On n’entend pas M. Belattar parler de la « dignité » des femmes qui ne veulent pas porter le voile
Anne-Sophie Chazaud,- 13 mars 2019
Ceux qui, en France, se félicitaient du choix de Décathlon de commercialiser un « hijab de running » n’ont pas bronché en apprenant la très lourde condamnation de l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, défenseur des femmes qui ont refusé de porter le voile.
Tandis qu’en France les zélateurs islamo-gauchistes du voile islamique s’en donnent à cœur joie sitôt que l’occasion leur en est donnée, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a célébré à sa manière la Journée internationale des Droits des Femmes en condamnant l’avocate de renommée mondiale Nasrin Sotoudeh à 38 ans de prison et 148 coups de fouet.
A fond la liberté des femmes ?
Cette femme, ardente militante des droits humains, lauréate du prix Sakharov en 2012, est devenue l’une des figures de proue du mouvement qui agite depuis 5 ans l’Iran de révolte des femmes contre le port du voile islamique obligatoire. Elles sortent dans la rue, s’affichent sans voile, se photographient, postent les clichés sur les réseaux sociaux et risquent leur liberté, et parfois leur vie pour cela. Elles sont les combattantes modernes de la liberté face à l’oppression pour le monde entier. Amnesty International s’est immédiatement indigné contre cette condamnation « scandaleuse ».
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En France, curieusement, on n’entend pas trop les réactions de ceux qui ont pris pour parti de relativiser la grave question de liberté et d’égalité hommes-femmes posée par ce vêtement qui, contrairement à ce qu’ils affirment d’année en année, n’est pas un bout de tissu comme un autre, n’est pas une mode comme une autre, et n’a que peu de rapport avec la liberté puisque, partout où l’islamisme triomphe, son port devient obligatoire et son non-port devient un motif de grave oppression, voire de châtiment parfois mortel.
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De la dignité des femmes iraniennes
On ne les entend pas non plus, les procureurs des Internet, habituellement si prompts à prendre position sur les questions liées à l’islam, les zélateurs islamo-gauchistes qui ont pris, comme en chaque époque où un choix doit être fait entre la lutte pour le progrès, la liberté, la dignité, et la collaboration avec l’obscurantisme et l’oppression, la défense sans équivoque de ce versant obscur (ce qui, après tout, est leur droit, comme c’est le mien de les juger pour cela). On aimerait pourtant savoir ce qu’ils pensent de cette sentence, eux qui sont si prompts à s’en prendre aux femmes qui osent, en pays (encore un peu) libre, tenir un discours opposé au voile islamique, comme le subit jour après jour une femme comme Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste de Charlie Hebdo et précisément menacée de mort en raison de ses propos sur l’islam et de son opposition au voile islamique. Peut-être pensent-ils que la sentence est encore un peu légère, qui sait… ou si lointaine, mon Dieu, c’est si loin l’Iran et « comment peut-on être Persan » pour ces indignés de salons… ? Ce qui sera pour eux l’occasion d’en ricaner dans quelque Ligue du Lol dont ils ont le secret.
L’indignation, tout comme la dignité, semblent être pour certains à géométrie bien variable.
Etonnant cet article, l’auteur sous-entend que ce Belattar serait gêné d’avoir défendu le hijab vu ce qui arrive à cette avocate iranienne…. et si en fait ce Belattar approuvait la condamnation des autorités iraniennes ?
C’est une offence grave , aux millions de jeunes filles, de femmes arabes qui cherchent à s’émanciper du carcan moyenâgeux de la religion ,instrumentalisée par les hommes…..