Discours du 1er Août : Toni Brunner, UDC

Réflexions à l’occasion du 1er août 2013.
Dans un mois aura lieu la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres à Burgdorf. On y couronnera le nouveau roi…

Alors que la naissance de George Alexander Louis, le futur roi britannique, est célébrée partout dans le monde, notre roi n'éveillera pas une grande attention sur le plan international. Nous ne sommes pas une monarchie, mais bien la démocratie la plus directe du monde. Notre roi n'a pas de château, de faste ni d'autres privilèges somptueux. Il n'est pas non plus né dans une famille noble et n'est pas automatiquement successeur sur le trône.

 

Le sacre de notre roi est l'aboutissement de combats d'homme à homme, il est le plus fort sur le ring de sciure à la fin d'une Fête. Le roi des lutteurs jouit certes d'une grande considération, mais il ne dispose ni de compétences particulières ni d'un pouvoir supérieur à celui de tous les autres.

 

La lutte suisse est une spécificité de notre pays. Et d'une certaine manière, elle est typique de notre Suisse. Simple et terre-à-terre. Notre roi n'est pas un roi, mais il a quelque chose de spécial. D'autres nations aussi organisent des combats ; dans des salles de sport, sous une lumière artificielle. Les Confédérés pratiquent la lutte suisse ; en plein air, au milieu d'un pré ou d'un pâturage.

 

Un peuple est toutefois véritablement libre non seulement lorsqu'il préserve ses coutumes et ses traditions, mais aussi et principalement s'il accorde une grande importance à l'autodétermination et à la liberté.

 

Vivre l'autodétermination

 

La Suisse a toujours tracé sa propre voie, et ce, sans porter préjudice aux autres nations. La voie de l'autodétermination, de la neutralité et de la démocratie directe nous a apporté la prospérité et la sécurité. Alors que d'autres États sont au bord de la faillite, la Suisse a jusqu'à présent traversé toutes les crises avec succès. En comparaison internationale, notre chômage est exceptionnellement bas, nos salaires sont élevés, nos impôts sont relativement modérés et nos dettes raisonnables.

 

Notre prospérité ne nous a pas été apportée sur un plateau. Nos ancêtres l'ont acquise par leur dur labeur et leur engagement. Les conditions-cadre étatiques, favorables à l'esprit d'entreprise et récompensant l'initiative individuelle, ont aussi été un facteur clé. Aujourd'hui cependant, les politiques cherchent par tous les moyens à réglementer et à contrôler tous les domaines de notre vie privée, mais aussi de l'économie. Ce n'est pas ainsi que nous avons acquis notre prospérité. Nous devons également y prendre garde dans d'autres domaines.

 

Préserver l'indépendance

 

L'indépendance de la Suisse est menacée. Le rapprochement à l'UE et à ses tribunaux organisé par le Conseil fédéral remet fondamentalement en question les valeurs immémoriales de notre démocratie. On œuvre à une adhésion sournoise à l'UE, dans le dos du peuple. Cette internationalisation et cette européisation affaiblissent les traditions de démocratie directe et de fédéralisme. Les valeurs politiques de l'UE, telles le centralisme et l'uniformisation, ne doivent pas être reprises de manière dynamique et automatique. La crise de la dette et le déficit démocratique montrent clairement où mène cette politique. Le combat pour la souveraineté de notre pays, entamé en 1291, est redevenu d'actualité.

 

De plus en plus, le droit étranger remet en question notre droit national et fait échec à la souveraineté suisse.

 

En février, le Tribunal fédéral a arrêté dans un jugement que même les règles non impératives du droit international - donc tous les accords internationaux - avaient le pas sur le droit suisse. Cette interprétation et la méthode appliquée par le Tribunal fédéral sont absolument inacceptables. Le Tribunal fédéral remet ainsi fondamentalement en question la démocratie directe, la séparation des pouvoirs et la souveraineté de la Suisse. Il est fait abstraction du législateur et du peuple. La conséquence serait une primauté générale du droit international sur le droit suisse et un État régi par les juges. Les tribunaux pourraient donc même réaliser une intégration de la Suisse à l'UE sans décision populaire, uniquement à travers l'adaptation continue du droit.

 

Nous devons nous opposer vigoureusement à de tels projets. Et pour revenir au début de ce discours : cela n'a rien à voir avec la lutte, donc avec les bonnes traditions suisses. Ce que le gouvernement et les tribunaux cherchent ici à réaliser n'est ni transparent, ni fair-play, mais accompli en douce dans le dos du peuple et donc indigne d'une démocratie.

