Forum, 13.2.2021 - On peut être socialiste et lutter contre l’interdiction du port de la burqa
Débat mené par Esther Coquoz de la RTS entre
Salika Wenger, députée genevoise d’extrême gauche (Ensemble à gauche) et rédactrice de Gauche Hebdo
Martine Docourt, co-présidente des Femmes socialistes.
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Cenator : Nous ne rapportons pas en détail les arguments de Salika Wenger, qui doit tout de même en connaître un rayon concernant le sort des femmes musulmanes, avec son prénom musulman et ses origines kabyles. Son argumentation dans ce débat est juste, néanmoins elle n’en sort pas gagnante, à cause des questions orientées d’Esther Coquoz. Souvent, dans ces débats de la RTS, il y a un mauvais objet : ici, c’est elle que les deux autres femmes feront taire, mais elle aura au moins la possibilité d'exprimer ses arguments.
Esther Coquoz : En termes de féminisme, quel message on donne aux musulmans du monde entier en tolérant le voile intégral en Suisse ?
Ici, il faut dénoncer le fait d’appeler la burqa ou le niqab « voile intégral » : cela poétise une coutume que nous jugeons intolérable.
En plus, Esther Coquoz réduit d’emblée l’initiative à une question de burqa, bien qu’elle sache qu’elle porte sur le fait même de couvrir le visage.
Par ailleurs, l’actualité de ce jour qui secoue la Suisse romande concerne une jeune femme qui s’est fait vitrioler le visage par un réfugié afghan cagoulé. Mais pour les apparatchiks de la RTS, il est juste impensable, dans une discussion sur cette initiative, d'évoquer les problèmes de conflit civilisationnel que l’islam a amenés sur le sol suisse. Et en invitant deux personnes de gauche, Madame Coquoz n’a pris aucun risque qu’un tel dérapage n’arrive : ici, la bataille se joue entre celle qui pense que sa cause marxiste doit primer sur le féminisme et celle qui place les intérêts des femmes avant l’idéologie.
Martine Docourt, Neuchâteloise, co-présidente des Femmes socialistes : L’argument de la contrainte revient souvent dans le débat. Mais le code pénal suisse dans « l’article 180 » punit déjà la contrainte, c’est dans notre loi. Donc, l’initiative serait ainsi superflue. L’argument féministe donne l’impression que cette oppression que pourraient subir certaines femmes pourrait provenir des autres, ou bien de l’étranger, ou bien d’une religion, alors qu’on sait qu’un grand nombre d’oppressions que peuvent subir certaines femmes proviennent tout simplement du patriarcat.
L’argument féministe de l’initiative provient d’une religion, alors que l’oppression provient tout simplement du patriarcat. Il ne fallait pas attendre l’ouverture des frontières pour que le sexisme apparaisse en Suisse.
Donc c’est un argument pour nous pour refuser l’initiative. Pour nous cette initiative est complètement contre-productive, ne résout aucun problème car le port du niqab est très marginal en Suisse.
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Comme si chaque femme ainsi emballée pouvait certifier librement qu’elle se couvre de cette façon de son plein gré. L’initiative veut un visage découvert indépendamment des souhaits de qui que ce soit !
Et Martine Docourt continue sa bataille pour cet étendard de l’islam radical, tout en se prétendant féministe, alors qu’en réalité elle se fiche éperdument du droit des femmes, et encore plus des droits des femmes musulmanes. Martine Docourt est scotchée dans sa logique néo-marxiste de déconstructionniste, et son ennemi, c'est le patriarcat (Blanc, déjà présent avant l’ouverture des frontières).
D’une manière générale, tous les arguments, même les plus tirés par les cheveux, comme ici, sont bons pour combattre toutes les initiatives de l’UDC.
Toutes ces femmes de gauche féministes en Suisse romande font de l’UDC leur ennemi numéro 1. L’UDC, c’est l’ennemi à combattre à tout prix, « le parti d’extrême droite », bourgeois (le gros mot par excellence des marxistes), agrarien (le paysan abruti qui pollue, par opposition aux femmes des villes, sorties des sciences sociales), raciste, sexiste, d’arrière-garde. L’UDC représente l’ennemi absolu du camp de la tolérance : conservateur, patriote, souverainiste, imperméable aux discours multiculturalistes, à la culture woke, à l’amour de l’UE, au culte des minorités, à tout ce que la gauche instrumentalise pour faire avancer son agenda .
