«Je vous parle aujourd'hui comme président des Etats-Unis, au tout début de mon administration, et j'envoie un message clair au monde : l'Amérique est de retour. L'alliance transatlantique est de retour», a déclaré ce 19 février le 46e président des Etats-Unis depuis la Maison Blanche, lors de son premier grand discours de politique étrangère pour la Conférence sur la sécurité de Munich.
Moscou, Téhéran et Pékin dans le viseur de Biden
Pour marquer ce «retour», le chef d'Etat américain a clairement affiché son intention de s'opposer à plusieurs pays, prenant notamment pour cible la Russie, qui chercherait selon lui à «attaquer [les] démocraties».
«Vladimir Poutine cherche à affaiblir le projet européen et notre alliance de l'Otan. Il veut saboter l'unité transatlantique et notre détermination, parce qu'il est beaucoup plus facile pour le Kremlin d'intimider et de menacer des Etats seuls plutôt que de négocier avec une communauté transatlantique forte et unie», a-t-il ainsi lancé, tout en affirmant qu'il n'entendait pas «monter l'Est contre l'Ouest» et en mettant en garde contre un retour des «blocs figés de la Guerre froide».
Alors que son administration s'emploie à relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, Joe Biden a par ailleurs déclaré que l'Iran était à l'origine d'«activités déstabilisatrices au Moyen-Orient», sans toutefois se risquer à détailler ces activités imputées à Téhéran.
S'inscrivant dans la lignée de son prédécesseur Donald Trump, le nouveau locataire de la Maison blanche a également accusé la Chine de «saper les fondations du système économique international». Il a donc appelé à lutter contre les «abus économiques» de Pékin, soulignant que «tout le monde devait jouer selon les mêmes règles».
... alors que le G7 prône «un tournant pour le multilatéralisme»
Un discours résolument offensif qui tranche quelque peu avec le communiqué publié par le G7, dont la réunion se tenait au même moment. Les dirigeants des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Italie, du Canada et du Japon ont en effet déclaré vouloir faire de 2021 «un tournant pour le multilatéralisme», après les quatre ans d'unilatéralisme attribué à la présidence de Donald Trump.
Pour rappel, en mai 2020, c'est pourtant le 45e président des Etats-Unis qui avait proposé d'inviter d'autres pays à discuter avec le groupe des sept : la Russie, l'Inde, l'Australie et la Corée du Sud.
Mais pour les sept puissances, il semblerait que ce soit ailleurs que se joue le «multilatéralisme». Lors d'une conférence de presse à l'issue de ce sommet, la chancelière allemande Angela Merkel s'est ainsi félicitée que le multilatéralisme ait «à nouveau plus de chances au sein du G7», évoquant les «premières décisions» du nouveau président américain, comme le retour des Etats-Unis dans l'Accord de Paris sur le climat.
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