L’UE est incompatible avec la culture politique suisse

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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Je traite ici de ce qu’est devenue l’Union européenne et non de l’Europe elle-même, car tous les Suisses sont profondément européens, même si notre pays ne fait pas partie de cet assemblage politique artificiel de plus en plus autoritaire….

En Suisse nous sommes tous acquis à la démocratie. Je voudrais montrer que la démocratie directe suppose un peu plus qu’un acte électoral périodique. C’est une vraie culture politique très différente de celle qui est en vigueur dans l’UE. Même des pro-européens convaincus, comme l’ancien ministre français Claude ALLÈGRE, qui vient de sortir un livre «Peut-on encore sauver l’Europe?» : «s’en veut d’avoir été comme tant d’autres aveuglé par ce qu’il appelle le virus HIE, Haute Intensité Européiste, qui poussait à aller trop vite dans une direction trop supranationale, une utopie finalement perverse qui s’est enlisée en outre dans une bureaucratie qui fait hélas les beaux jours de la Commission européenne».
Certaines composantes de la culture politique suisse nous ont permis de résoudre des problèmes qui, ailleurs, ont débouché sur des conflits graves, voire sur le terrorisme. Il s’agit de la conjugaison de la démocratie directe, du fédéralisme, de la subsidiarité et d’un certain pragmatisme politique, que j’oppose à l’intransigeance idéologique. Il existe, dans certains pays, des luttes entre majorité et opposition d’une intransigeance totale : quoi que fasse celui qui gouverne, c’est détestable et diabolique.

En Suisse, lorsque l’on parle de consensus, on oublie toujours qu’il y a aussi des conflits très importants. Le consensus relatif n’est que l’étape finale; c’est le pragmatisme qui est réellement important, à savoir que lorsqu’il y a un problème, on cherche des solutions et non la destruction de l’Autre, même si certains vont de plus en plus dans ce sens. Je pense ici à certains dirigeants allumés du parti socialiste qui n’ont plus rien à voir avec ce qu'étaient certains socio-démocrates pragmatiques par le passé. Pourtant, en Suisse, la social-démocratie est un élément important et une nécessité. Je suis très favorable à la formule magique du Gouvernement ; il est suffisamment rare de voir toutes les forces principales d’un pays présentes au Gouvernement pour que cela perdure.

Démocratie directe, fédéralisme, subsidiarité, pragmatisme, etc...

Les comportements politiques constituent un phénomène social total, qui comprend tout un ensemble de dimensions. Une initiative populaire, quel que soit son sujet, est discutée des mois avant le vote. Il y a des prises de position, des dossiers dans les journaux, des débats contradictoires à la télévision, à la radio, etc. Ces discussions sont très formatrices. Notre culture politique ne consiste pas seulement à voter pour un président tous les 5 ou 7 ans; tout devient politique. Souvent, les gens disent qu’ils ne font pas de politique, mais ils s’intéressent tout de même aux problèmes les plus quotidiens, ceux qui les concernent, et ils discutent de ces problèmes.

La démocratie directe: tout peut être discuté par tous

Discuter, croire en la discussion contradictoire, c’est déjà esquisser des éléments de solutions, même si celles-ci sont parfois difficiles à trouver. Certes, on a tous parfois l’impression de perdre notre temps. La démocratie directe est lente mais à la fin du processus, il y a un minimum de consensus; on a réussi à résoudre un problème, même si ce n’est que provisoirement. Le fait d’accepter la discussion contradictoire généralisée me semble être un des éléments essentiels de notre culture politique. Ce n’est pas seulement le fait de pouvoir voter, mais c’est tout ce qui précède ce vote. Les politologues se trompent grandement et font preuve d’une sacrée prétention lorsqu’ils disent sans cesse qu’il faut former l’opinion publique. S’il les citoyens ne prenaient pas parfois certaines décisions courageuses, je me demande où nous en serions. Dans quel pays a-t-on vu, à plusieurs reprises, une population entière refuser de diminuer le nombre d’heures de travail, lequel a toutefois diminué petit à petit, par des conventions et négociations. Cela veut dire que l’on dépasse les intérêts corporatistes et que le citoyen est capable de penser en termes d’intérêt général. C’est quelque chose de très considérable.

