Suffit-il de mettre un gilet jaune pour être baptisé Gilet jaune ? C’est ce que pensait la CGT, qui voulait faire de ce 5 février une journée de grève générale et de convergence des luttes. C’est raté sur les deux tableaux.
Depuis toujours, la CGT – parfois accompagnée par d’autres syndicats, au gré des alliances du moment, nous a offert des « rentrées chaudes » des « journées de revendications », des « grèves générales ». Nous en avons eu une de ce type, ce mardi, mais pas spécialement réussie. La CGT reste une machine militante, mais elle ne déplace plus les foules. Les techniques de comptage des manifestants, aujourd’hui très au point et objectives (le cabinet indépendant Occurrence, mandaté par un groupe de médias), dégonflent la baudruche.
La CGT des années fastes nous avait habitués à des circuits République-Bastille de 100 000 personnes au moins, pour ce qui concerne les chiffres officiels. Les chiffres officiels de la CGT, s’entend. Au-dessous de 100 000 manifestants revendiqués, on pouvait parler d’une mobilisation modeste, d’un semi-échec, voire d’une rentrée sociale calme. Mardi, le cabinet Occurrence n’a compté que 14 000 participants, et la CGT elle-même n’a pas osé en revendiquer plus de 30 000. La vérité n’est pas entre ces deux chiffres, mais plutôt du côté de l’organisme indépendant. Et les médias, qui sont ses clients (AFP, presse de province, souvent favorable aux syndicats etc.) pouvaient difficilement contester ces estimations. Même Libération les a validés. C’est donc la fin du mythe des masses populaires, rassemblées autour des organisations de gauche.
Qui plus est, cette « grève générale », où était-elle ? Des métros qui circulent normalement, des trains qui partent et arrivent à l’heure. On nous a changé la CGT ! Ce n’est plus la France de Krasucki ou de Séguy !
Rien à voir avec un samedi de Gilets jaunes
En province, la CGT – parfois accompagnée de FO – a constitué des cortèges dans les principales villes, Mais les chiffres dépassaient rarement les 2 000 ou 3 000 personnes. Une petite mobilisation nationale donc, sans grand rapport avec les prétentions de ses organisateurs. Et absolument rien à voir avec un samedi de Gilets jaunes. L’activité économique n’a été perturbée en rien. C’est comme s’il ne s’était rien passé.
Et la fameuse jonction avec les Gilets jaunes ? Il y avait bien quelques Gilets jaunes dans les cortèges. Mais était-ce de vrais Gilets jaunes, ceux des ronds-points, ceux qui sont mobilisés depuis trois mois ? Rien n’est moins sûr. Les syndicats – et singulièrement la CGT – sont perçus par ces derniers comme largement parties prenantes du système. Et dans leur contestation des médias et des journalistes, les vrais Gilets jaunes englobent bien évidemment les journalistes de gauche puisqu’ils sont très majoritaires. La CGT, quant à elle, ne fait vraiment pas partie des « invisibles », de ceux qui ne peuvent se faire entendre.
Les porte-paroles habituels des Gilets jaunes étaient aux abonnés absents, à part Eric Drouet. La convergence n’était donc pas au rendez-vous des militants. Ni au rendez-vous des revendications, car sur beaucoup de sujets, comme la fiscalité écologique punitive, nous avons affaire à deux mondes qui ne peuvent se rencontrer. Même si, sur quelques autres sujets, les revendications sont les mêmes. Par exemple la proportionnelle aux élections. Mais pour le coup, cette revendication-là est partagée par quasiment tous les Français.
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Extrait de: Source et auteur
Cela fait bien longtemps que le Cancer Généraliser du Travail ne défend plus les travailleurs mais uniquement sa coterie du service publique . A chaque fois que le Cancer a provoque une gréve pour sauver des emplois dans une entreprise cela c’est terminer par la fermeture total du site et la mise sur le carreaux de centaines de travailleurs.