Ada Marra, Lisa Mazzone, Jessica Jaccoud et bien d’autres femmes de gauche qui sont des ‘stars’ des émissions de la RTS combattent systématiquement tout ce qui rappelle de près ou de loin les idées de l’UDC, prétextant le climat, les inégalités ou le féminisme selon les cas.
Pourtant cette initiative ne provient pas de l’UDC, mais la RTS et nos médias font croire le contraire depuis le début de la campagne.
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Suite du débat :
Martine Docourt : Cette initiative introduirait une interdiction, donc une contrainte, qui serait inscrite dans la constitution fédérale. Une contrainte qui ne touche que des femmes, et une très petite minorité des femmes musulmanes. C’est pourquoi une femme socialiste et le PS aujourd’hui sont contre cette initiative car elle est tout simplement sexiste et raciste.
Esther Coquoz à Salika Wenger : Les amendes tomberont sur les femmes, ce seront elles qui seront punies. Les femmes qui porteront la burqa et qui se verront amendées, ce seront elles qui seront punies pour le joug que vous dénoncez qui serait celui des hommes. Est-ce qu’on ne rate pas la cible ?
La réponse de Salika Wenger est percutante : ... c’est cela la vraie lutte pour les droits des femmes. En cas de OUI, les femmes oseraient sans. Et Salika Wenger pointe le manque de solidarité des femmes européennes.
Esther Coquoz l’interrompt : « Ou elles ne sortiraient plus du tout ! »
En réalité, lorsqu’il fait très chaud, même si cela dure des semaines, les femmes somaliennes, qui sont traditionnellement très couvertes, disparaissent de l’espace public, alors que chez elles, le visage est encore visible.
Esther Coquoz : Martine Docourt, est-ce que vous vous battez uniquement pour les femmes européennes ?
Martine Docourt : On se bat pour une non-contrainte. Cette initiative ne concerne que les femmes suisses, la Constitution suisse et ne touche pas au niveau international.
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Notons que cet élan d’amour pour la tolérance et la « non-contrainte » disparaît chez les féministes de gauche dès qu’il s’agit de ceux qui ne pensent pas comme elles. Pour les mal-pensants, la punition s’impose : censure, répression, diabolisation... À titre d’exemple, souvenons-nous de l’ONG alliance F, fondée par Aurélie Friedli,
une jeune socialiste, juriste et sociologue du même acabit que Martine Docourt. Sous le nom de « Stop hate speech », alliance F a créé une immense entreprise à algorithmes, avec plus de mille collaborateurs à travers la Suisse.
Sous prétexte de débusquer les discours « sexistes », ou de « haine », l’entreprise cherche surtout à influencer la toile par des commentaires gauchistes, et par la suite à améliorer le « flicage » par algorithmes.
Bonjour la manipulation des opinions, des élections.
Aurélie Friedli est avocate stagiaire dans une étude chic à Genève, spécialisée entre autres dans le droit des étrangers, le droit pénal national et international, l’entraide internationale, les droits de l'homme et les droits fondamentaux.
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Suite du débat :
Esther Coquoz : Est-ce qu’on peut défendre les droits des femmes tout en leur interdisant de porter certains vêtements ? Est-ce que ce n’est pas aux femmes elles-mêmes de décider ?
En faisant passer la burqa pour « certains vêtements », Esther Coquoz entraîne Salika Wenger dans une suite de justifications. Elle aurait pu développer ses arguments, en tant que femme d’origine kabyle, si elle n’avait pas été muselée de cette manière.
Esther Coquoz : Mais on dit de nouveau aux femmes : Ne vous habillez pas comme-ci, ne vous habillez pas comme ça -obligeant de nouveau Salika Wenger à continuer à répondre à la même question reformulée.
Salika Wenger : C’est un message aussi pour les hommes : on est en Suisse, et ici les femmes ne peuvent pas être voilées des pieds à la tête. C’est aussi un bon message à l’extérieur de l’Europe.
