Médias. Aide “urgente” à la presse! L’énorme campagne politique d’ autorités de tous horizons pour soutenir la “diversité” de la presse. Mais Diversité ne signifie ni Pluralité ni Concurrence! L’arnaque est là.

Uli Windisch
Rédacteur en chef

Ndlr. L’OFCOM (Office fédéral de la communication) effectue un sondage “sur les perspectives des médias” auprès de certains responsables actifs dans les médias afin de préparer un rapport que lui demande le Conseil fédéral (DETEC), qui veut “prendre des mesures dans le cadre d’une révision partielle de la loi fédérale sur la radio et la télévision et par le biais de l’aide indirecte à la presse”. Sollicité également, j’ai répondu et je reproduis ci-dessous quelques-unes de mes réponses et dont la présentation n’est hélas pas idéale pour des raisons techniques. C’est le contenu qui compte!

Extraits de quelques-unes de mes  réponses  sur des thèmes que nous traitons précisément de manière systématique et depuis longtemps sur notre site mais il est à craindre que les futures mesures que prendrons les autorités n'iront pas dans le sens que je souhaite!

Quelles conséquences aura l'inclusion de médias sociaux à votre avis au niveau des ressources financières de votre/d'une offre journalistique? A votre avis, quelles conséquences aura l'inclusion de médias sociaux au niveau des ressources en personnel de votre/d'une offre journalistique? A votre avis, quelles conséquences aura l'inclusion de médias sociaux au niveau de la formation et du perfectionnement des professionnels des médias de votre/d'une offre journalistique?
Les ressources financières des sites d'information sont tellement  limitées que ces sites et médias sociaux doivent compter  pour une grande partie sur des bénévoles, alors que le service public suisse, la RTS, peut compter sur 1,5 milliard et 6000 employés. Ce qui est totalement  inacceptable pour un fonctionnement normal d'une démocratie. Et ce sont les médias  officiels  qui en plus se plaignent  tout le temps. Rappelons  qu'aucun pays démocratique ne connaît un tel monopole  et de tels moyens. Soyons clairs: toutes les formations des journalistes  sont largement  orientées idéologiquement à gauche  et de nouveaux moyens  pour elles ne feront que renforcer  cette tendance. Il faudrait créer  de nouvelles formations où prime une formation désidéologisée  et cela sera difficile  car les enseignants actuels  sont eux aussi  profondément  imprégnés  par cette idéologie politiquement correcte.
Y-a-t-il d'autres conséquences? Lesquelles?

Oui, certaines  formations en journalisme sont même dirigées par des personnes n'ayant jamais exercées le journalisme! Dans bien des pays  démocratiques  on trouve  une vraie pluralité  d'orientation politique  des formations. En Suisse, en tout cas  dans certaines parties du pays, on écarte même toute voix dissidente, même de grande compétence. J'en ai même fait l'expérience  personnelle en créant un master en journalisme à l'Université de Genève avec une quinzaine de vrais spécialistes internationaux  d'orientations différentes  et opposées. Les responsables de formation et des journalistes de gauche   ont  tenté par tous les moyens de s'y opposer! Pourtant  la formation  était vraiment de grande qualité et véritablement pluraliste et avait un grand  succès  auprès des étudiants. On ne prenait chaque année que trente candidats   sur une centaine  de candidatures.

 

 

 

Dans les cinq prochaines années, dans le domaine du journalisme d'information, les professionnels des médias consacreront davantage de temps qu'aujourd'hui pour la communication avec le public. Y-a t-il d'autres fonction qui prendront plus de temps dans cinq ans qu'aujourd'hui? Dans les cinq prochaines années, en raison des développements technologiques et des nouveaux modes d'utilisation des médias, les besoins de formation et de perfectionnement dans le domaine journalistique seront plus importants qu'aujourd'hui. Dans les cinq prochaines années, il sera plus difficile pour le public de différencier les offres journalistiques des offres commerciales ou dictées par des intérêts. Dans les cinq prochaines années, la durée d'utilisation moyenne des offres d'information journalistiques (sur la politique, l'économie, la culture, la société et le sport) évoluera de manière générale comme suit:
Plutôt d'accord Une grande partie  du journalisme  consiste encore beaucoup trop en reprises de dépêches d'agences  de presse à peine modifiées. L’excuse du manque de temps n'en est souvent pas une  valable. Il existe aujourd'hui beaucoup de personnes  très qualifiées qui savent écrire aussi bien , voire mieux que des journalistes  et qui n'ont suivi aucune formation en journalisme. Pour ma part je fais appel  à ce genre  de personnes pour faire fonctionner, avec un grand succès totalement inattendu, le site de réinformation que je dirige, soit  donc LesObservateurs.ch. Le but  est bien d'offrir une autre vision que celle politiquement correcte d'une grande partie des médias  et  sur plus de 60.000 articles  repris et publiés en 8 ans  il n'y a pas de fake news contrairement à ce que prétendent  les médias  du système, sans doute incommodés par un tel succès. Cela montre en tout cas qu'il ne sert à rien de simplement renflouer financièrement  les médias dominants. Plutôt pas d'accord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plutôt pas d'accord Légère augmentation

