Immigration clandestine : le président bulgare dénonce les propos «de bas étage» d’Emmanuel Macron

post_thumb_default

 

Le président bulgare Roumen Radev a dénoncé, ce 3 novembre, les propos «de bas étage» et «peu nuancés» de son homologue français Emmanuel Macron au sujet de «filières bulgares clandestines» de travailleurs en France. Le président français «a clairement fait état de ses ambitions de leadership européen, mais ses idées auront du mal à se réaliser s'il s'exprime de manière aussi peu nuancée», a déclaré à le chef de l’Etat bulgare. Les propos «de bas étage» et «peu nuancés» d’ [Emmanuel] Macron ressemblent à une «opération de communication intérieure», a-t-il ajouté.

Au cours d'un entretien accordé le 30 octobre au magazine français Valeurs actuelles, Emmanuel Macron avait dit «préférer avoir de la migration légale, enregistrée, sous quotas, pendant x années, plutôt que du travail détaché dissimulé». «Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte d'Ivoire légaux, qui sont là et qui font ce travail, [pour des secteurs comme le BTP et la restauration ayant besoin de main-d’œuvre étrangère] que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines», avait-il ajouté. Des déclarations qui ont, par la suite, été largement relayées par les médias bulgares et qualifiées de «scandaleuses» par le gouvernement.

Des propos «mal interprétés» selon Emmanuel Macron 

Appelée à réagir ce 3 novembre, la secrétaire d’État française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin a rappelé le nécessaire travail commun visant à combattre les trafiquants actifs à la frontière orientale de l'Union européenne (UE) : «Il nous faut reconnaître l'existence de passeurs au sein même de l'UE. Il y a des filières, des trafiquants humains qui génèrent beaucoup de profits pour eux-mêmes en exploitant la misère», a-t-elle déclaré à la radio Europe 1, la télévision CNews et au quotidien Les Echos. La Bulgarie est membre de l'UE depuis 2007. Elle ne participe pas encore à l'espace de libre circulation Schengen.  

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a annoncé dans la soirée du 2 novembre avoir été contacté par le président français, désireux de lui assurer que ses propos avaient été «mal interprétés». Emmanuel Macron est régulièrement accusé à Sofia de prêter peu d'attention aux intérêts de la Bulgarie, le pays le plus pauvre de l'UE.

Plusieurs pays d'Europe centrale et orientale ont fait part de leur déception, après l'opposition de la France au lancement des négociations d'adhésion à l'UE de la Macédoine du Nord et de l'Albanie.

Le secteur bulgare du transport routier, qui fournit 12% du PIB national, accuse Paris de protectionnisme, alors qu’Emmanuel Macron fait pression pour imposer de nouvelles restrictions aux chauffeurs routiers détachés.

Lire aussi : Islam, immigration : Macron se livre pour Valeurs actuelles, l'Elysée tente de déminer la polémique

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Un commentaire

  1. Posté par Philippe Dauphin le

    Non, il n’y a pas de secteur qui “ont besoin” de main d’oeuvre étrangère. C’est tellement facile que les entreprises de Travaux et de construction abusent. J’ai l’exemple de promesses faites à un conducteur d’engin Roumain, “vous aurez un salaire mirobolant, 1500 euros par mois, vous pouvez venir avec toute votre famille” (5 enfants en bas âge).
    A l’arrivée, le salaire ne suffit même pas à payer un logement décent, mais trop tard, l’homme a engagé toutes ses économies dans ce rêve, dans cette tromperie. Des chefs d’entreprises peu scrupuleux préfèrent mettre des gens en grave difficulté plutôt que de payer un salaire juste à leurs ouvriers.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.