Le quotidien genevois explique aux intelligences frustes pourquoi il ne faut pas que la démocratie se mêle du voile islamique. Puant en dix lettres.
En parler risquerait d'éveiller les consciences sur le problème de l'immigration et ses conséquences, ce qui est formellement interdit parce que nauséabond:
"En réalité, plusieurs raisons militent contre l’idée de promouvoir sur ce sujet, en Suisse, des débats politiques et sociétaux dont on peut craindre qu’ils deviennent enflammés voire nauséabonds."
Et puis, disons-le tout net, il a été décidé en conseil de rédaction que l'islam et son voile n'étaient pas un problème. Du coup en parler serait déjà douteux.
"La première est le fait que le voile ne donne pas de souci notable en ce moment (si ce n’est pour l’autorité locale de Bürglen)."
Parce qu'il y a des bourgades nauséabondes de l'autre côté du Röstigraben, où les populations abusent d'une dangereuse liberté démocratique.
Vous avez dit Suisse primitive ?
"Les Suisses ont pour habitude, exercée au cours des siècles, de gérer leurs différences dans l’écoute et la discussion, généralement sereines."
La référence frauduleuse aux pères fondateurs omet adroitement 4 siècles de guerres de religion, de Kappel au cardinal Mermillod en passant par Villmergen (pour mémoire, la Suisse a rétabli ses relations diplomatique avec le Vatican en... 1999 et attendu le XXIè siècle pour lever l'interdiction de la création de nouveaux évêchés) . Mais si l'on vous fait croire que le passé s'est fondé sur le dialogue passif et lénifiant, l'on obtiendra peut-être de vous la passivité démocratique dans un domaine qui exige, immédiatement, une réaction pensée.
On balaie de façon crapuleuse la signification intrinsèque du voile:
"De plus, dans le cas particulier, on peine à être convaincu par les théories selon lesquelles le voile (dans sa version usuelle) est un signe caractérisé de soumission à l’homme, et donc d’oppression – je note en passant m’être engagé souvent, publiquement, contre toute oppression des femmes et jeunes filles, et des enfants d’ailleurs."
Ben voyons ! Pourquoi cette précision si la neutralité du voile allait de soi ?
Et l'on conjugue l'obnubilation à la référence ad patres de tout à l'heure:
"Le voile peut clairement être autre chose que symbole de domination; désir par exemple de garder un élément d’habillement lié à sa culture d’origine. On peut rappeler ici que nos mères (pour les vieux de mon genre) ou grand-mères ne sortaient guère de chez elles «en cheveux» et portaient le plus souvent un foulard, en tout cas à la campagne où j’ai grandi, ceci d’une manière fort proche du voile dit islamique qui suscite la polémique chez certains en ce moment."
Bien sûr, les évolénardes étaient des femmes voilées en puissance. Combinaison scandaleuse d'une Madeleine de Proust frelatée et du bon sens terrien. Tout pour ne pas parler de l'essentiel, ce que cache le voile.
Coup de grâce, Jean Martin, ancien médecin cantonal reconverti dans l'anesthésie médiatique, implore "ceux qui sont attachés aux droits des personnes, dans la foulée des Lumières et des Déclarations qui y ont fait suite jusqu’à aujourd’hui" de retenir le bras vengeur de la démocratie et de ne pas commettre de "mesures autoritaires liberticides", sans se douter même qu'il vient d'invoquer là l'exact synonyme de la prescription du voile.
L'Etat, la démocratie, vous, ne sont pas aptes à traiter de ce problème:
"L’Etat n’a que des gros sabots et il n’est pas judicieux qu’il intervienne sur ce sujet qui demande une bonne dose de pondération et de sens commun."
Pour Jean Martin, la démocratie est le contraire du sens commun.
S'il est une leçon à garder de nos ancêtres, c'est bien celle de leur capacité à se défendre, et s'il prenait la peine de regarder au-delà de son bref horizon, Jean Martin verrait bien, qu'aujourd'hui comme hier, l'aspiration à la capacité est fille de la nécessité. Que reste-t-il donc des Lumières et des Déclarations dans les pays où la question du voile n'est même pas en discussion ? La génération de Jean Martin crèvera sans doute de son impotence à réaliser que la génération suivante a des yeux et qu'elle est déterminée à s'en servir.
Source
Votre titre est faux. Ce n’est pas Le Temps qui temporise sur le voile, mais Jean Martin qui y exprime son opinion politiquement correcte. De la même façon, vous auriez pu écrire que la Tribune de Genève hésitait sur le voile en vous référant à l’espace qu’elle m’ accordé dans son édition du 17 septembre (tout en modifiant mon titre originel “Pourquoi respecter les femmes ?” que je trouve plus percutant que celui choisi par la Julie : “Le projet de loi vise l’ostentatoire”). Mais je ne vais pas me transformer en quérulent prétendant qu ce choix participe de sa volonté de ne pas aller à l’essentiel…
Sachez ainsi que Le Temps m’a aussi offert, à ma demande, mais sans hesitation, son hospitalité pour une chronique. Que je rédigerai la semaine prochaine, en prenant en considération evidemment et chronologiquement quelques faits nouveaux suisses: les considerants formels du Tribunal fédéral sur l’affaire thurgovienne, qui sont désormais accessibles sur le site du TF, vos commentaires, les résultats du vote tessinois de dimanches 22 septembre sur l’interdiction de la burqa dans l’espace public. Un pas ultérieur que je ne veux pas prendre en considération pour diverses raisons, mais que les Tessinois risquent fort de franchir. A quoi s’ajoutent les développements français concernant l’interdiction du voile dans les universités et canadiens provenant de la Belle Province.
Les ennemis du respect de la femme, de l’égalité entre les sexes et de la liberté religieuse des jeunes musulmanes n’ont pas enore gagné la partie, foi de Pierre Weiss !
Il serait surtout intéressant de savoir dans quelles “commissions”, “associations” et autres officines douteuses ces gens siègent. De savoir enfin qui finance ces nébuleuses pour ne pas dire tumeurs, en un mot qui remplit la gamelle. Poser la question c’est y répondre, car tant d’arguments fallacieux concernant la défense d’un signe ostentatoire d’une religion étrangère en tout points aux valeurs de la démocratie, à nos traditions, à notre civilisation, toute cette énergie dépensée en gesticulations fourbes a bien un fondement sonnant et trébuchant. la signification du voile est simple: elle est religieuse est politique, ces deux concepts n’étant pas séparés en islam. Il n’y a qu’une raison:
Sourate 24- verset 31
“Et dis aux croyantes de baisser leur regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès.”
C’est donc bien un objet de contrôle, social et religieux sur les femmes. LEURS femmes, celles qui APPARTIENNENT au musulman. Celles des autres, on peut s’y servir, de toute manière ce sont du butin. Une manière de différencier le NOUS et eux. Toute autre gesticulation, explication de dhimmi est superflue.