La prison pour les défenseurs de la vie

Olivier Dehaudt
Directeur de Choisir la Vie

Eriger l’avortement en droit fondamental, garantir à tout prix l’accès à l’avortoir, renforcer la loi pour permettre d’emprisonner quiconque parlerait en mal de l’avortement, voilà le travail acharné du gouvernement socialiste en France et de sa porte parole, Mme Najat Vallaud-Belkacem.

 

Chez les socialistes, il y a des sujets sur lesquels on ne discute pas et sur lesquels on n’a pas le droit de s’informer. C’est l’Etat qui informe car il est le seul à pouvoir donner une information objective sur l’avortement.

En janvier 2013, les socialistes rendaient l’IVG gratuite pour toutes les femmes. En mars, ils revalorisaient les tarifs des actes de 50% pour mettre fin au désengagement des praticiens. Le 17 septembre 2013, au Sénat, ils modifient la loi pour étendre le délit d’entrave à l’IVG au simple fait d’informer.

Dorénavant, en France, vous pourrez être jeté en prison (deux ans d’emprisonnement et de 30'000 euros d’amende), simplement parce que vous n’avez pas délivré la bonne information sur l’IVG, c’est-à-dire celle estampillée «gouvernement socialiste français».

Pour informer sur l’avortement, tous les sites devront obligatoirement copier-coller le contenu du site officiel ivg.gouv.fr, qualifié ainsi par le gouvernement lui-même: «un site officiel pour une information objective et accessible sur l’avortement.»

Si le sujet n’était pas si grave, on pourrait presque en mourir de rire, tellement c’est grotesque. On se croirait dans «Le dictateur» de Charlie Chaplin. Nous sommes donc allés découvrir cette fameuse information objective et accessible.

La seule petite vidéo qui y est disponible est une interview dans laquelle on banalise d’entrée l’avortement en disant que «tout le monde avorte, c’est un événement de la vie reproductive des femmes» (sic).

Pour les IVG chirurgicales, pratiquées après 7 semaines, le fœtus est qualifié de manière très objective de simple "œuf" qui sera aspiré. Un fœtus possédant bras et jambes, un cœur qui bat et un cerveau, aux yeux du gouvernement français, qui n’a jamais vu une échographie (eh oui, c’est le Moyen-Age, que voulez-vous?), ce n’est qu’un œuf.

Chère Mme Vallaud-Belkacem, on pourrait vous offrir une de ces machines qui font des échographies, vous savez, ça permet de voir le fœtus qui se développe dans l'utérus. Je ne sais pas si vous avez ça chez vous, apparemment pas, puisque vous dites que c'est un œuf. On fait des bonnes machines maintenant, vous savez. Ne restez pas dans l'ignorance. Surtout, si vous voulez donner une information objective.

Sur ce site très objectif donc, il n’est pas dit que des associations d'aide aux futures mères peuvent apporter conseils et assistance à celles qui hésitent. La rubrique renvoie les femmes à leur entourage – souvent c'est l'entourage qui pousse à avorter – et la rubrique «Où aller, où s'informer» ne leur indique que les centres de planification familiale et les centres hospitaliers les plus proches pratiquant l’IVG.

Bien entendu, le gouvernement français ne connaissant pas l’existence des machines à échographie, le site ne comporte pas la moindre image d'échographie ni de développement fœtal... Ou, peut-être, est-ce simplement parce qu’il y a des choses qu'une candidate à l'avortement ne doit pas voir ni savoir.

Il ne faut surtout pas dire non plus que l’avortement pourrait avoir un impact sur la santé de la femme. Alors que même des défenseurs dès la première heure de l'accès à l’IVG, comme le Dr Israël Nisand, reconnaissent la souffrance psychologique et le mal-être des femmes, parfois de nombreuses années après l’IVG, le gouvernement français, lui, proclame que les complications après IVG sont rares et qu’il n’y aura absolument aucune conséquence pour la suite.

Lors de la séance du 16 septembre au Sénat, Mme Najat Vallaud-Belkacem, a clamé sous les bravos et les applaudissements des communistes et des écologistes: «Rappeler que la maîtrise du corps fait partie de toute politique visant à réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes est une bonne chose.»

