J.-J Langendorf : Pour une armée démocratique et populaire

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Pour les électeurs, le 22 septembre, «le dilemme est simple, conclut J.-J. Langendorf: ou les Suisses affirment leur volonté de défense, ou ils sont mûrs pour une capitulation, quelle que soit sa nature!».

Spécialiste de l’histoire militaire, J.-J. Langendorf rappelle qu’à l’origine l’armée de milice émane de la population elle-même, qui se mobilise contre un envahisseur ou des pillards. C’était le cas au Japon à la fin du Moyen Age, ou en Suisse dès la fin du XVIe siècle. Par son organisation même, la milice est efficace: la mobilisation est rapide, la cohésion est bonne car tout le monde se connaît, la motivation forte car chacun défend sa famille et ses biens. En ce sens, écrit Langendorf, l’armée de milice est porteuse de liberté. Comme l’écrivait Rousseau, «on défend toujours mieux son propre bien que celui d’autrui».

L’historien déroule la longue histoire de la milice en Europe et en Amérique.

Si la France est restée allergique à l’armée de milice, des hommes comme Jean Jaurès n’en ont pas moins fait l’éloge: «De tous les systèmes militaires pratiqués dans le monde, c’est à coup sûr le système suisse qui se rapproche le plus de l’idéal d’une armée démocratique et populaire.»

Les socialistes suisses, eux, ont résolument renié Jaurès et, en réclamant la liquidation de l’armée de milice, mettent le pays en danger. En effet, remarque l’historien, «en optant pour une milice de volontaires payés, stade intermédiaire avant la suppression pure et simple de l’armée, [la gauche] opte pour un modèle qui recèle tous les dangers».

La menace militaire a changé, c’est une évidence, mais cela ne signifie pas que la Suisse puisse baisser la garde, tout au contraire. L’Europe, continent en déclin («elle sera bientôt le musée du monde, et sa capitale gastronomique», a ironisé un politicien américain...), est devenue un nain sur le plan militaire. Et tandis qu’elle désarme, les budgets militaires explosent en Russie, en Chine, aux Etats-Unis.

Il est illusoire de croire, «et scandaleux de faire croire», qu’une fois l’armée de milice abolie, on puisse, en cas de nécessité, reconstruire une armée en réintroduisant la conscription. On n’improvise pas en quelques mois la formation de cadres aptes à conduire et encadrer une armée créée ex nihilo. C’est, dit Langendorf, «une ineptie intellectuelle».

Ce qu’ont bien compris les électeurs autrichiens, qui en janvier 2013, ont dit non à 60% à la suppression de l’armée.

L’un des principaux dangers pour la Suisse, pays très prospère, c’est qu’elle n’est pas aimée, explique l’historien, ce qui la soumet à des pressions toujours plus fortes. Facteur aggravant, le gouvernement est faible, et prompt à céder.

Pour les électeurs, le 22 septembre, «le dilemme est simple, conclut J.-J. Langendorf: ou les Suisses affirment leur volonté de défense, ou ils sont mûrs pour une capitulation, quelle que soit sa nature.

Vient de paraître:  Une digue au chaos – L’armée des citoyens de J.-J. Langendorf, Ed. Cabédita, Fr. 19.-

Un commentaire

  1. Posté par Gérald Vernez le

    J’étais déjà un inconditionnel de M. Langedorf, mais là je vais passer au fan club! Ce petit livre est une merveille de clarté. Chapeau! Lecture obligatoire pour tous ceux qui veulent vraiment comprendre la matière. Après cette démo, la conclusion doit être cinglante: NON a cette initiative. Et sèchement!

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