Nantes – Agression d’un prêtre en pleine messe

Un prêtre, en pleine homélie, a été mis en joue par un homme de 28 ans, avec une arme de poing, « peut-être factice » selon le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. La scène s’est produite vers 11 h 40, jeudi 5 octobre à Nantes, dans l’église Sainte-Croix. Le prêtre est ensuite accouru dans la sacristie. « Je lisais tranquillement l’Evangile et puis, donc, j’ai vu cet homme qui est arrivé sur ma gauche, et puis avec un revolver, et qui est monté tout près de moi, et qui m’a mis l’arme… Alors là j’ai eu peur. Ça fiche la trouille ! », a témoigné le père Bernard Charrier dans une vidéo diffusée sur le site du quotidien local Presse-Océan.

Une religieuse a alerté la police, qui a interpellé l’homme sans difficulté.

L’agresseur, originaire de Touvois (Loire-Atlantique), « fragile psychologiquement », s’est ensuite adressé à l’assistance, tenant des propos incohérents selon les premiers témoignages recueillis sur place, a précisé une source policière. Deux paroissiennes présentes témoignent : « L’homme est entré une première fois. Il parlait fort avec son téléphone. Je lui ai dit de sortir, lui rappelant que c’est un lieu de recueillement. Il est revenu et s’est dirigé vers le père qui lisait l’homélie. » Une septuagénaire précise : « Le servant de messe est intervenu. »

L’homme serait inconnu des services de renseignement, mais connu pour des délits routiers. Plusieurs personnes, choquées, ont été prises en charge par les sapeurs-pompiers et emmenées au CHU. La police judiciaire de Nantes a été saisie de l’enquête.

Au premier abord, ce fait divers rappelle l’attentat du père Jacques Hamel, mort égorgé à 86 ans en juillet 2016 par deux terroristes âgés de 19 et 20 ans. Pour le moment, rien ne dit que l’agression soit liée à l’Etat islamique, puisque l’individu n’a pas prononcé, nous rapporte-t-on, de paroles cohérentes en rapport à l’islam – comme ce fut le cas lors de l’assassinat du père Hamel (les deux tueurs ont crié « Allahu akbar »).

Mais s’il n’y a pas de rapport, ce genre de fait divers est inquiétant. Est-il devenu banal d’agresser un prêtre en pleine messe ? L’individu s’est-il décidé à perpétrer cet acte après le précédent créé par l’attentat du père Hamel ? Les gens « déséquilibrés » subissent-ils l’influence de la violence islamiste, allant jusqu’à reproduire des actes criminels, sans en partager les convictions ? Faut-il s’alarmer de la crise morale et psychique qui traverse un certain nombre de nos contemporains ?

Force est de constater qu’en France, cela fait belle lurette que les curés ne font plus peur, que la morale chrétienne est largement considérée comme un reliquat passéiste qui ne concerne plus que des arriérés, et que les églises sont perçues au mieux comme des monuments historiques, au pire comme des lieux tristes et désertés.

Est-il possible d’empêcher ce type de drames ? Serons-nous obligés de reproduire le schéma de ces militaires, postés devant les écoles juives et les synagogues, pour protéger les églises ? Cela semble infaisable. Pourtant, la répétition d’attaques contre les églises continuera d’instaurer une peur dans l’opinion des catholiques, comme si l’on voulait définitivement tourner une page de l’histoire chrétienne de la France.

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