Ce qu’elle semble avoir oublié avec ses collègues communistes et écologistes, c’est que le corps ne se maîtrise pas à coup de pilules et d’IVG.

Lors de sa rencontre avec des gynécologues, le 20 septembre 2013, le Pape François a dit: «Les choses ont un prix et elles sont vendables, mais les personnes ont une dignité, elles valent plus que les choses et n'ont pas de prix. On ne peut pas les rejeter, comme nous le propose la culture du déchet! On ne peut pas les rejeter!»

Olivier Dehaudt, directeur de Choisir la Vie

 

Voir encore

France: la prison pour qui ose informer sur l’avortement

France: IVG 2.0 étatique

4 commentaires

  1. Posté par JM62 le

    Tout d’abord un acte symbolique :
    http://www.aleteia.org/fr/sante/actualites/avortement-un-repenti-depose-ses-instruments-aux-pieds-du-pape-5773821172776960
    et un témoignage :
    C’est vrai, mais plus précisément voici le témoignage d’une sage-femme : ‘Je suis absolument effarée par cette incroyable volonté de vouloir toujours et toujours plus d’avortements. Tuer, encore tuer, tuer toujours plus, moi qui met des enfants au monde en tant que sage-femme. Tout le monde au moment de la loi Veil considérait que l’avortement était un mal regrettable. C’est l’inverse avec l’actuel gouvernement. Plus on tue, plus on est content comme sous la Révolution. La liberté exigeait du sang, toujours plus de sang. La personne qui dit que l’avortement est anodin est une menteuse. Toujours l’idéologie qui refuse les faits scientifiques établis.J’ai vu une femme se suicider après un avortement ; une autre faire une fièvre puerpérale. Des dizaines d’études ont établi le syndrome post-avortement. Plus de 1500 dans le monde entier…Les enragés de l’avortement le savent tout autant que ceux qui ont mis la pilule tueuse, dont les conséquences thrombo-emboliques étaient connues. Par delà-ces études toute précises, un peu d’honnêteté la plus élémentaire : peut ont imaginer une seconde d’une femme qui a fait arracher son enfant de sont corps, ne porte dans son coeur un terrible souvenir, un fer brûlant. Il faudrait qu’une d’entre elles à laquelle tel intervenant a laissé croire que l’avortement était anodin traîne en justice un de ces journalistes comme cela a été fait pour le mediator face au Labo Servier.’ (Bernadette A, sage-femme)
    http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-creation-d-un-site-institutionnel-sur-l-ivg-11109.asp?1=1

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Ce texte suscite immédiatement des associations d’idées. Ou plutôt éveille des réminiscences. La Bible encore! Où sont évoqués ceux qui font passer leurs enfants par le feu, les livrent à Moloch, et les femmes qui mangeront la chair de leurs enfants.
    Qui, dans notre belle civilisation, ferait de telles choses?
    La vue d’un dessin de Jacques Martin, dans une des aventures d’Alix, montrant les poupons versés dans la gueule béante de la statue incandescente est terrifiante! L’outrance nous permet de nous dédouaner sans problème.
    Mais pourquoi livrait-on les enfants à l’idole insatiable? Sinon pour de bonnes récoltes, des lendemains qui chantent et être approuvé!
    Or j’ai lu, il y a quelques années, que les enfants sont notre avenir. Et cette semaine encore qu’on investi les enfants de la future société que l’on veut. C’était le cas en URSS!
    C’est le cas aujourd’hui plus que jamais.
    Petit rappel? Moloch, en hébreu, consonne avec le roi! Ce roi que les hébreux ont réclamé à Samuel pour être comme les autres nations! Samuel les a mis en garde! Vous allez en baver, les impôts, la conscription et tout le toutim! Mais ils tenaient mordicus à entrer dans le club (suivez mon regard désignant la belle et ingénue Europe). Samuel consulta le Vieux, le Boss, le Singe. Lequel lui dit… Zut, il faut que je relise. Mais il agréa. Il n’est pas, Lui, un tyranneau domestique!
    Bref, je suis sorti du sujet. J’y réviendrai donc. Si vous le voulez bien.

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