Pologne – Comme nous l’annoncions il y a quelques jours et comme le prévoyait l’accord entre Jarosław Kaczyński et Jarosław Gowin, le premier tour des élections présidentielles polonaises d’hier 10 mai n’a pas été annulé mais n’a pas eu lieu non plus.
Le président de la Commission électorale, Sylwester Marciniak, a donc expliqué hier soir que le maréchal du Sejm, Elżbieta Witek, devrait en conséquence fixer dans les deux semaines une nouvelle date pour la tenue de ces élections qui doivent avoir lieu au plus tard dans les soixante jours.
Différentes options s’affrontent
La situation actuelle est venue du fait que dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, plusieurs opinions s’affrontent au sein de la classe politique polonaise. Le gouvernement et le PiS voudraient organiser les élections au plus tôt, mais par correspondance pour éviter l’effet des élections municipales françaises ayant contribué à propager le virus. Jarosław Gowin et son parti Porozumienie voulaient rallonger de deux ans le mandat présidentiel et voter en 2022. Et enfin, l’opposition voulait que le vote ait lieu en automne, or de toutes ces trois solutions, celle proposée par le PiS semble le plus simplement applicable, et c’est elle qui semble avoir été retenue in fine.
Interprétation créative ?
Néanmoins, les experts en droit constitutionnel ne sont pas tous d’accord sur la situation présente des élections maintenues sans avoir lieu. C’est ainsi que Ryszard Piotrowski, professeur de droit à l’université de Varsovie déclarait hier sur la chaîne d’infos TVN24 que la Commission électorale nationale (PKW) avait certes pris une décision « de bonne foi », mais avait « interprété ses pouvoirs de manière créative » dans la mesure où l’impossibilité d’organiser les élections hier n’est pas tout à fait exacte, tandis que l’ancien président de la commission électorale, Wojciech Hermelinski, a exprimé un avis contraire.
Affaire à suivre donc.
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