Le 29 novembre : 2 initiatives populaires qui transpirent les bons sentiments et risquent d’aggraver l’escalade infinie d’un moralisme abstrait

Tous les bien-pensants, les bonnes âmes, les bonnes sœurs, la gauche rose-verte, les femmes PDC, l’UDC du Valais, les medias qui daignent traiter d’autres sujets que les mesures anti-Covid sont unanimes : il faut moraliser les entreprises suisses, ainsi que leurs filiales à l’étranger, pour leur faire « davantage » respecter les droits de l’homme et l’environnement. Vaste programme qui risque bien d’impacter, comme l’initiative d’ailleurs qui voudrait interdire le financement des producteurs de matériel de guerre, de larges pans de l’économie et des PME locales. À l’heure où le freinage de l’économie par les ayatollahs de la lutte anti-Covid pointe avec insistance le bout de son nez. Les bonnes âmes qui ont dans la tête les images de l’exploitation du travail des enfants du Tiers-Monde dans les mines d’or et de diamants, ou dans les ateliers de prêt-à-porter s’en réjouissent. Comme ceux qui pensent que la pollution des fleuves est délibérée. Et pourtant, il est fort probable que nous soyons victimes d’un fantasme paternaliste et ethnocentrique, un sentiment de supériorité moral plein de suffisance. Qui sommes-nous pour juger avec condescendance les  Etats et entreprises de pays étrangers qui ne seraient pas capables de combattre les abus et qui développent leur économie selon leur réalité culturelle et sociale. Néocolonialisme, arrogance morale, mépris de la souveraineté nationale, volonté de copier la pratique américaine de passer par-dessus le Droit national, impérialisme moral globalisé ?

Le problème est surtout qu’un tel texte constitutionnel, fait pour durer des années, ne devrait pas répondre seulement à de bons sentiments et un risque de définition exponentielle permanente. Droits de l’homme et environnement, que l’économie devra davantage respecter, sont trop flous et intriqués dans tellement de facettes possibles de notre société, que le processus risque  d’être infini, irréversible et d’un moralisme abstrait utopique. Il y aura toujours des efforts à faire pour supprimer des « discriminations » toujours plus subjectives. Que signifie davantage si ce n’est introduire un processus permanent, jamais complètement atteint et donc toujours en redéfinition. Il ne s’agit pas pour la Suisse soi-disant avant-gardiste de moraliser les entreprises et de donner du travail à des nuées d’avocats. C’est aux Etats nationaux et à leurs citoyens qu’il appartient de rétablir la souveraineté. Que se passera-t-il, en cas de oui, avec la Chine qui ne reconnait pas la liberté syndicale. Elle risque d’être un partenaire plus coriace qu’un Etat failli .

Le matériel de guerre, armes munitions, technologie sert d’abord et garantit la souveraineté nationale, l’indépendance, les capacités d’auto-défense, la démocratie de proximité. Il ne s’agit pas de s’en priver ni d’en vendre à d’autres Etats ou groupes menacés par des puissances hostiles, des groupements terroristes ou mafieux.

Pas de moraline à bon marché. Bon sens, pragmatisme et non pas utopisme abstrait, idéalisme moralisateur. Le monde est tel qu’il est et non pas comme il devrait l’être pour la gauche.

2xNON à ces initiatives moralistes globalistes

Dominique Baettig  ancien conseiller national