Invoquant les effets supposés positifs du grand débat national, les prétendus « efforts » effectués par le gouvernement pour répondre aux attentes de nos compatriotes ou bien encore une certaine lassitude qui se serait installée dans les rangs des Gilets jaunes, les grands médias ne cachaient pas leur joie samedi devant la mobilisation moindre enregistrée à l’occasion de cet acte XVI. Un acte XVI qui aura tout de même, rappelons-le, jeté dans les rues près de 40 000 personnes partout en France (selon l’Intérieur), dont 4 000 à Paris. Un recul qui, en réalité, est loin de constituer une victoire pour le gouvernement, et cela pour plusieurs raisons que les journalistes se gardent bien d’évoquer.
Un mouvement peu à peu confisqué par la gauche
On rappellera d’abord que l’écrasante majorité des vrais Gilets jaunes sont des gens qui travaillent et sacrifient donc leurs journées de repos pour manifester. Ce sont aussi souvent des gens aux revenus modestes, n’ayant pas les moyens de multiplier les déplacements pour les grandes manifestations parisiennes et autres. Cependant, au-delà de ces raisons matérielles, on trouve également des motifs bien plus politiques, tels que le refus d’être récupéré et même d’être mêlé à la faune anarcho-trotskiste qui a peu à peu confisqué ces manifs. Dans Présent du 1er mars, nous évoquions ainsi les innombrables tentatives de récupération du mouvement opérées ces derniers mois par les partisans de Mélenchon. Mais ils ne sont pas les seuls : samedi encore, alors que nombre de Gilets jaunes s’apprêtaient à rejoindre le cortège sur les Champs-Elysées, ceux-ci ont finalement renoncé après avoir constaté que la tête de la manif était constituée de femmes brandissant des banderoles LGBT et criant des slogans pour la PMA et contre « le patriarcat », suivies de la CGT !
L’indignation à géométrie variable de « frère Castaner »
Quoi qu’il en soit, cet acte XVI aura à nouveau donné lieu à un certain nombre de heurts entre manifestants et forces de l’ordre, au cours desquels ces dernières, regonflées la veille par un Castaner qui avait promis que « chaque brute sera punie », n’auront guère fait dans la dentelle. Dès le lendemain soir, en effet, le parquet de Paris annonçait avoir confié à l’IGPN une énième enquête, après la prise en charge par les secours d’un homme grièvement blessé au visage, « probablement » par un tir de LBD. En même temps, une vidéo tournée samedi à Quimper, et visionnée plus de 640 000 fois sur les réseaux sociaux, montrait un Gilet jaune sérieusement passé à tabac par un gendarme qui, après l’avoir frappé à deux reprises à la tête, lui assénait au moins neuf coups de matraque sur le dos…
Des incidents qui ont jusque-là laissé de marbre Castaner, celui-ci préférant en effet s’indigner contre les quelques dégradations perpétrées dans la nuit de samedi à dimanche par plusieurs Gilets jaunes contre le temple maçonnique de Tarbes. Fin en colère, le franc-maçon Castaner s’est en effet exclamé : « Après les juifs, les francs-maçons… Quand la bêtise rivalise avec l’intolérance la plus crasse. » Avant d’annoncer bien sûr l’ouverture immédiate d’une enquête qui, n’en doutons pas, aura, elle, tôt fait d’aboutir…
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