Le fédéralisme

Si la Suisse a réussi à ne pas éclater et à maintenir ensemble toutes les diversités, c’est grâce à ce fédéralisme. Il convient de regarder comment les choses fonctionnent concrètement. Le fédéralisme tient compte de toutes les minorités, qu’elles soient, régionales, religieuses, politiques, etc. On n’utilise pas le terme de minorités ethniques en Suisse. On ne parle pas non plus de multiculturalisme mais de pluriculturalisme; il y a plusieurs cultures internes.

L’exemple des Romanches : entre 30 000 et 60 000 individus, selon la manière de compter. C’est donc une toute petite minorité linguistique; en plus, il y a 5 idiomes romanches différents. On a même voulu créer un inter-romanche pour que les romanches puissent se comprendre entre eux. Une votation fédérale a permis de faire passer le romanche du statut de langue nationale à celui de langue officielle, (entre le gouvernement fédéral et la partie des Grisons qui est romanche). L’ensemble de la population suisse a approuvé des appuis financiers et des mesures supplémentaires pour soutenir cette langue minoritaire qui risquait de disparaître. Le fait que l’ensemble du pays vienne au secours d’une petite minorité incarne à la fois le fédéralisme et la démocratie directe ; on participe au vote tout en comprenant la situation des minorités.

L’Unité dans la Diversité

Il y a derrière cette formule, quelque chose d’essentiel, de l’ordre de la conception générale de la politique. Elle signifie que le respect, voire l’encouragement et l’enrichissement de toute diversité peut avoir comme résultat de renforcer l’unité de l'ensemble. Autrement dit, lorsque l’on aide les Romanches, c’est l’ensemble du système qui est renforcé, chacun est gagnant. Tout pays a peur de l’éclatement et il est vrai qu’il y a toujours des risques d’éclatement. Mais les Etats ultra-centralisés sont aujourd’hui plus fragiles à cause de la non-reconnaissance de cette diversité et parce que l’on ne peut et ne veut pas comprendre qu’en permettant aux diversités de s’enrichir, d’exister et de s’affirmer, cela renforce l’unité. Les minorités régionales, qui finissent dans le terrorisme, en sont un exemple typique.

La création du canton du Jura et suite...

Il convient de se rappeler que le Jura a été occupé militairement dans la phase intense de la lutte des séparatistes jurassiens. Malgré cette occupation, voyant que cette cause n’était pas un phénomène ponctuel, momentané, il a fallu empoigner le problème. On a, ici aussi, activé simultanément la démocratie directe, le fédéralisme et la subsidiarité. La population concernée a dû voter, en 1974, et l’idée d’un nouveau canton a été acceptée. Pourquoi y a-t-il eu ce conflit ? En Suisse, ce qui nous sauve c’est qu’il y a toujours recoupement entre les critères de la diversité. Il n’existe par exemple pas de canton qui n’est que protestant ou catholique ; il y a toujours un chevauchement entre les différences, ce qui fait qu’il y a difficilement catalyse et naissance d'un mouvement d’une intransigeance absolue.

Le cas du Jura était justement une exception : il y avait un tel nombre de différences tranchées que cela ne pouvait plus tenir. Il y avait une différence linguistique, le Jura, minorité francophone, se trouvant dans le grand canton germanophone de Berne ; une différence religieuse entre catholiques et protestants; une minorisation économique et une minorisation politique permanentes. Lorsque le canton de Berne votait, le Jura était systématiquement minorisé. C’est ce cumul des différences qui a amené à un mouvement autonomiste voulant créer un nouveau canton. Malgré des phases très dures de lutte, le canton du Jura a finalement été créé; la population suisse a voté la nécessaire modification de la Constitution et a finalement accepté le nouveau canton du Jura à plus de 80 %. Ensuite, en raison du fédéralisme, chaque district du Jura a donc pu décider s’il voulait être dans le nouveau canton ou rester dans l’ancien et, à la nouvelle frontière ainsi créée, les communes limitrophes ont encore pu choisir, à leur tour, d’être dans un district séparatiste ou non. Et le processus n'est pas terminé! On poursuit exactement dans le même sens. Voilà ce qu’est la culture politique suisse.

