Les socialistes belges se sont réveillés lundi avec une sérieuse gueule de bois : une affaire d’abus de biens sociaux, de faux et usage de faux et d’escroquerie en bande organisée compromet plusieurs de leurs dirigeants et anciens dirigeants. Six personnes ont été inculpées et quatre d’entre elles sont désormais sous les verrous.

Cette histoire belge est intéressante à plusieurs titres. Elle montre d’abord l’état de déliquescence morale de ce parti, qui, dans ce pays, est aux affaires depuis une centaine d’années. La presse ne manque d’ailleurs pas de souligner que ces crapuleries ont été rendues possibles par le pouvoir sans limite dont bénéficiaient ces hommes et ces femmes. Comme dans les affaires françaises de pédomanie, qui éclaboussent la gauche, c’est l’excès de pouvoir qui a engendré les abus de comportement. Le sentiment d’impunité a conduit le dénommé Stéphane Moreau, le plus puissant des Liégeois (bourgmestre, homme d’affaires, dirigeant de la fédération PS de la région) et ses amis, à s’enrichir sans cause, du moins sans cause honnête.

Stéphane Moreau et le PS belge ont trempé dans l’opération menée l’an dernier qui avait été destinée à empêcher que le quotidien niçois Nice-Matin, en perdition, tombe « à droite », soit racheté par le petit groupe propriétaire de Valeurs actuelles. Ce groupe, comme celui de Bolloré, est dans le viseur de nos « progressistes » à nous.

Un grand quotidien français aux mains d’un parti politique étranger

On se souvient – car Présent avait suivi ce dossier de près – que la proposition du groupe propriétaire de Valeurs actuelles, avec le soutien d’une majorité des salariés actionnaires de Nice-Matin, était la meilleure. Mais il a paru inimaginable que ce quotidien, qui compte 60 000 lecteurs payants, puisse tomber entre les mains de la droite, dans une région… déjà trop à droite (30 % pour la liste Bardella aux européennes).

En service commandé, c’est le multimilliardaire Xavier Niel, progressiste (sic), qui a racheté l’entreprise. A qui ? A l’entreprise d’Etat belge Nethys, dont Stéphane Moreau était le dirigeant. Qu’un grand quotidien français soit détenu par une entreprise étrangère aux mains d’un parti politique de gauche est déjà un scandale. Nethys possédait donc, jusqu’à une date récente, Nice-Matin, mais aussi, pour partie, La Provence, tout en ayant des intérêts dans des parcs d’éoliennes de la mer du Nord, dans une compagnie d’assurances, etc. Quel était l’intérêt de ces investissements pour les Liégeois ? Aucun. Mais par le biais de cette société, les dirigeants socialistes de la région de Liège pouvaient se goinfrer, se verser des dividendes annuels de plusieurs centaines de milliers d’euros chacun.

Souvent interrogés sur ces pratiques, Moreau et ses amis socialistes répondaient que, dans les faits, Nethys était une société privée et qu’il était donc normal qu’elle serve les intérêts de ses dirigeants, et pas les intérêts des habitants. Mais le problème, c’est que les capitaux investis étaient des capitaux publics, appartenant à la province liégeoise ou à la commune, investissements votés… par le PS, par Moreau et ses amis. Ces pontes socialistes dorment donc tous en prison, désormais, les juges ayant estimé (à ce stade) qu’il y a eu détournement massif d’argent public. Dans ce contexte, on en vient tout naturellement à s’interroger sur les conditions dans lesquelles Nice-Matin avait été racheté par Nethys, donc par le PS belge, et cédé tout récemment à Niel, au détriment du groupe de Valeurs actuelles, et au détriment de la majorité des lecteurs potentiels de Côte d’Azur. •

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