvoir dans les choix décisionnels». Ainsi, «le personnel devrait être inclus dans le processus sensible de nomination des cadres, au côté de la hiérarchie et des RH».
L’assemblée générale a de son côté institué un comité d’action pour maintenir la pression en vue d’un véritable changement de culture d’entreprise.
Les responsables de la SSR et de la RTS, dans une réponse à la lettre ce mercredi, confirment leur «intention très claire de mener les réformes nécessaires». Mais ils demandent que «cet engagement soit évalué sur des actes concrets, mesurés, en transparence». La mise en œuvre «ne sera pas l’affaire d’une seule personne», écrivent Jean-Michel Cina, président de la SSR, Gilles Marchand, Pascal Crittin et Mario Annoni, président de la RTSR. Ils précisent encore qu’il ne leur «appartient pas de commenter les analyses des experts» et qu’ils ne nient «aucunement la portée de l’ensemble des témoignages».
Les amoureux de Billag-Serafe doivent hennir de fatuité. Le clan se situe nettement au-dessus des juges et des lois. Leur pouvoir se gausse des dizaines de témoignages. Les consommateurs en sont réduits à gober l'”information” payante que veulent bien nous distiller ces falsificateurs.
La RTS des pourris, des vicieux et des corrompus qui ne méritent pas les subventions des contribuables.