La montée des profanes

Quel que soit le pays, les gens ne veulent plus être gouvernés par décrets et par ukases provenant d’un gouvernement central, en l’espèce de la Commission européenne, où l’on considère qu’il va de soi que c’est cette Commission qui doit tout régenter.
Plus généralement, il faut absolument que l’on sorte de la logique dans laquelle, en Suisse, on est culpabilisé, on n’ose plus s’affirmer et où, quasiment à chaque fois qu’une loi est votée au niveau du Parlement, on se demande si cette loi est euro-compatible. Avant même de voter une loi, on s’interroge déjà sur son euro-compatibilité.

Ceux qui osent dire NON

Mme THATCHER, au cinéma ces temps, ou le Général DE GAULLE, osaient taper du poing sur la table et refuser cet abandon de souveraineté. En Suisse, on n’ose pas faire cela et l’on croit que l’on doit simplement s’adapter. C’est inquiétant de voir à quel point cette idée d’euro-compatibilité devient la référence ultime. Il convient de casser cette logique, sans pour autant se prendre pour plus important que l’on n’est. Ce n’est pas parce que la Suisse est petite qu’elle doit s’écraser quotidiennement. Je crois que si l’on fait davantage connaître notre culture politique spécifique, on comprendra mieux qu’il y a incompatibilité  avec notre culture politique. Le temps travaille apparemment pour nous, puisque cette logique unilatérale est de plus en plus largement refusée.

J’ai été invité, il y a quelques années, par des amis français anthropologues qui organisent des débats avec la population dans un bistrot aménagé dans une usine désaffectée à Montpellier. Ils m’ont averti que la démocratie directe n’intéressait pas vraiment les gens en France et que, de ce fait, ils ne s’attendaient pas à ce que grand monde assiste au débat. Normalement, le débat durait de 20h30 à 22h00. En l’espèce, nous avons discuté jusqu’à 2h du matin, avec 200 personnes.

Les gens ont aujourd’hui une volonté de participer; ils veulent avoir leur mot à dire, plutôt que de se faire enfumer par des promesses jamais tenues.

Le la Constitution européenne en France en mai 1995

Ce refus est parti majoritairement de l’internet, un instrument qui fait précisément partie de cette montée des profanes. Ici les messages viennent de la base de la population; les gens ne sont pas idiots et savent ce qu’ils veulent. Je crois que les pays qui n’ouvriront pas un peu leur espace politique vont au devant de grandes surprises et de grandes difficultés. Ce refus de la Constitution européenne a été une surprise totale pour tout le monde. La quasi-totalité des médias étaient pour son acceptation, tout comme les élites politiques, alors que la base de la population a dit NON. Ce refus n’a toutefois pas été pris en compte, puisque l’on est passé outre!
Savoir faire confiance aux électeurs

Tant qu’on a une image négative de Monsieur et Madame Tout-le-Monde, qui seraient des sous-développés et des incompétents, on n’avancera pas. Et les effets pervers sont garantis.
Notre culture politique, correspond donc de plus en plus au désir de larges populations de très nombreux pays comme j'ai pu le vérifier à maintes reprises. Les partis politiques qui le comprendront en seront les premiers bénéficiaires. Pour cela, il est clair qu’il faut être capable d’avoir confiance dans la population et de pouvoir la considérer comme étant majeure et mûre. Il y a là à faire un travail politique tout à fait essentiel, bien plus important que de demander aux populations européennes de s’identifier patriotiquement et  affectivement  à un papier , à la Constitution européenne!

