Accord-cadre avec Bruxelles : le faux problème des exportations
Dans son éditorial de la Weltwoche, Roger Koeppel revient sur les mensonges que le Conseil fédéral et certains dirigeants d’entreprise qui ne connaissent pas bien la Suisse racontent. Ils prétendent que, sans accord-cadre avec l’Union européenne, nos exportations vers les pays qui en font partie s’effondreraient.Cette argumentation est aussi fausse que celle d’il y a 27 ans, lorsqu’une certaine « élite » voulait nous faire entrer dans l’Espace économique européen, puis dans l’Union européenne. Aujourd’hui, on y voit plus clair, du moins ceux qui ne refusent pas de regarder la réalité en face. Nous allons mieux que l’Union européenne, précisément parce que nous sommes restés indépendants.
Le mythe des exportations
Par Roger Koeppel
La Suisse ne pourra-t-elle plus exporter dans l’UE sans accord-cadre? Absurde!
Peurs, erreurs et argent, voilà de quoi il retourne. Et nous ne parlons pas ici du matraquage climatique, mais de la campagne de panique pour l’accord institutionnel de soumission à l’UE. Cette argumentation est aussi fausse que celle d’il y a 27 ans lorsque le Conseil fédéral, des politiciens et des fonctionnaires de l’économie ainsi que quelques dirigeants d’entreprise qui ne connaissent pas bien la Suisse affirment que, sans cet accord, la Suisse ne pourra plus exporter dans l’UE. Même des radicaux et des partis bourgeois pensent que, sans accord-cadre, les exportations dans l’UE seraient entravées.
Ces sornettes qui circulent dans les milieux politiques sont probablement encore plus monstrueuses que l’hypnotisme climatique qui veut instiller dans les esprits des Suisses qu’ils pourraient sauver les glaciers s’ils votaient pour les Verts et prenaient moins leur voiture.
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis est en tête des alarmistes à propos de l’UE. Il affirme que, sans le traité de soumission, nous risquerions de perdre un milliard de francs d’échanges quotidiens entre la Suisse et l’UE. Un milliard! Le collègue de son parti, Ruedi Noser, prophétise que sans l’accord-cadre avec l’UE, la Suisse perdrait «l’accès aux marchés» dans l’Union européenne.
L’association de l’industrie Swissmem a publié des annonces montrant de grosses flèches partant de Suisse en direction de ses voisins. Ces grosses flèches représentent les exportations. Le message signifie que ces flux massifs d’argent et de biens s’effondreraient comme des icebergs sans «accord-cadre avec l’UE».
Ces allégations et ces scénarios n’ont aucun fondement. Ils sont faux, trompeurs et sont propagés en toute mauvaise foi.
Quand j’ai demandé au conseiller fédéral Cassis au Palais fédéral s’il croyait sérieusement que, sans accord-cadre, un milliard de francs d’échanges quotidiens entre l’UE et la Suisse ferait défaut, il a fait un geste de dénégation. Il parlait, selon lui, d’«incertitudes». En d’autres termes, en l’absence d’arguments, il faut sortir des chiffres affolants dont on prend ses distances quand on est questionné à leur sujet.
Les exportations suisses ne vont pas s’effondrer, la prospérité ne va pas s’évaporer.
Trois arguments sont ici essentiels.
Premièrement, ce qui compte vraiment pour l’exportation ce sont les produits et les services. Personne n’achète quelque chose à la Suisse par compassion. L’excellente performance des entreprises très compétitives, qui savent se rendre indispensables, est bel et bien le facteur décisif.
Deuxièmement, les exportations suisses dans l’UE ne sont pas juridiquement garanties par le traité de vassalité envisagé, mais par l’accord de libre-échange de 1972. L’UE pourrait le dénoncer, mais n’y a pas le moindre intérêt.
Troisièmement, les adeptes de l’UE affirment que la non-signature de l’accord-cadre entamerait un effritement des Bilatérales I et, partant, de la prospérité en Suisse. Encore faux. L’économie suisse n’a pas besoin de la libre circulation des personnes qui fait plus de mal que de bien. Un pays avec un niveau salarial aussi élevé trouvera toujours du personnel qualifié.
L’accord bilatéral sur l’élimination des entraves au commerce n’est pas non plus décisif. Dans le pire des cas, les exportateurs devraient faire agréer leurs produits directement dans l’UE; une surcharge minime de dépenses et de travail.
Si quelque chose menace les exportations suisses, c’est bien le traité colonial de l’UE. Il nous contraindrait à faire adopter aux entreprises des conditions européennes plus défavorables qui les plomberaient. La prospérité de la Suisse serait torpillée à la racine. Le faire, qui plus est en payant pour cela, comme le demande l’UE dans l’accord-cadre, serait de la pure folie.
La science dit que plus un pays est libéral, ouvert, libre et indépendant mieux il réussit sur le plan économique. La Suisse est un bon exemple, l’UE aussi, mais dans le sens inverse. L’UE et son marché intérieur sont une entité protectionniste qui bunkérise le continent. Sa mentalité rigide transparaît aussi dans les négociations avec la Suisse ou avec les Britanniques.
