Comme beaucoup de politicards gauchistes, Pierre Aguet réclame un tournant socialiste post-Covid

Cenator : Cet article a également paru dans la rubrique très spontanée du Courrier des lecteurs de 24heures du 04.08.2020. Nous retrouvons également dans d’autres médias ces pensées profondes de Pierre Aguet qui incitent à un virage d'extrême gauche. Très certainement, nous n’avons pas fait le tour de sa diffusion.

Si la jeunesse occidentale est si réceptive aux idées révolutionnaires de la gauche, c’est  bien à cause des penseurs, professeurs, journalistes ou politiciens qui leur ont mis dans la tête ces idéaux aussi irréalistes que dangereux. Malheureusement, tous ceux qui mènent actuellement le bal de la destruction de l’Occident ne pourront jamais être punis à la hauteur du mal qu’ils ont fait à notre civilisation.

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Ne pas retourner à l’anormal

Pierre Aguet avance des propositions pour penser notre avenir.

Les présidents(tes) d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ont plaidé dans le journal 24Heures pour ne pas retourner, après cette pandémie, à la société anormale qui fonce dans le mur. Que des généralités. Que l’on nous propose du concret s’il vous plaît, par exemple:

1) Comme dans les pays du Nord, la moitié de tous nos conseils d’administration seront élus par le personnel: les entreprises mettront moins d’argent pour enfumer l’opinion publique et la démocratie redeviendra crédible: les multinationales avouent dépenser 8 millions de francs pour rester irresponsables. Hauts salaires décents. Corruption diminuée.

2) Comme en Norvège et en Allemagne, ramenons le temps de travail à 30 heures par semaine. Avec moins de poubelles, la croissance sera qualitative. Rifkin et Rocard analysaient déjà La fin du travail en 1996. Et donc moins de chômage.

3) Dans un couple, l’un travaillera le matin, l’autre l’après-midi, à raison de 6 heures par jour, de 7 à 13 ou de 13 à 19 heures. Cette modification proposée au Conseil national en 1994 (Des 3/8 aux 4/6) équilibrera la répartition des tâches ménagères, cassera le plafond de verre et équilibrera les salaires femmes/hommes.

4) Aucune rémunération mensuelle ne sera au-dessous de 4000 francs et sera indexée.

5) A côté du PIB, l’administration calculera le Bonheur national brut.

6) Comme les USA pendant quarante ans, jusqu’en 1980, la progression de l’impôt sur les revenus montera jusqu’à 80% à partir d’un million.

7) Les échanges avec les institutions des paradis fiscaux ne seront admis qu’avec l’autorisation des autorités ­fiscales.

Sans compte la protection de l’environnement qui est évidemment essentielle

Pierre Aguet, Vevey (VD)

[Pierre Aguet est élu au conseil communal en 1965. Il est municipal à Vevey de 1982 à 2001. Il siège au Grand Conseil du canton de Vaud de 1974 à 1987, puis du Conseil national de 1987 à 1999.]

source: https://lecourrier.ch/2020/08/04/ne-pas-retourner-a-lanormal/

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Voici une version plus corsée dans le journal de l'UNIA, "L’Evénement syndical":

Eviter un retour à l’anormal. Un exemple

Surtout, écrivent beaucoup de penseurs inspirés, ne recommençons pas comme avant. Profitons de la sortie de cette période extraordinaire pour éviter un retour à l’anormal, cette civilisation qui fonce dans le mur, qui refuse de combattre le dérèglement climatique et la montée des eaux, la déroute des démocraties, l’accélération des inégalités sociales, l’augmentation de la pauvreté des peuples, l’anormal quoi. Une fois exprimés ces vœux, nous n’entendons pas la liste des réformes à entreprendre. Sont-elles trop nombreuses?

Deux mots pour nous souvenir d’une récente révolution dont on a bien peu parlé dans nos journaux. Il ne faut pas donner des idées aux gens. Il y a dix ans, contrairement à tous les pays occidentaux, l’Islande a refusé de payer les dettes de ses banques au lendemain de la crise spéculative de 2008. Qu’a donc fait ce petit pays de 320000 habitants?

Cela a commencé par des manifestations bruyantes autour des banques de Reykjavik. Armé de casseroles, le peuple a refusé de laisser son gouvernement régler les dettes de ses banques en janvier 2009. Chez nous, le Conseil fédéral n’a même pas protocolé sa décision de garantir les dettes de l’UBS. Comment aurions-nous pu aller dire non sur la place Fédérale? Le processus a été plus loin, puisque l’Islande est le seul pays qui a mis quatre de ses banquiers en prison. Ailleurs, ce sont les banques qui sont condamnées. Les banquiers ne sont jamais inquiétés. Normal, ils ne savent pas ce qui se passe dans leurs bureaux…

Ce peuple, bien décidé, n’a plus fait confiance à ses députés. Il a tiré au sort 900 personnes qui ont posé la question au peuple. Par deux fois, celui-ci a confirmé cette décision de laisser les banques faire faillite à raison de 93% de oui. Le FMI a immédiatement dénoncé cette forfaiture et a classé le pays parmi les pays terroristes.

Le processus ne s’est pas arrêté là: 1000 personnes ont été tirées au sort dont n’ont été exclus que les députés sortants. Elles ont proposé que tous ceux qui l’envisageaient se présentent pour créer une constituante. 523 personnes se sont annoncées. Elles ont désigné 25 rédacteurs(trices) choisis(es) presque tous(tes) parmi les intellectuels(lles) bénéficiant d’une formation supérieure. Il n’y a eu parmi eux(elles) qu’un seul paysan. Ces 25 ont créé un site internet et ont soumis au monde entier leur travail au fur et à mesure de son avancement. Ils ont obtenu des conseils très utiles. A la fin, ils ont été unanimes à voter ce texte dont une des originalités prévoit qu’aucune richesse naturelle ne peut être privatisée. Deux regrets. Lors de sa large acceptation, seul 30% du corps électoral s’est déplacé et les nouveaux députés ne l’ont pas mise en vigueur. Ils ont tellement attendu que, lors du renouvellement de la Chambre, c’est une majorité de droite qui s’est imposée et que c’est l’ancienne Constitution qui régit le pays. Une confirmation supplémentaire que, dans nos démocraties, une fois élus, les députés marquent une sorte de «haine» du peuple auquel ils peinent à rendre des comptes. Lire Edwy Plenel de Mediapart.

La nouvelle Première ministre, Mme Sigurdardottir a retiré la demande de son pays d’entrer dans l’UE en 2015. Le produit intérieur brut progresse de 4,2%. Le chômage est à environ 3% et le FMI ne tarit plus d’éloge sur cette réussite. Ils ont osé. Osons.

Pierre Aguet, Vevey

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Puis chez les Chrétiens de Gauche Romands:

Et vous, qu'en pensez vous ?

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