Au moment où je termine mon article, je tombe sur une critique  féroce: "A Bruxelles se mélangent  bureaucrates arrogants, lobbyistes du monde entier,services informatiques et financier insaisissables, réseaux de surveillance américains, journalistes qui ne se rendent pas compte  qu'ils  sont devenus des serviteurs....Bruxelles est surtout une zone grise, hors du contrôle d'Etats-nations en déliquescence, espace de non-droit  en gestation beaucoup plus menaçant que les paradis fiscaux où l'on blanchit  l'argent, que les banlieues où l'on vend  de la drogue  ou que la Corse où l'on ne paye pas ses impôts"*

Uli Windisch, 1er mars 2012

*Emmanuel Todd, "La comédie démocratique", Marianne, 25 février-2 mars, 2012, un compte rendu du livre Circus Politicus, de Ch. Deloire et Ch Dubois, A. Michel

17 commentaires

  1. Posté par TOUNAJI SBAI RAHAL le

    J’assiste étonnamment à un duel juridique où s’affrontent le David Suisse avec le Goliath union-européen.

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    @M. Pannatier :
    “Ensuite, je n’ai jamais trop compris ceux qui disent que la démocratie directe serait incompatible avec l’UE”
    Vous avez la réponse dans la décision de l’Assemblée à vouloir durcir les critères de validité des initiatives…
    Car sur quels critères se basera-t-on pour empêcher certaines initiatives de passer devant le le peuple, si ce n’est des critères de compatibilité avec des directives et des jugements de valeurs venus de l’ extérieur, tout particulièrement de Bruxelles ? Car nos politiques et nos médias sont très sensibles -et respectueux- du regard que “le monde entier” porte sur nous, donc sur eux!!!

  3. Posté par Heidi Staub le

    Je trouve que la démocratie directe est ESSENTIELLE, la problématique est dans le choix des objets. Se méfier de ceux susceptibles de mettre en danger notre souveraineté et/ou notre identité suisse… S’il faut limiter les initiatives, ce devra toujours être dans l’intérêt de la souveraineté des autochtones et de ceux qui respectent l’Etat de droit. “l’Etat de droit n’est pas un passe droit” citation de Yvan Perrin. Dans une démocratie, c’est la majorité qui décide et les autres acceptent. En islam politique rigoriste, type salafiste, c’est la minorité qui impose avec le terrorisme psychologique ou par des actes.
    ¤ EUROPE & NATION – Création de l’euro : “Il fallait tuer l’idée de nation !
    http://fdesouche.com/2011/12/30/creation-de-leuro-il-fallait-tuer-lidee-de-nation/

  4. Posté par Julien Pannatier le

    Je ne suis pas pro-UE, mais je me méfie de ces affirmations sur des incompatibilités culturelles. Il y a 100 ans, on aurait dit que l’égalité homme-femme était incompatible avec la culture suisse. Bref, une culture, ça bouge, évolue. C’est un peu comme ceux qui disent que le secret bancaire fait partie de la culture suisse, un peu comme si on disait que le commerce de drogues dures fait partie de la culture de la Colombie.
    Ensuite, je n’ai jamais trop compris ceux qui disent que la démocratie directe serait incompatible avec l’UE. Prenons les prochaines votations: 6 semaines de vacances (Ok, tous les pays européens ont des standards différents), limitation résidence secondaire (Ok, l’Autriche a aussi une limitation), prix unique du livre (Ok, c’est le cas de certains pays de l’UE et d’autres appliquent le libre marché), épargne logement (Ok, simple mesure fiscale, chaque pays européen peut choisir son taux d’imposition), loterie romande (pour l’instant OK, il existe encore des monopoles sur les loteries en Europe, mais la jurisprudence européenne tend à les condamner, mais la Suisse a toujours joué les caniches devant les libéralisations faites en Europe, donc même si on n’est pas dans l’UE, on suivre l’Europe). Donc sur 6 objets, éventuellement 1 poserait problème. Alors que la menace d’aujourd’hui est une surcharge de la démocratie directe, on ne peut que se réjouir d’une réduction de (seulement) 16% des objets soumis à votation.

