Bizarre – manière de dire car, justement, nous allons dire pourquoi ce n’est pas vraiment bizarre –, mais on n’entend plus parler, après un départ en flèche et la une des médias, de l’affaire dite du fichier ethnique du PSG.
Il y avait pourtant matière à faire monter la mayonnaise du côté des hystériques de l’antiracisme professionnel. Et d’abord parce que l’établissement de tels fichiers, faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques ou les appartenances religieuses des personnes, est interdit. Passible de cinq ans de prison et de 300 000 euros d’amende.
Il y a eu, certes, un semblant de frémissement indigné. Mais presque mezzo voce. Le vice-président de la Licra, Mario Stasi, a annoncé que son organisation allait peut-être saisir la justice. La très socialiste ministre des Sports de Macron, Roxana Maracineanu, a expliqué, mais sans zèle excessif, que l’Etat se réservait « la possibilité de donner toutes suites utiles à cette affaire ». Le vice-président de SOS Racisme (comme pour la Licra, on n’a activé en l’occurrence que les seconds couteaux), Herman Ebongué, a estimé que c’était « de la bêtise pure ». Le très folichon président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, a confirmé que, pour l’heure, il n’était pas question – « Il est encore trop tôt » – de donner des suites judiciaires à cette affaire.
Pourquoi cette prudence et, osons le dire, cette complaisance face à des pratiques contre lesquelles les associations et personnages sus-cités devraient être vent debout, à savoir un fichier qui classait les joueurs en quatre catégories : « Français », « Maghrébin », « Antillais », « Africain » (relevons au passage le scandaleux oubli des « Asiatiques »…) ? A question simple, réponse aisée. Elle nous est donnée par le vice-président de SOS Racisme (qui semble avoir son petit fichier ethnique perso en tête…) : « Il suffit d’observer (sic) la couleur de peau des jeunes qui évoluent actuellement dans les équipes du PSG pour se rendre compte qu’il n’existe aucune discrimination. » Tu l’as dit, bouffi…
Aucune discrimination envers les jeunes d’une certaine « couleur de peau » (comme on dit à SOS Racisme), aucun doute. Il en va différemment en ce qui concerne les leucodermes et, dans une moindre mesure, les Maghrébins (surreprésentés à une époque, ils ont moins la cote ces temps derniers).
Sur des images d’archives, on voit Mbappé (qu’on nous vend comme un prodige, mais on en reviendra) à l’âge de 12, 13 ans, quand il faisait ses classes à l’AS Bondy, déclarer face caméra : « Les meilleurs au foot, c’est les Noirs et les Arabes, les Blancs à part Platini… »
Vu le recrutement au PSG, où joue d’ailleurs le même Mbappé, on semble être dans la même vision ethnique. Et ce ne sont pas les Nsoki, Kimpembe, Thilo Kehrer, Nkunku, Weah, Diara, Diaby, etc., qui diraient le contraire, non ? Ni les sélectionneurs de l’équipe de France où l’on retrouve des joueurs d’origines congolaises, maliennes, guinéennes, angolaises, mauritaniennes, sénégalaises, togolaises (et incidemment algériennes et marocaines). Bref, vous comprenez pourquoi il n’est pas vraiment bizarre que ce fichier ethnique ne fasse guère de vagues…
Photo : photo en couleur des moins de 20 ans du PSG…
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