 

Nous sommes des Confédérés! A ce titre, nous devons lutter pour nos droits et pour nos libertés. Et nous lutterons! Quand on lutte, il arrive parfois de perdre. Alors on se débarrasse de la sciure collée dans le dos et on remet ça. Notre autodétermination dans l'avenir, le droit du peuple d'avoir le dernier mot, on ne nous les prendra pas. Sinon, nous aurons réellement tout perdu.

Chaque année, le 1er août, nous devons nous en souvenir. Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle Fête nationale !
Toni Brunner, président de l'UDC Suisse

 

 

Un commentaire

  1. Posté par cast jean un français le

    “La république m’a tuer”…

    Le 6 mai 2012 pour saluer la victoire de François Hollande la majorité des drapeaux brandis étaient africains. Quant au notre il a été … brûlé “dans la liesse populaire” pour reprendre les mots de la ministre…
    Pire que brûlé ou piétiné, le drapeau tricolore a été diabolisé depuis plus de 30 ans. Dans le but d’entrainer un sentiment de rejet, brandir l’étendard tricolore est devenu synonyme de repli sur soi, nationalisme, d’extrémisme. A tel point que le généticien Axel Kahn maîtres censeur de Gauche (PS), avait même comparé dans un tweet le meeting de Nicolas Sarkozy au Trocadéro aux rassemblements nazis de Nuremberg… à la vue sûrement des milliers de drapeaux “bleu-blanc-rouge” agités frénétiquement par la foule !
    Quel contraste avec nos voisins suisses (y compris turcs et balkans nouveaux venus) fiers d’accrocher le drapeau helvète aux balcons le 1er août lors de la fête nationale. Ou les américains, la main sur le cœur, quand retentit leur hymne
    Après tout les drapeaux tunisiens, algériens, syriens pourrait donc remplacer celui de la France dans notre République. Le multiculturalisme imposé depuis plus de 30 ans serait donc la solution afin d’unir les peuples, d’éviter les guerres, l’égoïsme national, la xénophobie, pourquoi pas le racisme….Un basculement des valeurs et d’une population serait-il nécessaire et inévitable !
    Quoi de plus “Normal” que de brûler notre “étendard sanglant” le soir du “plus beau jour de la vie politique” d’un élu ! (normalement)

    “Un ami m’a d’ailleurs fait la réflexion, dans cette foule compacte et multicolore : peut-être que ce 6 mai était-ce notre Printemps arabe à nous ? Peut-être que la Bastille était notre place Tahrir à nous, Français de tous milieux, tous âges et toutes origines ?” sources Nouvel Obs Héla Khamaron présente au rassemblement. Des printemps qui se révèlent chaque jour, comme je l’avais prévu, comme de sombres automnes islamiques…

    Faudrait-il se fondre dans une masse en perdant notre entité dans cette merveilleuse Europe “multiculti” pour être plus heureux, épanoui ?
    Qui pourrait imaginer un lien entre la psychologie des citoyens et un simple drapeau, un bout de tissu insignifiant pour certains ?
    Et pourtant il y a un lien dans notre République qui est en train de disparaître. Ce drapeau est une entité, un signe d’appartenance à un groupe fier de le brandir lors de manifestations diverses.
    Les besoins fondamentaux établis par la pyramide de Maslow sont indispensables pour que l’homme puisse atteindre l’épanouissement personnel. Ce drapeau est un symbole “d’appartenance et d’amour”, un niveau de la pyramide qui permet à chacun de nous de ne pas se sentir seul, d’être intégré et d’avoir une vie sociale quelque soit nos origines.
    Une langue commune, un hymne et un drapeau sont des symboles reconnus par tous et permet l’union du peuple français.
    L’immigration massive et non maîtrisée, de moins en moins intégrée aboutit à des comportements inacceptables comme la Marseillaise sifflée le 6 octobre 2001 lors d’un match France-Algérie ou le drapeau tricolore arraché et remplacé par le drapeau algérien au fronton de la mairie de Toulouse le 18 mars 2003 ou même brûlé le 6 mai 2012….dans la joie….

    Ces valeurs, ces symboles, ce lien qui unit disparaît petit à petit et je crains que ce soit irréversible….
    La Droite et la Gauche si “républicains, démocrates et hautement humanistes” seront responsables d’un renversement de l’équilibre démographique, culturel, de conflit de valeurs. Ce terrorisme intellectuel, cette pensée unique fera le lit des extrêmes.
    A l’instar des dettes publiques abyssales, ce sont nos petits enfants qui en subiront les conséquences à la fin de ce siècle.
    République : “la France m’a tuer”….
    Jean Cast

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