  5. Posté par Heidi Staub le

    @Jean-Paul Costantini, je dirai plutôt laisser la chance à l’Europe, si la Suisse s’en sort pour le moment, c’est parce nous défendons notre pays via les bilatérales. Je sais de source sûre que l’UE a été crée pour détruire l’Europe. Le Droit européen a permis la mondialisation libérale et son cortège de mesures fascisantes
    http://www.mecanopolis.org/?p=24994

  6. Posté par Marie-France Oberson le

    ” Même si l’UE est loin d’être parfaite, elle a permis de conserver une paix relative au sein de l’Europe” dixit M.Costantini
    “paix relative” effectivement,vous avez raison, car je crois quand même que la Yougoslavie fait partie intégrante de l’Europe (je parle du continent). Et ma foi, là-bas , l “Europe de la paix” n’a pas vraiment fait dans la dentelle.
    Cette dernière guerre explique la réalité des guerres: faire main basse sur les sources d’énergie de ses voisins quand on n’en a pas soi-même ou pas assez, ou se battre pour occuper les routes qui y conduisent.
    Cela se vérifie par le fait que les guerres se sont déplacées vers les nouvelles sources d’énergie ( autrefois le charbon avec les2 dernières grandes guerres en Europe , aujourd’hui vers les pays producteurs de pétrole, de gaz, d’uranium….)
    “qui détient les sources d’énergie détient le pouvoir” Je ne sais plus quel illustre inconnu a dit cela , mais il n’était pas la moitié d’un imbécile!

    Par contre si les “Européens” n’ont plus le sujet “richesses minières” sur le territoire du contient pour se crêper le chignon ,l'”Europe” pourrait bien voir surgir des guerres “culturelles” , d’indépendance , de sécession..entre Etats membres , ceux du sud par ex. forcés de marcher au pas de charge pour suivre le rythme de ceux du nord ,et qui finiront par les détester: je doute fort qui’il y ait cet été de nombreux touristes allemands en Grèce…

  7. Posté par Jean-Paul Costantini le

    L’UE, il est vrai, est devenu un énorme “machin” compliqué, bourré de lois inutiles, de directives, de règlements… On devrait donc simplifier. Et en Suisse ? N’y a-t-il pas un multitude de règlements qui ne servent à rien ? Même si l’UE est loin d’être parfaite, elle a permis de conserver une paix relative au sein de l’Europe et rien que cela doit être salué bien bas. On oublie aujourd’hui qu’il a fallu près de 700 ans pour que notre pays devienne enfin ce qu’il est. Laissons donc une chance à l’Union!

  8. Posté par Olivier Pitteloud le

    Bien d’accord avec Marie-France : de nos jours il est de bon ton de diaboliser l’UDC et pourtant, c’est grâce à eux si notre beau pays a pu éviter la dégénérescence qui frappe aujourd’hui l’Union Européenne ! Si on avait écouté la gauche et le centre, on serait en faillite aujourd’hui !

    L’idée de base de l’UE était bonne, elle a seulement été très mal mise en pratique.

  9. Posté par Marie-France Oberson le

    Question : que va-t-il se passer suite à la décision de l’Assemblée quant au durcissement des critères de validité des initiatives populaire ?Le peuple va-t-il être consulté, puisque comme le dit M.Robyr, cette décision nécessite une modification de la Constitution ?
    Je suis étonnée que cette décision n’ait provoqué aucune réaction… chez les réactionnaires.

