Toujours du bon côté.
Le conseiller national socialiste valaisan Mathias Reynard en flagrant délit de trafic d'opinion dans une large interview, accordée au Matin, sur le thème de l'"hypocrisie" de la situation actuelle du service obligatoire, et dans laquelle il déclare sans ambages:
"Le peuple est attaché au service obligatoire. Moi aussi, je tiens à un service au pays, même si ça fait grincer certaines dents dans mon parti."
Quel courage et quelle abnégation au lendemain des votations, qui plus est à Savièse où l'on sait le peu de goût de la population pour le réflexe patriotique !
Au comble d'un libéralisme déchaîné, à faire rosir d'aise un Christian Lüscher sous stéroïdes, le jeune socialiste s'emballe, un service peut subsister - c'est faire trop de grâce à la volonté populaire - mais:
"Il faut éviter à tout prix de faire de la concurrence au secteur privé."
Et de proposer un service de nettoyage de bisses, sans le moindre souci pour les chômeurs que cette activité occupe et, parfois même, nourrit.
Reste que, dans la réalité, vous vous en doutez, Mathias Reynard a voté à trois reprises contre le rejet de l'initiative par le gouvernement; que la section de son parti a pris position et fait campagne sur les réseaux sociaux pour l'abrogation pure et simple; qu'il a lui-même déposé une interpellation parlementaire pour protester contre la proposition du Chef de l’armée, André Blattmann - qui se voulait plutôt arrangeante en l'occurrence - d'avancer les examens de maturité et de retenir les anciennes dates d'ouverture des universités au prétexte qu'elle risquait de "faire baisser le niveau de formation"; qu'il a fait campagne pour l'initiative "contre la violence des armes" aux côtés du GSsA; et, last but not least, qu'il appartient à un parti dont les statuts inscrivent, sans la moindre nuance, "la suppression de l’armée" au rang de ses "objectifs" primordiaux.
Mais, ce matin, Mathias Reynard tient "à un service au pays", lequel "ne remet pas en question le service militaire".
Source Le Matin
Merci pour ce partage, j’adore quand vous décryptez de la sorte les opinions dans les médias. Continuez!