Brexit : Theresa May accusée d’«acheter des votes au Parlement» avec un plan d’aide économique

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En difficulté sur le Brexit, Theresa May essaie-t-elle d'amadouer les députés travaillistes ? Le Premier ministre britannique, issu du Parti conservateur, a annoncé ce 4 mars le lancement d'un fonds de 1,6 milliard de livres (l'équivalent de 1,87 milliard d'euros) destiné aux régions du nord du pays confrontées à la désindustrialisation et bastions historiques du Labour.

D'après un communiqué du gouvernement britannique, le fonds doit permettre de «stimuler l'activité économique» dans les zones qui «n'ont pas partagé les bénéfices de la croissance de la même manière que des régions plus prospères du pays. Plus de la moitié des fonds seront ainsi consacrés à des circonscriptions du nord et du centre de l'Angleterre, qui ont massivement voté en faveur de la sortie de l'Union européenne lors du référendum de juin 2016.

Ce fonds montre le désespoir d'un gouvernement qui en est réduit à corrompre les députés

Manière de consolider une opinion publique que le complexité du Brexit pourrait décourager ? «Partout à travers le pays, le vote de la population en faveur du Brexit est l'expression d'un désir de changement», a déclaré Theresa May, pour justifier la création du fonds. «Pendant trop longtemps, la prospérité n'a pas été répartie de manière équitable», a-t-elle encore plaidé. Mais l'argument n'a pas convaincu tout le monde. Plusieurs députés ont ainsi dénoncé une mesure ponctuelle et insuffisante. «Ce que cet argent ne fera pas, c'est d'acheter des votes au Parlement», a fulminé le député conservateur Simon Clarke, cité par le Guardian, pourtant du même bord politique que Theresa May, mais qui avait voté contre son projet d'accord sur le Brexit.

«Ce fonds montre le désespoir d'un gouvernement qui en est réduit à corrompre les députés pour qu'ils soutiennent [l'accord du Brexit]», a dénoncé John McDonnell, ministre des Finances au sein du cabinet fantôme du Parti travailliste, principale formation d'opposition. Malgré un résultat clair en juin 2016, où les Britanniques s'étaient prononcés à 51,9 % pour une sortie de leur pays de l'Union européenne, Londres s'est heurté à des négociations, toujours plus difficiles et complexes, avec Bruxelles.

Une procédure de sortie de l'Union européenne toujours plus incertaine

Derniers épisodes en date de l'imbroglio, Theresa May a dû se résoudre à abandonner au Parlement la décision de reporter un Brexit effectif initialement programmé pour le 29 mars 2019. La délicate stratégie du Premier ministre a volé en éclat quand, le 15 janvier dernier, les députés britanniques ont massivement rejeté l'accord sur le Brexit négocié avec l'Union européenne. Theresa May a promis d'organiser un nouveau vote d'ici le 12 mars.

Désormais, la dirigeante conservatrice compte procéder en trois étapes. D'abord, elle soumettra au vote du Parlement une version modifiée de l'accord de divorce qu'elle avait signé fin novembre avec Bruxelles. Si cette version modifiée devait être rejetée par les députés, elle leur demandera le 13 mars s'ils veulent sortir de l'UE sans accord. S'il refusent, alors elle soumettra le 14 mars au vote une motion demandant «si le Parlement veut une extension courte et limitée de l'Article 50» du Traité de Lisbonne, qui a enclenché le processus de sortie il y a près de deux ans.

Lire aussi : Brexit : le Labour de Corbyn veut une union douanière avec l'UE... ou un second référendum

 

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