Dans la matinée du 9 avril, Emmanuel Macron a effectué un déplacement de plus de deux heures à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), où il a rencontré des équipes hospitalo-universitaires impliquées dans la recherche clinique sur le coronovirus. De cette visite, une seule vidéo a été postée sur les réseaux sociaux de l'Elysée. Celle où on voit une soignante demander au président : «Est-ce qu'on peut s'applaudir comme le font les gens à 20 heures ?»
Depuis le CHU Bicêtre, soutien à nos héros en blouses blanches. pic.twitter.com/uQaeMecfvf
— Élysée (@Elysee) April 9, 2020
A noter : la presse n'avait pas été conviée à ce déplacement présidentiel. Une autre vidéo, filmée depuis un balcon intérieur du bâtiment hospitalier a néanmoins filtré sur les réseaux sociaux. Elle montre un échange entre le président et une soignante qui relève beaucoup moins de la «câlinothérapie». Une discussion un peu plus contradictoire a en effet eu lieu entre la même soignante – qui réclamera plus tard les applaudissements – et le président de la République.
Nous les soignants, on est des pauvres
Dans cet extrait, le président affirme : «C'est vrai qu'on n'a pas rattrapé 15 années de baisse du tarif hospitalier, vous avez raison [...] mais je ne prendrai pas les responsabilités pour tout ce qui a été fait avant». «Vous savez, ces métiers-là, on les fait par vocation», lui répond la soignante. «On les fait parce qu'on aime les gens, on est à l'hôpital public. Nous les soignants, on est des pauvres et demain on peut se retrouver dans les lits et ce qu'on aimerait bien pour nous, on aimerait pouvoir le faire pour eux. Et avec le manque d'effectif, avec le manque de personnel, on n'y arrive pas», déplore-t-elle. «Mais après collectivement, on va tirer toutes les leçons», répond le président et la vidéo s'arrête à ce moment-là. On n'en saura pas davantage.
La presse n'a pas été conviée à ce déplacement
Si cet échange n'a pas été diffusé sur les médias, c'est que ces derniers n'ont pas été conviés à ce déplacement. L'association de la presse présidentielle (APP) s'en est d'ailleurs plaint dans un communiqué.
Communiqué de l’Association de la presse présidentielle : https://t.co/zHWgSyWYg7pic.twitter.com/wVTBdM5Ncp
— Guillaume Perilhou (@GPerilhou) April 10, 2020
«Cette visite, sans contraintes particulières au regard des précédents déplacements, n’avait aucun caractère privé puisque l’Elysée en a diffusé ses propres images sur les réseaux sociaux», signale l’APP. Et cet empêchement d'informer sur les activités présidentielles ne semble pas être une première. «Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, les équipes de l’Elysée ont empêché ou interrompu des journalistes lors de prises de vue ou de sons lors d’échanges du chef de l’Etat», ajoute le communiqué. L’association «s’alerte de cette dégradation, inédite dans un quinquennat, de la couverture des déplacements présidentiels». L’APP accuse ensuite le service de communication du président de se substituer au travail de journalistes. «Cette crise sanitaire est une épreuve pour la démocratie. Moins que jamais, la communication du pouvoir ne peut tenir lieu d’information des citoyens», s'insurge l'association. En conclusion, l’association «demande la présence systématique de journalistes lors de déplacements officiels du chef de l’Etat pour assurer la plus grande transparence et l’information de tous».
Depuis le début de l'épidémie, Emmanuel Macron s'est déplacé une dizaine de fois au contact des soignants ou des travailleurs sociaux mobilisés. Dans les prochains jours, le président va continuer à préparer son allocution, prévue le 13 avril à 20h02, notamment sur le prolongement du confinement.
Extrait de: Source et auteur
”L’APP (L’association de la presse présidentielle) accuse ensuite le service de communication du président de se substituer au travail de journalistes.”
ça sent la manipulation de l’information à plein nez.
«Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, les équipes de l’Elysée ont empêché ou interrompu des journalistes lors de prises de vue ou de sons lors d’échanges du chef de l’Etat»
Lorsqu’on ne maîtrise pas la situation, M. Micron essaie de maîtriser le contenu de la communication …