La Suisse sait faire mieux. Nous avons prouvé, en nous défendant constamment de toute ingérence, que nous étions capables de créer nous-mêmes les meilleures conditions-cadres. Une entreprise réussit quand elle fait passer les intérêts de ses clients au-dessus de ceux de ses dirigeants. La Suisse réussit parce qu’elle fait passer les intérêts des citoyennes et citoyens au-dessus des intérêts des politiciens. Dans le monde de l’économie de marché, le client est roi. En démocratie directe, le citoyen commande.
Le spectre de l’effondrement de la prospérité était déjà faux il y a 27 ans quand l’élite politique suisse aspirait encore à entrer dans l’espace économique européen (EEE) et dans l’UE.
Aujourd’hui, nous y voyons plus clair. La Suisse va mieux, précisément parce qu’elle est restée indépendante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Elle a l’une des plus faibles dettes publiques au monde, la plus faible inflation en 50 ans, le plus bas taux de chômage depuis 50 ans. Elle est le numéro un de la richesse par habitant. Elle a une forte densité de sociétés internationales, de PME et d’entreprises artisanales.
Au cours des quarante dernières années, les sociétés suisses à capitalisation faible ou moyenne cotées en bourse ont enregistré, après correction des effets de change, la plus forte augmentation de valeur sur les marchés boursiers mondiaux sans EEE, sans UE, sans accord de soumission à l’UE et, la plupart du temps, sans Bilatérales I ou II.
Arrêtons l’alarmisme! La part des exportations suisses dans l’UE est désormais tombée à environ 50% du total des exportations. En revanche, les exportations en dehors de l’UE augmentent considérablement sans «accès à un marché intérieur» sur le modèle de l’UE, mais uniquement sur la base d’accords de libre-échange.
Les universités suisses figurent aussi parmi les meilleures du monde. Et les 29 prix Nobel suisses récompensent le fruit de recherches bien antérieures aux subventions accordées par l’UE aux universités suisses.
Voulons-nous compromettre tout cela par un traité colonial avec l'UE qui nous prive de tout contrôle sur ce qui fait fondamentalement le succès de notre pays?
La Suisse est prodigieuse et admirée partout. Rien ne peut être dangereux pour elle. Le seul danger pour la Suisse, ce sont les Suisses qui croient pouvoir sauver la Suisse en la laissant tomber.
La Suisse est prodigieuse.
Koeppel est un vrai patriote, un élu préoccupé par le peuple souverain et non pas par un arrivisme personnel et des prébendes. De plus cet historien et journaliste est fin observateur, excellent analyste, très intelligent et écrit fort bien. Bravo et merci.
ttps://www.youtube.com/watch?v=RT176RJBLcM
Le seul intérêt de l’UE de mettre la Suisse dans son escarcelle est toujours le même depuis plus de deux décennies : les milliards que nous devrons lui payer pour faire partie du club…
D’autant plus désormais avec le Brexit qui lui fait perdre un contributeur principal.
L’accord cadre n’a pas d’autre but que de légaliser le pillage des richesses de la Suisse. Et cela sans parler des privatisations obligatoires qui s’en suivront comme celles des barrages, des transports publics, des autoroutes et tunnels, des services de santé, etc. etc. comme cela se passe actuellement dans tous les pays de l’UE.
Rappelez-vous cet extrait du magnifique exposé de Nicolas G. Hayek, Président et administrateur délégué du Conseil d’administration de The Swatch Group SA, à l’occasion des «Head of Missions Lunch Meetings» de Boris Lazar, Ambassadeur de la République tchèque en Suisse, le 16 mars 2009 à la «Kursaal» à Berne, SUR LA SUISSE ET L’UNION EUROPÉENNE:
“Abstraction faite de ce que nous venons de dire, aucune vision claire ne se dégage des déclarations, accords et évolutions que nous avons vus jusqu’ici. Rien, dans les domaines social, politique, économique ou financier, n’incite les Suisses à entrer dans l’Union; bien au contraire, on leur demanderait de contribuer largement à remplir les caisses de l’UE. Le chancelier Helmut Kohl, pour qui j’ai travaillé en qualité de membre du comité stratégique industriel pour l’Allemagne, m’a honoré en Suisse d’une visite privée. Au cours de cette visite il m’a dit: «Nicolas Hayek, vous jouissez de quelque crédit auprès du peuple suisse. Pourquoi ne nous aidez-vous pas à le convaincre de rejoindre l’UE?» Ce à quoi j’ai répondu: «Monsieur le Chancelier, pourquoi est-ce si important pour l’UE d’avoir à son bord cette petite Suisse de sept millions et demi d’habitants?» Sa réponse a fusé sans hésitation, comme une balle: «Parce que vous avez énormément d’argent et nous des projets pour en faire bon usage.»
https://www.swatchgroup.com/fr/nicolas-g-hayek-sur-la-suisse-et-lunion-europeenne
Tout est dit!
Encore une fois merci M.Koeppel, ce que vous dites est du bon sens perceptible par tout citoyen s’arrêtant un instant pour réfléchir en silence, loin des imbéciles de la rts et des politiciens (exception de ceux de l’UDC), leurs maîtres irresponsables et indignes, vagues lobbyistes d’une union européenne putréfiée et nauséabonde!
JAMAIS D’ accord cadre
STOP schengen
Interdiction de tout prosélitisme musulman (voile, abattage et menus halal, …)
Vive la Suisse de nos Pères, instruite, cultivant l’excellence donc évidemment prospère!