Une exposition de photographies montrant des Africains côte à côte avec des animaux sauvages au musée provincial de Hubei, dans la ville chinoise de Wuhan, a suscité la polémique à tel point que la direction a décidé de la retirer.
Ouverte début octobre, l'exposition avait au départ engendré des critiques positives, notamment de la part du directeur de la Maison d'édition photographique de Chine, un des principaux éditeurs de photographies chinois, qui avait qualifié cette initiative d'«intelligente et visuellement percutante, capturant la vitalité de la vie primitive», selon le site internet Shangaiist le 12 octobre.
Mais tout le monde n'a pas été du même avis. Née d'un message publié sur Instagram par un utilisateur nigérian du réseau social, la polémique a vite enflé jusqu'au retrait des photos de l'exposition, qualifiée d'«incroyablement raciste» par Shangaiist.
«Le musée provincial de Hubei place des photos d'une race en particulier à côté d'animaux sauvages, pourquoi ? Est-ce la seule race à avoir l'air pauvre ?», pouvait-on lire dans le texte indigné d'un utilisateur nigérian d'Instagram (supprimé par la suite), vidéo à l'appui.
La série avait été réalisée par le photographe Yu Huiping, un homme d'affaire chinois par ailleurs vice-président l'Association de photographie de Hubei, au cours de ses nombreux voyages en Afrique, un continent qu'il «aime beaucoup» selon le conservateur de l'exposition, Wang Yuejun.
Ce dernier a justifié ce choix polémique en expliquant qu'elle s'adressait à un public majoritairement chinois, pour lequel l'association entre humains et animaux n'est pas forcément négative et peut même au contraire être considérée comme valorisante. Il a tout de même concédé qu'il comprenait les inquiétudes ainsi soulevées et avoir fermé l'exposition par «respect envers l'opinion de nos amis Africains».
Les polémiques autour du racisme sont un phénomène nouveau en Chine, où 92% de la population appartient à l'ethnie majoritaire Han et où la sensibilisation à ces problématiques est relativement récente.
Plus tôt dans la semaine, l'application mobile WeChat a présenté ses excuses en raison d'une erreur de traduction automatique qui transformait les termes «étranger noir» écrits en chinois en une insulte à caractère raciste.
L'année précédente, une publicité pour une marque de lessive montrant une Chinoise mettre un Africain dans une machine à laver, puis ressortir sous les traits d'un Asiatique, avait provoqué un tollé mondial.
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