Hongrie/Roumanie – Le Fidesz de Viktor Orbán a fermement condamné les déclarations magyarophobes du président roumain Klaus Iohannis qui a accusé en direct à la télévision mercredi 29 avril le principal d’opposition roumain, le parti social-patriote PSD, majoritaire au parlement, de se battre « pour donner la Transylvanie aux Hongrois ». Ceci fait suite à l’approbation tacite par le parlement roumain d’un projet de loi sur l’autonomie territoriale du Pays sicule (province magyarophone en Transylvanie – qui fut hongroise jusqu’en 1919).
« Qu’est-ce qu’Orbán a promis en échange ? »
Le chef de l’État roumain, lui-même issu d’une minorité nationale, les Saxons (Allemands) de Transylvanie, est allé jusqu’à saluer en hongrois le président du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, en lui demandant ce que le premier ministre hongrois Viktor Orbán avait promis en échange, exploitant les thèses conspirationnistes anti-hongroises et utilisant le fantasme de desseins hongrois visant à récupérer la Transylvanie.
«… le président roumain attise les tensions ethniques… »
Dans un communiqué publié hier soir, le Fidesz a déclaré que « le premier homme de Roumanie se lève pendant l’urgence [de la crise sanitaire, ndlr] et accuse les Hongrois, l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), la Hongrie et Viktor Orbán […]. Il est triste de voir que pendant que la Hongrie envoie de l’aide aux Hongrois de Transylvanie en Roumanie, le président roumain attise les tensions ethniques au cours des batailles politiques nationales, faisant écho aux moments les plus sombres ». Le parti conservateur hongrois insiste, soulignant que « dans cette situation difficile [du coronavirus], nous sommes particulièrement dépendants les uns des autres ».
« Chaque Hongrois est responsable de chaque Hongrois ! »
Enfin, le parti au pouvoir à Budapest demande au président Iohannis de « s’excuser auprès des Hongrois, de retirer sa déclaration irresponsable et de montrer plus de respect pour les Hongrois ». Dans cette déclaration officielle, le Fidesz, se voulant rassurant pour les Hongrois de Transylvanie à qui il a permis d’obtenir la citoyenneté hongroise à partir de 2011, a conclut en citant la célèbre phrase de l’écrivain Dezső Szabó : « Chaque Hongrois est responsable de chaque Hongrois ! ».
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Les accusations du président roumain ne manquent pas du fondement. Depuis 30 ans le parti visé fait des concessions importants dans l’échange d’un soutien dans les maintes coalitions gouvernementales. Néanmoins tous les roumains le savent donc rien de nouveau.