  10. Posté par Heidi Staub le

    L’IMAGE DE CE BILLET EST BIEN CHOISI. Un barrage, oui, mais fragile face aux coups de boutoirs 🙂

  11. Posté par Heidi Staub le

    Je ne peux pas m’empêcher de vous livrer cet autre billet. Tiens, la SERBIE est entrée dans l’UE, le scénario est couru d’avance, quand l’UE donne du lait, c’est pour le multiplier à son seul profit !

    ¤ N.O.M, Grèce, Troïka, MES: Comment on tue un peuple, PAS son esprit de résistance

    http://r-sistons.over-blog.com/m/article-100007710.html

    P.S. Je suppose que vous avez vu le billet “Budget U .E : **600 millions disparus par an ! ” sur reduitnational.ch. L’UE dessert l’Europe, c’est tout. Pour subsister, la Suisse doit nécessairement louvoyer avec les bilatérales, un peu comme un navire sur une mer déchaînée. Espère que M. D. Burkhalter sera prudent et stoïque face aux attaques des USA aussi, qui est le gouvernail de l’UE.

    ** ce montant est où ? Paradis fiscal ? Je me doute que c’est le nerf de la guerre, dans tous les sens du terme.

  12. Posté par Marie-France Oberson le

    Je suis heureuse de lire enfin quelque chose qui ressemble à une reconnaissance envers ceux qui se sont battus, se sont “mouillés”- je suis de ceux-là -dès les premières heures contre l’adhésion de notre pays à cette Europe dont il suffisait d’être doté d’un minimum de bon sens pour savoir ce qu’elle allait devenir !
    Et Claude Allègre est bien” gentil ” de s’en vouloir d’avoir été aveuglé…”, mais moi, personnellement je ne pardonne pas à ces gens-là d’avoir traité avec tant de mépris et de virulence les sceptiques et d’avoir conduit notre vieux continent dans l’impasse où il se trouve aujourd’hui . Et que font-ils pour réparer leur faute?Rien. Il s ne savent pas que faire !
    Je ne pardonne pas à nos propres élites, à nos journaleux, d’avoir traités les” neinzeigers” avec autant de haine.; d’être même allés dans la presse de nos voisins, dénigrer leurs propres concitoyens, leur propre pays après le fameux “dimanche noir” (entre autre dans l’hebdomadaire français l’Express du 17 juin 1993 et du 17 février 1994 que j’ai gardés bien au chaud!) et je ne parle pas de notre propre Hebdo !!
    Depuis 92, je ne décolère pas, d’autant plus que les plus farouches défenseurs de l’adhésion, s’ils sont heureux- sans vouloir l’admettre trop fort – que la Suisse ait échappé au désastre , oublient à qui ils le doivent ! On connait tous malheureusement le sort réservé aux Cassandre, surtout quand elles viennent vous rappeler qu’elles avaient raison ….
    Malheureusement encore, malgré l’évidence, nos propres élites essaient encore et encore “par la bande” de nous rendre “compatible” à l’U,.aux Droits de l’Homme et je ne sais encore à quel autre “machin”comme vient de le faire l’assemblée fédérale à propos de la validité des initiatives populaires.
    Mais quand donc les Suisses se réveilleront-ils pour élire des personnalités qui ont à coeur de défendre notre pays, sa souveraineté; des personnalités un peu moins fades et sans envergures toujours prêtes à se coucher comme celles que nous avons actuellement ?

  13. Posté par Jean-Paul Costantini le

    La Suisse ne doit en aucun cas abandonner la démocratie directe, car, contrairement aux pays de l’UE, le peuple a pouvoir et le droit de faire modifier des lois et des structures de l’état, en fonction de l’évolution de la société. Lorsque j’en parle avec des amis français et espagnols et que je leur montre le matériel de votation, ils sont unanimes à souhaiter pouvoir faire comme les Confédérés. Il est aussi certain que les décisions populaires permettent à la Suisse de sortir plutôt bien son épingle du jeu. Les politiciens, contrairement à ceux l’UE, sont obligés d’être à l’écoute et à adapter leur politique en fonction de peuple, que j’aime bien appeler le Souverain.