 

 

 

 

 

A votre avis, les tendances que vous avez indiquées se poursuivront-elles dans une perspective de dix ans? Y-aura-t-il une inversion de tendance? Start Date (UTC) Submit Date (UTC)
Non pas d'inversion  mais  si on arrive à la fin de vos questions j'aimerais ajouter que je trouve incroyable de voir   comment en ce moment toute une série d'acteurs politiques et autres veulent  que les autorités interviennent pour soutenir notamment la presse écrite pour assurer la diversité alors que c'est la pluralité qui devrait être encouragée en soutenant de nouveaux médias face  à une homogénéité indigne d'une démocratie: les médias établis  affirment  que sans eux la démocratie est en danger alors  qu'ils luttent pour empêcher une vraie pluralité et ils ont le soutien de quasiment  tous les acteurs politiques officiels qui semblent aussi craindre une vraie pluralité par peur  des médias  ou parce que les forces de gauche savent qu'elles ont le soutien des médias qui les invitent systématiquement. Une conseillère aux Etats Verte pastèque (donc très à gauche) récemment élue, a naïvement dit que sans les médias elle n'aurait jamais été élue! Cette osmose entre médias officiels et politiciens de gauche n'est pas sain en démocratie.

Complément ajouté à la fin du questionnaire par Uli Windisch :

Je pense, en résumé, que le problème essentiel, surtout en Suisse romande , n'est pas la "diversité", qui existe, mais bien le manque de pluralité et de concurrence dans les tous les médias, et la dominance énorme de  cette tendance  au politiquement correct  chez une très grande partie des journalistes.

Le paysage médiatique suisse romand notamment ressemble ainsi à celui d'un pays sous-développé médiatiquement. Aider ce secteur comme tous les acteurs officiels le proposent ne revient qu'à renforcer cette situation  alors qu'il faudrait aider et créer de nouveaux médias qui contribueraient à un vrai pluralisme, ce qui est différent de la diversité. Il peut donc y avoir une grande diversité, ce qui est le cas de la Suisse, sans vrai pluralisme. Mais je ne me fais pas trop d'illusion car je crois que les journalistes ont peur de la pluralité et craignent que leur partialité et monopole soient mis en cause ; ils arrivent même à convaincre les autorités en affirmant constamment et simplement qu'il faut une aide urgente, urgente, au risque de mettre en grave danger la démocratie ! Arnaque encore. Ne riez pas.

Les lecteurs eux aussi en ont assez de ce monopole et de cette uniformité idéologique de gauche des médias et du politiquement correct. C'est cela qui va entraîner un affaiblissement encore plus grand des médias, malgré d’éventuelles aides financières. C'est cela aussi qui n’est pas bon du tout pour une société démocratique.

Oui les médias sont importants pour la démocratie mais à condition qu'il y ait un vrai pluralisme et une vraie concurrence et pas seulement de la "diversité".

Bonnes salutations .

Uli Windisch, professeur honoraire de l’Université de Genève en sciences sociales, de la communication et des médias  et rédacteur en chef du site de réinformation LesObervateurs.ch.

U.W. 1.12.2019

 

 

2 commentaires

  1. Posté par Socrate@LasVegas le

    Merci M. Windisch,
    “Les lecteurs eux aussi en ont assez de ce monopole et de cette uniformité idéologique de gauche des médias et du politiquement correct.”
    Oui, d’ailleurs dans une saine économie de marché, ce qui perd son intérêt et est remplacé, non pas subventionné! Reste à en analyser les raisons…Objectivement.

  2. Posté par antoine le

    Je n’ai pas du tout envie de payer une redevance étatique (du genre Billag-Serafe) pour lire la Pravda !

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