Esther Coquoz à Martine Docourt : C’est vrai, peu de femmes sont concernées en Suisse. La burqa est perçue comme un objet complètement contraire à l’égalité hommes-femmes, est-ce qu’il ne faudrait pas agir au nom du symbole ?
Martine Docourt : On a l’impression ici que les mouvements féministes sont totalement divisés sur la question. Les collectifs féministes et les partis de gauche ont pris une position claire. Les positions individuelles et divergentes essaient de donner l’impression comme quoi on n’est pas dans un mouvement solidaire. Les mouvements et les luttes féministes doivent être collectifs et solidaires. Mais ce n’est en aucun cas en acceptant une telle initiative qu’on pourra améliorer la solidarité avec les femmes, déjà en Suisse, et au niveau international.
Esther Coquoz : Mais vous n’êtes quand-même pas pour le port de la burqa ? (la question sur un plateau)
Martine Docourt : J’ai une approche très laïque en politique. Je suis pour qu’on ouvre un débat à l’échelle nationale sur ces questions... La nécessité, mais aussi la difficulté, de mener un réel débat à ce sujet.
Mais je suis sûre que ce n’est pas avec une telle initiative que le débat pourra se faire sereinement.
Avec l’initiative proposée par l’UDC (Esther Coquoz ajoute son hmm approbateur), on parle seulement d’une pratique d’une religion, donc ce n’est pas un réel débat sur la laïcité.
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Mireille Vallette analyse une interview que Mallory Schneuwly Purdie a donnée au Temps au sujet de cette initiative :
Le Centre islam et société se surpasse: pas de critique du sinistre déguisement, défense de la piété textile et révélation d’une coiffe pire que le niqab.
Schneuwly Purdie: [...] En Afghanistan, dans certaines régions pakistanaises ou au Moyen-Orient, le voile intégral est UNE COUTUME vestimentaire.»
En Occident, en France ou en Belgique, c’est différent: «Il ne faut pas voir UNIQUEMENT le port du voile intégral comme un refus de la société occidentale. Dans certains milieux salafistes, l’Occident est perçu comme déviant, corrompu, trop axé sur le sexe ou la chair, c’est alors un choix conscient de se couvrir pour PRIVILÉGIER L’ÊTRE SUR LE PARAÎTRE. L’enveloppe physique disparaît au profit de la piété.» Comme c’est beau!
Mais pourquoi les hommes musulmans ne privilégient-ils pas leur être en dissimulant leur corps et leur tête sous des vêtements ? [...]
Article complet : Leçon pour bien accepter le voile intégral
Les miss qui n’ont jamais porté le voile et ne savent pas ce que c’est… Etonnant le manque de commentaires sur les priorités de ces miss, non ? ( J’en avais un plus corrosif qui n’a pas été présenté par votre éditeur les observateurs, trop corrosif mais tellement vrai ! Dommage )
J’adore ces bonnes femmes qui palabrent sur le voile alors qu’elles ne savent même pas la signification de ce bout de tissu pour les hommes islamistes. Par ce bout de tissu, l’islam asservi la femme qui n’est rien et qui ne vaut rien. Certaines bonnes femmes d’ici, croyant tout savoir, qui ont la liberté et qui n’ont jamais porté de voile feraient mieux de lire “Les putes voilées n’iront jamais au paradis” chez Grasset dont l’écrivain, une libanaise connaît bien cette situation et sait de quoi elle parle. Elle parle 7 langues, un niveau que trop d’idiotes du type Ada n’atteindront jamais avec leurs élucubrations.
Insupportables ces Esthers omniscientes et subventionnées. L’après-Billag donne maintenant toute la mesure de l’influence néfaste de l’idéologie du camp du bien sur la population. C’est du matraquage médiatique digne des pires régimes totalitaires. On le sait, c’est de la mauvaise foi, ce que l’on ne sait pas, c’est jusqu’où cela ira.
De toute manière ces raclures n’ont de femmes que le nom et n’en sont pas ni la représentation ni la défense. Que des ratées mal baisées et qui se devraient de se poser la question de l’utilitées leurs actuelles existences….