  14. Posté par Robyr Julien le

    Ce qui est bête, c’est l’européisation de la politique suisse: toujours plus d’Etat, davantage de contrôles, un état social qui n’aura bientôt plus rien à envier au Hartz IV allemand, etcetera.
    Et surtout, le plus grave, c’est que la majorité des politiciens suisses commencent à se fatiguer de la démocratie directe et croient devoir instruire le peuple inculte, un peu à la manière des politiciens européens qui n’ont jamais connu de démocratie directe, ce système très judicieux où le peuple a son mot à dire sur tout. Jusqu’ici, nos politiciens étaient majoritairement des miliciens, actifs dans le secteur privé, participant à l’économie du pays et restant au contact de la population, cette population qui ne manque pas de ramener sur terre des politiciens rêveurs. Désormais, on fait face à une élite grandissante de politicens de carrière qui n’on rien fait d’autre dans leur vie que dépendre de l’Etat. Un exemple, le dernier élu en date au Conseil fédéral.
    L’exemple le plus récent montrant la lassitude de nos élus vis-à-vis de la démocratie directe nous a été livré cette semaine, et sans que cela fasse du bruit dans les médias (même M. Windisch ne s’est pas manifesté, c’est dire): notre assemblée fédérale vient en effet de décider de durcir les critères de validité des initiatives populaires, notamment lorsqu’elles iraient à l’encontre des “droits fondamentaux”. Et bien entendu, ce qu’on sous-entend dans ces “droits fondamentaux” restera à la discrétion du parlement. Reste à savoir ce qu’en penseront le peuple et les cantons puisqu’une telle loi suppose une modification de la Constitution. Quelle serait la prochaine étape? Par exemple, autoriser le parlement à modifier la Constitution sans devoir consulter le peuple; gageons qu’au cours des dix prochaines années, il se trouvera bien un parlementaire génial pour amener cette idée sur le tapis. Il est vrai que pour les parlementaires éblouis par l’eurocratie bruxelloise et l’autorité qu’elle dégage, la démocratie directe qui permet au peuple de freiner les ardeurs centralisatrices des politiciens, c’est pas très sexy.

    PS: “En Suisse, ce qui nous sauve c’est qu’il y a toujours recoupement entre les critères de la diversité. Il n’existe par exemple pas de canton qui n’est que protestant ou catholique” (U. Windisch).
    Ce n’est pas toujours vrai; le Kulturkampf date de la fin du 19e siècle, mais les traces de cette division sont encore bien visibles. A ma connaissance, le Valais par exemple ne compte pas une seule commune protestante, et il faut parfois faire un bon bout de chemin pour trouver un temple protestant… Et le Kulturkampf a surtout laissé de nombreuses traces dans le paysage politique suisse: le PDC, anciennement parti catholique conservateur, n’est réellement puissant que dans les cantons catholiques (p. ex. Valais, Tessin, Suisse centrale) et est pratiquement inexistant dans de nombreux cantons protestants (Berne, Zurich). Ce n’est pas qu’une question d’idéologie politique.

  15. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Article bien ficelé. Toutefois un béotien ignare à vu venir dès les deux premières pages du traité de Maastricht! Autre chose! Immaginez que tous les automobilistes de Suisses soient contraints de remplacer leurs véhicules ne correspondant pas aux normes écologiques. Dans un délais de trois mois. Ce serait la révolution, ou le chaos. Impensable! Mais, isolement, une mesure de ce genre peut être prise. Et elle l’est! Une propriétaire de pressing se voit contrainte d’investir 70000 francs dans une nouvelle machine. Une machine compatible avec le nouveau produit écologique labelisé par Bruxelles et imposé via Berne. Sous peine de fermeture du magasin. Sans oublier la menace que laisse planer un contrôle annuel de conformité. Que peut faire d’autre le propriétaire du magasin que courber l’échine? C’est révoltant!

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