Dans un communiqué publié le 3 février, le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation, le 31 janvier, d’un directeur d'une école coranique illégale située à Regueb, dans le centre du pays. Accusé de «violences» et d’«exploitation économique» à l’encontre d’enfants pour la plupart mineurs, le présumé coupable a par la suite été placé en détention. De son côté, le procureur du tribunal de première instance de Sidi Bouzid a fait savoir qu’un mandat de dépôt pour viol sur mineur de moins de 16 ans avait été émis contre «un élève adulte» de l'établissement.
Souffrant pour la plupart de troubles respiratoires, de gale et de poux, les élèves ont été pris en charge par le Centre intégré de la jeunesse et de l’enfance de Hammam Lif, en banlieue de Tunis. Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que les enfants avaient été exploités pour la cueillette des olives. Ils devaient en outre effectuer des travaux agricoles et de construction.
Certains élèves auraient subi un «examen anal»
Le 3 février, Amnesty International s’est montrée «profondément préoccupée par les témoignages d’enfants qui ont contacté leurs parents par téléphone à propos d’un examen anal [qu’ils subiraient] dans le cadre de l’enquête sur des soupçons d’agressions sexuelles». L'organisation a souligné que cette pratique était «extrêmement dangereuse» et constituait «une violation flagrante des obligations qui incombent à la Tunisie au regard de la Convention internationale des droits de l’enfant».
La déscolarisation des jeunes a atteint d'inquiétantes proportions dans le centre du pays, une région en marge du développement économique. L'éducation publique, longtemps louée pour ses performances par les autorités tunisiennes, a été négativement impactée ces dernières années par de nombreux problèmes relatifs à la gestion et à la formation du personnel.
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