Entretien avec Thibaut de La Tocnaye
Thibaut de La Tocnaye, vous étiez au Liban lors de la catastrophe du 4 août. Quelle a été votre première réaction ? Avez-vous pensé à un acte de guerre ?
J’ai évidemment pensé à un attentat ou à un bombardement aérien. Mais l’onde de choc que j’ai ressentie à 40 km de l’explosion m’a paru suspecte. Les heures qui ont suivi m’ont permis de comprendre le rôle-clé du nitrate d’ammonium dans ce drame.
Emmanuel Macron est arrivé sur place le lendemain pour manifester sa solidaritéau peuple libanais. Lors de la Conférence de Paris ce dimanche, 253 millions d’euros d’aide au peuple libanais ont été levés en promesse de dons de la part de la communauté internationale à l’initiative du Président français, comment analysez- vous son intervention ?
Vous savez que je suis un opposant déterminé au président Macron mais son intervention depuis Beyrouth a été assez valable sur le fond. Sa dénonciation du Hezbollah en tant qu’instigateur central de la confiscation de la démocratie et de la corruption au Liban a été très bien perçue par la majorité des Libanais. Toutefois, Emmanuel Macron a fait savoir quelques jours plus tard qu’il fallait laisser le Hezbollah dans le jeu alors que la SEULE solution pour sauver le Liban est le désarmement du Hezbollah !
Le gouvernement controversé de Hassan Diab a démissionné lundi, pensez-vousque ce soit un point en faveur de l’opposition ?
Le Premier ministre et son gouvernement sont les derniers venus dans l’échelle des responsabilités directes de la corruption, de l’incompétence de l’administration libanaise et du noyautage des institutions au profit d’une seule et même clique depuis 30 ans… Il faut la démission de Nabih Berri, président du Parlement et allié stratégique de Nasrallah et celle de Michel Aoun, fossoyeur du Liban depuis toujours. Et il faut des élections législatives anticipées et dans la foulée de nouvelles présidentielles.
Le Hezbollah et Israël nient toute responsabilité dans l’explosion du hangar 12 du port de Beyrouth, est-ce crédible ?
On ne sait pas encore si l’explosion est le fait d’un accident ou la conséquence d’un acte volontaire. Ce qui est indiscutablement démontré, c’est que le Hezbollah est une organisation qui pratique le terrorisme à grande échelle. Premièrement, le hangar 12 est sous la tutelle directe de Hassan Nasrallah et deuxièmement, ce même nitrate d’ammonium a été identifié dans plusieurs pays comme étant utilisé à des fins terroristes. De plus, dans le sillage de l’Iran, il est l’artisan essentiel de l’élimination politique ou physique des Chrétiens au Liban sans avoir jamais été un rempart contre le terrorisme sunnite, le régime des Ayatollah n’ayant jamais cessé de soutenir les factions sunnites radicales avec le Hamas en Palestine, les Talibans en Afghanistan, les Frères Musulmans en Egypte et tout récemment le régime de Tripoli en Lybie, seulement soutenu par la Turquie d’Erdogan.
Vous êtes un témoin de la révolte populaire qui agite la rue libanaise, pensez-vous que le peuple peut prendre les rênes de son destin en main ?
Oui ! Mais la pression populaire contre le régime doit s’accentuer et s’organiser. Une fois structuré, ce mouvement pourra compter sur les Forces Libanaises de Samir Geagea et le parti Kataëb de Sami Gemayel, les seuls courants politiques qui s’opposent aux partis tour à tour pro-palestiniens, pro-syriens et enfin pro-iraniens au pouvoir depuis 30 ans. Cette nouvelle « révolution » souverainiste aura besoin du concours des grandes puissances internationales telles que les USA, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Russie qui doivent se retrouver à la table des négociations pour faire plier le Hezbollah.
Vous avez fait des rencontres politiques, notamment dans la communauté chrétienne, quelles sont vos impressions ?
A chaque retour au Liban, ce sont pour moi des retrouvailles émouvantes avec les acteurs de la Résistance chrétienne et souverainiste historique. Aux obsèques de Jocelyne Khoueiry puis avec les députés Nadim et Sami Gemayel, j’ai pu constater encore une fois la fidélité, l’intelligence et la détermination des leaders de la résistance libanaise de toujours. •
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Extrait de: Source et auteur
” … la SEULE solution pour sauver le Liban est le désarmement du Hezbollah”
J’allais dire l’élimination du Hezbollah !
Sans cette présence menaçante, le Liban serait enfin libre !
L’Iran doit cesser sa main-mise sur le Liban, qu’il utilise comme base avancée pour déstabiliser le Moyen-Orient et attaquer Israël !
Une fois le Hezbollah expulsé ou éliminé, le Peuple libanais doit être appelé aux urnes pour nommer un nouveau président intègre !